PORTRAIT
Candice Cholvy, l'un des nouveaux visages de l'élevage du Coiron

Mylène Coste
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Pleine de motivations et de projets, Candice Cholvy vient de s’installer à Berzème aux côtés de son père Bernard. Ensemble, ils élèvent brebis, vaches allaitantes et poules pondeuses.

Candice Cholvy, l'un des nouveaux visages de l'élevage du Coiron
Candice Cholvy élève une cinquantaine de charolaises à Berzème, sur le plateau du Coiron.

Devant la tendre complicité qui lie Candice à ses animaux, on pourrait croire que la jeune femme a été éleveuse toute sa vie. Pourtant, la Berzémoise n’est installée que depuis quelques semaines, et prend encore ses marques dans la ferme familiale, sous le regard bienveillant de son père Bernard, jusqu’ici seul sur l’exploitation. Initialement, Candice avait pourtant choisi une autre voie : « À 14 ans, j’ai intégré le lycée hôtelier de Tain l'Hermitage. J’avais envie de mener mon chemin. J’ai ainsi travaillé dans l’hôtellerie-restauration pendant près de 10 ans. » Puis est venu le déclic : « Au fond, j’ai toujours eu envie de m’installer. Je ne sais pas vraiment ce qui m’a décidé, j’ai tout simplement senti que c’était le moment, comme une évidence. » Le travail à la ferme ne lui est pas étranger : « Depuis toute gamine, j’ai toujours travaillé à la ferme. J’ai appris à conduire le tracteur et à presser les balles à 12 ans. On avait l’habitude de trier les vaches en famille. Ce sont des gestes familiers. » La jeune femme a donc suivi une formation agricole au Pradel, et obtenu son diplôme en juin 2020.

Une activité diversifiée

Désormais associés à la tête du Gaec de Chancolant, Candice et Bernard Cholvy entretiennent 144 ha de terrain, tout en prairies naturelles, dont 60 ha de fauche. « Pour ma première année d’installation, nous avons eu une belle campagne de fourrages ! »

Ils élèvent aujourd’hui 170 brebis, majoritairement des pré-alpes mais également quelques rouges du Roussillon et noires du Velay. « Nous venons de construite un nouveau bâtiment photovoltaïque avec l’objectif d’augmenter le troupeau jusqu’à 200 brebis, ajoute Candice Cholvy. Nous avons des agnelages quasiment toute l’année, et vendons la viande sous la marque « Agneau de l’Ardèche », principalement à Sovisal. C’est une belle marque qui permet de valoriser le pastoralisme, nos spécificités locales et les pratiques qui sont les nôtres depuis toujours ! »

 

La jeune éleveuse compte accroître le troupeau ovin jusqu'à 200 brebis.
La jeune éleveuse compte accroître le troupeau ovin jusqu'à 200 brebis.

Le Gaec élève aussi 55 charolaises. Les broutards sont vendus à la Sicarev, ainsi qu’à quelques maquignons. « Nous engraissons également quelques génisses pour des bouchers locaux, souligne Candice. Nous songeons à réduire un peu le troupeau, parallèlement au développement du cheptel ovin. Mais je souhaite toujours garder quelques vaches, même une fois que mon père sera à la retraite ! » 

Très prochainement, le Gaec devrait également accueillir ses premières poules pondeuses, dans un bâtiment de 12 000 poules construit à côté de la bergerie, avec 4,8 ha de parcours. « Il s’agit de mon projet d’installation, précise la jeune éleveuse. Je travaille avec l’intégrateur « Les Poulets fermiers du Sud-est », en bio. Cette activité représente du travail, environ 3 à 4 heures par jour, mais il n’y a qu’un seul vide sanitaire par an à la différence des ateliers volaille de chair. Surtout, l’élevage avicole permet de diversifier un peu notre activité tout en garantissant un revenu régulier toute l’année. »

Mylène Coste

Plus qu’un métier, un choix de vie !

Plus qu’un métier, un choix de vie !

En choisissant l’agriculture, Candice Cholvy n’a pas seulement choisi un métier, mais un cadre de vie, étroitement lié à un territoire : le Coiron. « J’ai grandi ici, et j’y suis très attachée. C’est vraiment un beau pays ! Il y a ici un vrai dynamisme agricole, et beaucoup de jeunes pleins d’idées qui s’installent. Entre nous, il y a aussi une belle solidarité ! » Un attachement qu’elle doit aussi à sa famille. « Nous vivons sur le Coiron depuis des générations. Avant mon père, la ferme était déjà celle de mes grands-parents, Roger et Emilienne, qui est d’ailleurs la doyenne du village avec ses 96 ans ! » 

Elle poursuit : « Pour moi, l’agriculture est aussi porteuse de sens et de valeur : certes, on doit se lever chaque matin et on n’a peu de repos, mais on sait pourquoi on le fait. On sait ce qu’on produit et on en est fier. »