ENQUETE
Des enjeux nouveaux pour les magasins fermiers de la région

Le réseau CerFrance d’Auvergne et de Rhône-Alpes vient de publier la cinquième édition des résultats économiques des magasins fermiers de la région. L’occasion de démontrer une nouvelle fois la résilience de ces systèmes de vente.

Des enjeux nouveaux pour les magasins fermiers de la région
Le prix moyen d’un panier effectué dans un magasin fermier est aujourd'hui de 30 €. ©Pexels.com

La crise de la Covid-19, débutée au printemps 2020, aura permis de donner un coup d’accélérateur au développement des circuits-courts, et plus particulièrement des magasins fermiers. Les résultats économiques 2021, publiés récemment par le réseau CerFrance d’Auvergne et de Rhône-Alpes, témoignent de l’impact qu’a pu avoir la crise sanitaire sur leur activité commerciale. « Les consommateurs ont (re)découvert les commerces de proximité lors de la première période de confinement au printemps dernier », avoue Christine Pelloux, responsable du service études et perspectives au CerFrance des Savoie. A tel point que les magasins fermiers régionaux ont vu bondir leur chiffre d’affaires annuel moyen de 23 %, soit 1 200 € de plus par jour d’ouverture. Entre 2018 et 2020, le volume de ventes (des 40 magasins auditionnés, ndlr) a connu une augmentation de 31 %.
Privés de leurs animations commerciales, les magasins de producteurs ont toutefois profité d’une année 2020 bien particulière pour se revisiter. Si les systèmes de drive ou de click&collect, pratiqués un temps, n’ont pas ou peu été reconduits, l’ouverture au monde digital a été révélatrice.

Une communication plus forte

« Le contexte a incité les producteurs à davantage communiquer : 100 % des magasins régionaux (clients CerFrance, ndlr) sont désormais présents sur les réseaux sociaux », indique Christine Pelloux. Malgré tout, la fidélisation des consommateurs n’est pas encore inscrite dans une logique de développement. « Seulement 14 % d’entre eux proposent aujourd’hui un système de cartes de fidélité », note la responsable du service études et perspectives. Actuellement, les producteurs locaux concentrent leurs efforts sur une toute autre problématique : celle des tensions sur l’offre de produits. En effet, « ils se retrouvent aujourd’hui dans une configuration où ils ont du mal à répondre à la demande et recherchent de nouveaux associés pour pouvoir augmenter leur gamme », révèle Christine Pelloux. Avec un prix du panier moyen estimé à 30 €, les produits phares commercialisés dans ces magasins fermiers sont la viande de porc (jambon blanc, saucisson sec, saucisses, etc.), la volaille (blanc de poulet, poulet prêt à cuire) et le fromage. Viennent ensuite les fruits et légumes.

Vrac, anti-gaspillage ?

Pour cette année 2021, le chiffre d’affaires des magasins fermiers de la région devrait être en-deçà de celui de 2020 « du fait de la reprise du travail en présentiel et d’un arbitrage financier fait parfois au profit d’achats loisirs », prévient Christine Pelloux. « En revanche, 2021 devrait s’inscrire dans le contexte de hausse linéaire de 7 % par an en moyenne, sur les dernières années hors 2020 », ajoute-t-elle. Ainsi, pour une grande majorité, les magasins fermiers de la région ont retrouvé leur rythme d’avant-crise Covid-19. Désormais, de nouveaux enjeux vont s’ouvrir aux magasins de producteurs : « Il sera intéressant de voir comment ces magasins vont intégrer, au fil du temps, les nouvelles tendances de consommation comme le vrac, l’anti-gaspillage ou le e-commerce », conclut Christine Pelloux, déjà tournée vers l’avenir.

Amandine Priolet