SANITAIRE
Protéger les élevages, une priorité

Alors que la situation épidémiologique semble s’améliorer, de nombreuses mesures et stratégies sont mises en place ou envisagées dans le cadre de la gestion du plan de lutte contre le virus de l’influenza aviaire.

Protéger les élevages, une priorité
Le confinement des volailles a pour but principal de protéger les animaux d’une éventuelle contamination par l'influenza aviaire et de permettre une surveillance clinique quotidienne. ©APr

Le 4 novembre dernier, le passage de la France au risque élevé face à la progression de l’influenza aviaire a contraint l’ensemble des élevages du territoire métropolitain à appliquer un certain nombre de mesures de prévention – au-delà des mesures de biosécurité - dont la claustration en bâtiment des volailles. Cette mise à l’abri a pour but principal de protéger les animaux d’une éventuelle contamination et doit être accompagnée d’une surveillance clinique quotidienne. Selon le ministère de l’Agriculture, les élevages détenant plus de 1 500 palmipèdes gras (au-delà de la cinquième semaine d’âge) ne peuvent obtenir de dérogation. 
En revanche, une demande de dérogation peut être validée sur avis du vétérinaire sanitaire dans des élevages en circuit court autarcique détenant moins de 1 500 animaux, avec la possibilité de mettre les volailles sur des parcours à surface réduite, protégés par un filet, pour empêcher tout contact avec les oiseaux sauvages. Cependant, un arrêté du 28 décembre 2015 énonce que « pour les volailles label rouge ou IG, la claustration ne devrait pas excéder la date du 31 mai pour qu’elles puissent bénéficier du signe de qualité ».

Gérer l'ambiance dans les bâtiments

Ce cloisonnement obligatoire en période d’épidémie élevée conduit toutefois à prendre des précautions dans les bâtiments et à accroître la surveillance des élevages pour détecter de façon précoce une éventuelle apparition du virus. Dans des espaces plus réduits, les volailles peuvent en effet se blesser entre elles. Pour éviter le « picage », la gestion de l’ambiance est donc importante à prendre en compte : ventilation, hygrométrie, luminosité, etc. L’état de la litière est également un point à surveiller pour éviter toute blessure ou contamination parasitaire. Durant les périodes de confinement, les éleveurs peuvent aussi mettre à disposition divers éléments (perchoirs, barrières, etc.) pour distraire les volailles ou protéger celles piquées. Il existe même des blocs à piquer, utilisés pour canaliser le comportement parfois agressif des animaux.

Vers une campagne de vaccination européenne ?

S’il n’existe aucun traitement spécifique de la maladie, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire travaille actuellement sur la vaccination, en partenariat avec les régions (Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Pays-de-la-Loire et Bretagne) et les professionnels, sous contrôle de vétérinaires de l’École nationale vétérinaire de Toulouse, de l’Anses et des services de l’État. Commencée le 10 mai sur des palmipèdes, cette expérimentation doit permettre de disposer de preuves scientifiques quant à l’efficacité et l’intérêt de la vaccination pour lutter contre la diffusion du virus. À l’heure actuelle, il n’existe en effet aucun vaccin disponible. Les résultats de cette étude sont attendus pour la fin de l’année 2022. Ils seront portés au niveau européen, pour développer, si ces derniers s’avèrent concluants, une stratégie vaccinale à l’échelle de l’Union européenne dès 2023. Deux élevages sont concernés dans un premier temps par cette expérimentation (au total, une dizaine d’élevages participeront à ces essais, ndlr) pour tester des vaccins fournis par les laboratoires. Une enveloppe de 2,3 millions d’euros est consacrée à cette expérimentation.

Amandine Priolet