BOVIN
Le syndicat de la race salers engagé dans la qualité

Mylène Coste
-

BOVIN / Le syndicat ardéchois de la race salers a tenu son assemblée générale le 24 septembre à Saint-Pons. Valorisation de la viande, qualité et bien-être animal étaient au cœur des discussions.

Le syndicat de la race salers engagé dans la qualité
Des éleveurs de salers des quatre coins de l’Ardèche ont participé à l’assemblée générale du syndicat de la race, à Saint-Pons.

La race salers a la cote en Ardèche ! Et pour cause : leader sur les performances de reproduction, elle présente une productivité de 94 veaux sevrés pour 100 vêlages, soit 6 de plus par rapport à la moyenne des autres races allaitantes. « Les éleveurs de salers choisissent souvent la salers pour ses qualités maternelles hors-pair, souligne Solenne Ferrer-Diaz, nouvelle directrice du herd-book et du groupe salers évolution. Elle affiche 96 % de vêlages faciles et un âge du premier vêlage de 35 mois, devant la blonde d’aquitaine, la charolaise ou encore la limousine. »

Le troupeau ardéchois de salers s’agrandit

Pourtant, depuis 2018, les effectifs de la race dans le quart sud de la France ont diminué : « -1000 têtes, soit -0,5 % cette année par rapport à 2019, indique Solenne Ferrer-Diaz. Cette baisse est toutefois à relativiser puisque les autres races allaitantes accusent une baisse d’effectif de -2 % en moyenne. » Si le Cantal, le Lot ou encore la Lozère voient leurs effectifs baisser, l’Ardèche en revanche a agrandi son troupeau et compte 775 femelles adultes en 2020.

Autre constat : les femelles de plus de 36 mois représentent plus de 65 % du cheptel du Sud-Est, ce qui pose la question du renouvellement. Pour le reste, les prix de la viande salers ont été relativement bons en 2020, « et en dépit de ce qu’on entend parfois dire, la consommation de viande des Français n’a pas diminué mais reste stable depuis 10 ans », rappelle Olivier Tournade, technicien au herd-book.

Du côté de la sélection, le travail du groupe salers évolution se poursuit pour viser toujours plus haut en termes de performance génétique et sanitaire. Un travail qui commence dès l’insémination avec le choix des animaux. Cette année, un important contingent de taureaux d’insémination est rentré à la station, tandis que des taureaux pour doses sexées devraient être disponibles pour la prochaine campagne. Parmi eux, on pourrait d’ailleurs retrouver Icare, taureau élevé à Saint-Etienne-de-Lugdarès par Jonathan et Michel Moulin, ce dernier n’étant autre que le président du syndicat ardéchois de la race salers !

Mylène Coste

VALORISATION / Le label rouge salers se fait une place dans les étals
Le label rouge Viande Salers se développe en GMS.

VALORISATION / Le label rouge salers se fait une place dans les étals

Le label rouge Viande Salers a été présenté lors de l’assemblée générale. Un label qui permet une meilleure valorisation pour le producteur mais reste pour l’heure limité géographiquement.

« Suite aux états généraux de l'alimentation, la filière s’est fixée pour objectif que plus de 40 % de nos produits soient vendus sous label d’ici quelques années », affiche Thierry Chiroux, du groupe coopératif Altitude, venu à Saint-Pons présenter le label rouge Viande Salers. Les points clés du cahier des charges ? Un âge maximum de 10 ans, une confirmation R- minimum, des animaux au pâturage au moins du 10 mai au 10 novembre, une alimentation sans OGM issue d’un fabricant référencé par le label, interdiction de l’urée pour l’alimentation, interdiction de l’ensilage de maïs pendant la période de finition, un statut FMB pour les animaux achetés après 12 mois, une autonomie alimentaire d’au moins 80%, un poids carcasse supérieur à 360 kg… « Aujourd’hui 480 élevages sont labellisés (Massif Central et Lorraine essentiellement) et nos produits sont vendus dans 21 points de vente, essentiellement GMS, en rayons libre-service et dans une moindre mesure boucherie traditionnelle, explique Thierry Chiroux. Les animaux sont prévus 4 mois à l’avance et la grille de prix varie selon l’âge, la conformation, etc. Cette année, le prix moyen est de 4,24 €/kg pour des bêtes de 400 kg de moyenne. »

Le label rouge Viande Salers se décline en divers produits, du steak haché à la merguez en passant même par le saucisson.

PORTRAIT / Visite de l'élevage d'Alexis Laville

Jeune éleveur à Saint-Pons, Alexis Laville a accueilli ses confrères sur son exploitation pour clôturer la journée. Installé à Saint-Pons en 2019, sur les pas de son père Jean-Paul, Alexis Laville élève 42 salers dont 8 génisses, ainsi qu’un taureau charolais pour l’insémination artificielle.

Avec 150 ha répartis entre Le Teil et Saint-Pons, il cultive 4 ha de ray-grass, 10 ha de luzerne, 9 ha d’orge de printemps, 12 ha de prairies permanentes et le reste en parcours. Il possède une stabulation tout en aire paillée et produit uniquement du veau sous la mère, vendu à un chevillard (60 %) et en boucherie (40 %). Il élève également 3 tarines pour produire un peu de lait.

DÉBAT / Cornes ou pas cornes ?

Faut-il écorner les vaches ? C’est la question que se sont posés les éleveurs de salers lors de l’assemblée générale, sans pour autant trancher la question.

« L’écornage amène plus de sécurité et de confort lors des manipulations de l’animal. En revanche, les cornes peuvent permettre de se défendre face au loup, aux vautours et autres prédateurs, signale Olivier Tournade, technicien du herd-book. Par ailleurs, alors que le bien-être animal est une préoccupation croissante chez les consommateurs, l’écornage peut parfois être pointé du doigts. »

« Pour ma part, je n’écorne plus les animaux depuis plusieurs années. Les gens apprécient la salers avec ses cornes, c’est porteur en termes d’image, indique Michel Moulin, président du syndicat ardéchois de la race. Il ajoute : Toutefois, chacun est libre et tous les choix sont respectables. »