NORD ARDÈCHE
La promesse d’un beau millésime

Anaïs Lévêque
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NORD ARDÈCHE / Les vendanges ont démarré en fin de semaine dernière dans le nord du département. Les prévisions de volumes sont à la baisse par rapport à 2019 mais ce millésime s’annonce de très belle qualité.

La promesse d’un beau millésime
Vendanges des blancs en AOC Saint-Péray.

Affichant deux semaines d’avance par rapport à 2019, les vendanges ont démarré dès le 26 août en Nord Ardèche avec la récolte des Saint-Joseph. « Cette avance correspond au décalage que l’on observe depuis le printemps. En 2019, on a eu un printemps plus frais. Cette année, le cycle de vigne est finalement beaucoup plus régulier », indique Joël Durand, président du syndicat des vignerons de l’AOC Saint-Joseph. « Nous avons eu une très belle sortie de grappe, sans problème de gel ni de coulure, un tout petit peu de grêlons mais pas de façon importante, donc nous avons un bon potentiel qualitatif. »

Un millésime plus adapté à des vins de garde

Avec des terrains très séchants et des vignes qui manquent de feuilles, « les maturités se sont faites plus par déshydration que concentration en revanche, rendant les parcelles très hétérogènes », ajoute Joël Durand. « Nous devons être vigilants pour optimiser chaque parcelle. Cela donnera surement des vins moins adaptés à de la gourmandise mais plus adaptés à des vins de garde et du vieillissement. »

Il est encore impossible de faire des prévisions de rendements, d’autant plus que les potentiels de variation du poids d’une baie varient cette année « de 15 à 20 % selon les parcelles » en fonction de la disponibilité de l’eau dans les sols, du climat et de la contrainte hydrique, constate le président du syndicat de l’AOC Saint-Joseph.

Comme partout en Nord Ardèche, l’épisode pluvieux du week-end dernier et la baisse des températures permettront sans surprise de redynamiser le feuillage, mais aussi de vendanger durant toute la journée.

« Les rendements en jus risquent d’être faibles »

En AOC Saint-Péray, la récolte des blancs a été entamée dès le 27 août sur les parcelles les plus urgentes où les degrés étaient déjà bien avancés. « Quelques jeunes vignes présentent des phénomènes de blocage dans les sols les plus séchants, mais globalement la vigne est belle, sans pourriture, ça promet un beau millésime. Il y a de jolis degrés et une belle qualité », observe Benoît Nodin, président du syndicat des viticulteurs de l’AOC Saint-Péray.

Les dernières précipitations n’ont pas fait de dégâts : « La pluie est tombée tout doucement ce week-end, entre 10 et 15 mm, sans catastrophes, ce qui décale un peu le planning des vendanges que l’on avait prévu. Cette pluie va certainement permettre d’avoir des températures plus clémentes et plus supportables pour les vendangeurs ».

En volume, les prévisions sont à la baisse dans tous les vignobles. « 2019 était l’une de nos plus belles années pour l’AOC Saint-Péray », ajoute le président. « Cette année, nous aurons surement des volumes inférieurs mais tout de même de beaux volumes. Tout dépendra des rendements en jus qui risquent d’être faibles car les baies sont relativement sèches. »

« Qualitativement, on est au top ! »

Du côté de l’AOC Crozes-Hermitage, ce millésime 2020 s’annonce très qualitatif également, estime Pierre Combat, président de l’organisme de défense et de gestion pour l’AOC. « Les vignes ont eu un peu soif cet été, ce qui a été qualitatif pour nos raisins, et elles sont saines, pas de mildiou, ni d’oïdium ou de pourriture. Puis avec l’orage de ce week-end, l’arrivée des températures fraîches et du vent du Nord, nous pouvons vendanger dans de très bonnes conditions toute la journée », indique Pierre Combat. « Il manquera des volumes cette année mais qualitativement, on est au top ! »

Un « parfait » état sanitaire

Sur les coteaux de Cornas aussi, le millésime 2020 s’annonce de belle qualité. « Il y aura de la fraîcheur. Nous verrons ce que cela donnera en vinification mais les raisins sont très beaux et assez fruités au niveau aromatique, beaucoup plus équilibrés que l’an passé », observe Anne Colombo, présidente du syndicat des vignerons de l’AOC Cornas. « L’état sanitaire est parfait. La vigne n’a pas trop souffert de la chaleur et de la sécheresse, exceptées les jeunes vignes. Les pépins sont bien mûrs et les pellicules bien colorées, avec une maturité homogène en pied et en haut de coteaux. Sous 10 jours, tout sera ramassé. Ce seront les vendanges les plus précoces de l’histoire du Cornas. »

Anaïs Lévêque

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