ÉLEVAGE CAPRIN
Roto de traite et multimoules, un gain de temps et du confort

Annie Laurie
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ÉLEVAGE CAPRIN / Au Gaec des Baratons, dans le Nord-Drôme, l’installation d’une salle de traite rotative et l’adoption de multimoules en fromagerie sont vécues comme deux « petites révolutions » par Odile, Anaïs et Éric Robert.

Roto de traite et multimoules, un gain de temps et du confort
Début 2019, le Gaec des Baraton a installé une salle de traite rotative de 24 postes.

À Châteauneuf-de-Galaure au sein du Gaec des Baratons, Anaïs (installée en 2018) et ses parents, Odile et Éric, ont 150 chèvres de race saanen et 95 hectares de terre (luzerne, sainfoin, trèfle, prairies naturelles, blé, orge, maïs, avoine, tournesol et, depuis quelques années, du soja pour l’alimentation humaine).

Ils produisent 120 000 litres de lait par an, en totalité transformés sur l’exploitation en picodons AOP, bûches, faisselles, bouchons, soit 550 à 600 fromages par jour. Ils les vendent à la ferme, sur des marchés, via le drive « monpanierdromois.fr » (depuis son lancement, le 25 mai dernier) et le surplus à un affineur (société Cavet, à Dieulefit). La famille Robert se répartit les tâches ainsi : Eric cultive les terres et, le matin, aide en fromagerie ; Odile se charge de la fabrication des fromages et de la vente à la ferme ; Anaïs s’occupe de l’élevage et de la commercialisation, notamment sur les marchés. 

Un bond dans le progrès

Début 2019, le Gaec a installé une salle de traite rotative de 24 postes, qui a nécessité de « pousser un mur pour l'agrandir ». Un équipement avec sas d’entrée devant chaque place, caméras pour vérifier que toutes les chèvres sont montées sur le roto et, en sortie, qu’elles ont bien été traites. « Cela nous a aussi permis d’avoir le décrochage automatique des manchons trayeurs », indique Anaïs, avant d'ajouter : « Il a fallu pousser un mur pour agrandir la salle de traite ». Montant de l’investissement : 100 000 euros. Et une aide de quelque 30 000 € dans le cadre du PCAE (Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles).

La précédente installation de traite datait des années 1990 et son quai avait été refait dans la décennie suivante. « Avec, il fallait 1h30 à 1h45 pour traire toutes les chèvres à deux personnes, explique la jeune femme. À présent, avec le roto, 45 mn à une seule personne suffisent ; on est plus enjoués pour aller traire. Et les chèvres montent plus facilement sur le roto qu’elles n’allaient, avant, sur le quai de traite. Cela nous apporte un gain de temps mais aussi du confort à nous et notre troupeau. C’est une petite révolution, nous avons fait un bond dans le progrès. » Et de poursuivre : « Nos chèvres se sont très bien adaptées : les chevrettes en une semaine et les chèvres en quinze jours. Nous avons été agréablement surpris. Pour nous, l’adaptation a été un peu plus longue car il faut regarder la mamelle via la caméra sur l'écran de contrôle. Avant, on la voyait directement, on pouvait la toucher pour vérifier si elle avait bien été traite. Mais nous nous y sommes faits ».

Une autre petite révolution

Auparavant, en 2017, le Gaec des Baratons s’était équipé d’une vingtaine de blocs multimoules de type picodon (35 moules). En même temps, du matériel adapté avait été acquis : un répartiteur pour blocs multimoules et une laveuse pour les nettoyer ainsi que les claies des fromages (grilles). Pour cet investissement de 22 500 €, une aide de 7 500 € dans le cadre du PCAE a été accordée à ces éleveurs mais ils ne l’ont pas encore perçue en totalité. « Ce matériel nous a fait gagner beaucoup de temps : avant, on retournait les moules individuels deux fois par jour, maintenant plus qu’une fois, précise Anaïs. Cela nous prenait minimum une demi-heure à trois quarts d’heure par retournement contre, à présent, seulement vingt minutes. Cela a été une petite révolution dans la fromagerie. En 2016, les chèvres ont produit beaucoup de lait (depuis, le troupeau a été réduit). À cette époque-là, le Gaec fabriquait 800 fromages par jour et maman a pris une tendinite. L’arrivée des blocs multimoules a soulagé son bras, c’est moins de manipulations à ce niveau-là. » Cette autre évolution au Gaec des Baratons apporte, donc, un plus en termes de temps de travail mais aussi sur le plan de la santé.

Annie Laurie

Anaïs, Éric et Odile Robert au milieu de leurs chèvres.

Grâce aux blocs multimoules, du temps est gagné et de la pénibilité évitée. Le Gaec des Baratons s’était équipé d’une vingtaine de blocs multimoules de type picodon (35 moules).

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