COMMERCE
Ukraine : l’export de céréales reprend son cours

La mise en place d’un « corridor céréalier » a permis de redémarrer l’export maritime depuis l’Ukraine. Cosignataire de l’accord qui l’encadre, l’ONU veut « intensifier » ces flux avant l’hiver.

Ukraine : l’export de céréales reprend son cours
L’exportation a repris en Ukraine. ©DR

Chargés de céréales, trente-trois navires ont quitté les ports ukrainiens de la mer Noire, avec quelque 720 000 t à bord, selon des chiffres rapportés le 23 août par un haut responsable américain. Après la signature d’un accord avec l’ONU et la Turquie ayant permis de lever le blocus de la Russie, un premier navire avait pris la mer le 1er août. Il a fallu cinq jours pour qu’un second cargo parte mais le rythme de départ des bateaux a depuis accéléré. « Grâce à une intense coopération internationale, l’Ukraine est en voie d’exporter presque 4 millions de tonnes (Mt) de produits agricoles en août », a indiqué à l’AFP le haut responsable du département d’État. Ce chiffre est à comparer aux 5 Mt exportées tous les mois par l’Ukraine avant l’invasion russe du 24 février.

Un « corridor sécurisé » depuis trois ports

Les livraisons de céréales d’Ukraine, l’un des principaux producteurs et exportateurs au monde, ont été bloquées pendant plusieurs mois en raison de la guerre en Ukraine, faisant craindre une crise alimentaire mondiale. En juillet, un accord signé par la Russie et l’Ukraine, et validé par les Nations Unies et la Turquie, a permis la reprise des exportations maritimes. Les navires doivent emprunter un couloir sécurisé pour circuler en mer Noire puis être inspectés par le Centre de coordination conjointe (CCC) avant d’être autorisés à franchir le détroit du Bosphore. Ce « corridor céréalier » est ouvert depuis les ports d’Odessa, de Pivdenny et de Tchornomorsk, d’où sont partis vingt-cinq navires, ont indiqué le 18 août les autorités portuaires ukrainiennes. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a récemment promis « d’intensifier », avant l’arrivée de l’hiver, les exportations de céréales ukrainiennes, celles-ci étant cruciales pour l’approvisionnement alimentaire de nombreux pays d’Afrique. Il s’est félicité d’un « début de stabilisation » des marchés dans ce secteur depuis l’accord entre la Russie et l’Ukraine. « Ne nous faisons pas d’illusion : il y a encore un long chemin avant que cela se traduise dans la vie quotidienne des gens, dans leur boulangerie et sur les marchés », a-t-il nuancé, pointant du doigt les « chaînes d’approvisionnement perturbées » et les « coûts de l’énergie et du transport inacceptables »

J.C.D.