Syndicat montbéliard
La génétique est entrée dans les mœurs

BOVIN / Le syndicat de la race montbéliarde a tenu son assemblée générale le 11 mars à Bozas.

La génétique est entrée dans les mœurs
Le syndicat ardéchois de la race montbéliarde était en assemblée générale à Bozas le 11 mars.

Le cheptel ardéchois de montbéliardes diminue. C’est ce qu’a indiqué, chiffres à l’appui, l’animateur du syndicat de la race Philippe Chabanas. En Ardèche, le nombre de vaches est en baisse : 5 412 en 2017, 5 207 en 2018 et 5 040 en 2019. On compte moins d’éleveurs sur le département, et une moyenne de 40 vaches par exploitation. Pour autant, la moyenne de la production se maintient, située entre 6 000 et 7 000 kg. La meilleure lactation revient à la vache Généreuse de Joël Hurlin (Champis) avec 32,3 kg de lait / jour.

Philippe Chabanas est aussi revenu sur la conduite à respecter au niveau du tarissement. « L’arrêt de la production doit respecter trois phases : assainir la mamelle, préparer l’animal au prochain vêlage et à la prochaine lactation. » Sans oublier le confort de l’animal, selon la qualité des logettes ou de l’aire paillée, la durée de couchage varie de 7 à 14 heures.

La révolution génomique

Willy Quiron, technicien régional de la race montbéliarde, est revenu sur le désengagement de l’Etat des schémas de sélection et sur la nouvelle règlementation européenne. Les éleveurs intéressés par les services liés à la génétique s’adresseront désormais à un organisme de sélection de l’union européenne (Osue) mais cela se fera par l’intermédiaire d’entreprises de sélection telle Umotest qui continuera sa mission. « L’éleveur va travailler différemment, il aura plus de connaissances génétiques, plus de fiabilité » note le technicien. Par le biais de « MyUMO », les éleveurs ont accès au génotypage de leur troupeau, à l’inventaire des animaux suivis, aux informations sur les taureaux…

Ils ont aussi la possibilité de faire des simulations d’accouplements ; on parle d’accouplement génomique qui peut avoir jusqu’à 25 % d’efficacité. Ainsi le Plan d’accouplement micro (Pam), outil qui propose le meilleur choix de taureau en fonction du pedigree de la vache et de son profil génétique et gère de façon fiable la consanguinité et les anomalies génétiques. En ce qui concerne les accouplement conventionnels, 40 % des femelles sont obtenues en semence sexée. Depuis 2012, l’Ardèche a enregistré 2025 génotypages dans 126 élevages. « Une progression extrêmement intéressante et répartie de façon uniforme sur tout le département », note Willy Quiron. Et toujours en Ardèche 10 élevages se sont engagés à mettre des embryons en station. Les génisses entrées en station présentent une haute valeur génétique. Ce qui faisait dire au technicien : « Le niveau génétique de la station a augmenté et on n’avait jamais vu cela. Malgré l’activité à la baisse, les chiffres sont excellents. »

Cécile Chanteperdrix

Gaec de Bas Vivier : Des vaches toujours plus performantes

Suite à l'assemblée générale du syndicat ardéchois de la race montbéliarde, une visite d'exploitation au Gaec de Bas Vivier était proposée à Bozas.

Les frères Morfin, Hervé et Dominique

Les frères Morfin, Dominique et Hervé, se sont installés en Gaec sur une partie de l’exploitation de leurs parents (35 hectares) en 1988. Aujourd’hui, l’exploitation a une SAU de 107 ha et cette année, Ludovic, fils de Dominique, est devenu salarié avant sa prochaine installation en projet. Avec lui, ce sera la quatrième génération de Morfin sur l’exploitation.  

Celle-ci compte 60 ha en prairies naturelles, 6 ha de luzerne, 15 ha de maïs ensilage, 20 ha de céréales et 6 ha de RG trèfle violet. Trois lacs collinaires, ainsi que l’implication du Gaec dans l’association syndicale autorisée (Asa) de Saint-Victor-Etables, permettent de préserver l’autonomie fourragère.

Le Gaec de Bas Vivier compte 75 vaches laitières qui assurent une production de 520 000 litres de lait vendus à la fruitière de Domessin en Savoie pour un prix moyen en 2019 de 366 euros les 1 000 litres. A l’installation de Ludovic Morfin le volume possible devrait avoisiner les 555 000 litres. La ration, calée à 29 kg de lait, permet de produire 26 kg. Cet écart s’explique par le fait que le bâtiment est sursaturé. Il y a une forte concurrence des vaches à l’auge, d’où le projet d’agrandissement. Les génisses sont une cinquantaine à l’année dont 20 élevées et génotypées par an.

De très belles vaches ont été présentées aux éleveurs du syndicat montbéliarde, puissantes, laitières et fonctionnelles. A l’origine de ce cheptel : la vache Isère née en 1993 et qui grâce aux embryons a donné des descendantes intéressantes. « Trois générations derrière Isère ont donné pleinement satisfaction », dira Willy Quiron commentant les animaux. L’une d’elles, Fougère, est présente dans l’exploitation. Une autre vache, Java dont la fille Malaga, premier prix de la mamelle à Gilhoc, a fourni des embryons. Olga est à 7 000 kg, sa sœur Ibiza 9 000 kg avec un taux protéique de 32 g / kg. Latine production à 8 000 kg à 32 TP. A l’avenir pour tout animal génotypé on aura un indice sur le rendement, « une sacrée avancée » dira le technicien.

C.C.

Le bureau du syndicat a été renouvelé

Le bureau se compose comme suit : président, Fabrice Reboullet de Désaignes ; vice-président, Hervé Morfin de Bozas ; trésorier, Joël Hurlin de Champis ; secrétaire, Lilian Chastagnaret de Vernoux ; trésorier-adjoint, Frédéric Lionneton (Arras) et secrétaire-adjoint, Dylan Chirouze (Vernoux).