FILIÈRE BOVINE
Covid-19  : Bovi-Coop  fait preuve de réactivité  !

Patricia Flochon
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FILIÈRE BOVINE / Les assemblées générales dématérialisées se sont multipliées ces derniers mois pour cause de Covid-19. Bovi-Coop opte pour le webinaire et lance une consultation écrite auprès de ses adhérents pour valider le dernier exercice. Explications. 

Covid-19  : Bovi-Coop  fait preuve de réactivité  !
Régis Favier, président de Bovi-Coop (à gauche) et son directeur, Vincent Esposito. Crédit photo : PF

Conséquence directe des mesures restrictives de rassemblement liées à la Covid-19, nombreuses sont les structures à avoir dû adapter les modalités d’organisation de leurs assemblées générales, optant le plus souvent pour des formules dématérialisées. Bovi-Coop n’échappe pas à la règle. Alors que son assemblée générale aurait dû normalement se dérouler début décembre, Bovi-Coop a choisi le webinaire (conférence en ligne) pour remplacer les habituelles réunions de secteur, afin de diffuser l’information relative au dernier exercice à ses quelques 2200 adhérents. S’en suivra (en cours) une consultation écrite (papier et mails) afin de valider les résolutions du conseil d’administration.

Une activité générale stable

Interrogé sur l’activité de la coopérative, son directeur, Vincent Esposito, commente  : « Après avoir traversé l’été et deux à trois semaines de retard à l’abattage en jeunes bovins, nous n’avions plus de retard d’enlèvement dans les animaux de viande au 1er septembre. L’activité générale est stable à cette date, voire en légère progression. Les femelles et plus particulièrement les vaches de réforme ont été plus préservées grâce à la consommation à la hausse de viande hachée  ». Concernant le marché du veau de trois semaines, «  les voyants ne sont pas au vert  !  », déplore-t-il, explications à l’appui  : «  Nous vivons une deuxième année consécutive de crise du veau de boucherie, avec des inquiétudes pour les mois à venir en raison du stock congelé important de cette viande accumulée pendant la Covid. En Espagne, pays en grande souffrance économique avec l’absence de touristes cet été, la consommation y est très faible, avec de grosses répercussions sur ses importations de veaux et de broutards : soit – 8 % de flux de bovins français vers ce pays depuis le mois de mars. L’ensemble de nos clients français ou espagnols sont toutefois bien présents et actifs à l’approche de cette période de vêlages. L’Espagne représente 15  % de veaux de plus commercialisés pour Bovi-Coop sur l’exercice, soit près de 9 000 animaux  ». 

La volonté de doubler la production de Bressou

Cette année aura été marquée par la mise en place au sein de Bovi-Coop d’une commission Engraissement. L’objectif  : établir un état des lieux des capacités d’élevage par productions spécialisées et étudier des voies d’amélioration pour les années qui viennent. «  Les axes sont multiples pour la production de jeunes bovins, de génisses jeunes et légères, de vaches de réforme, ainsi que pour les élevages de veaux sevrés et de Bressou  », souligne Régis Favier, le président de Bovi-Coop. Concernant le Bressou (filière régionale de qualité supérieure, marque déposée propriété de Bovi-Coop), il précise l’ambition de «  doubler la production dans les mois qui viennent  .» Mise en place en 2004, la production avoisine 1 300 veaux par an. Et Vincent Esposito d’ajouter  : «  Cette activité, encadrée et rémunératrice, intéressera nous l’espérons de nouveaux éleveurs, que ce soit en activité complémentaire ou principale. Tous les intéressés, éleveurs laitiers ou non, peuvent d’ores et déjà prendre contact avec la coopérative pour avoir plus de détails sur ce projet nouveau  » . A la clé  : un projet «  type  » de bâtiment visant à optimiser les conditions d’élevage du Bressou. «  Nous souhaitons proposer une solution «  clé en main  » avec l’appui technique de Bovi-Coop. Le but  : être meilleurs en efficacité et monter en volumes et en gamme  », précise Régis Favier.

Un besoin fort de nouveaux éleveurs

Malgré le contexte quelque peu morose, le président de Bovi-Coop tient à délivrer un discours teinté d’optimisme  : «  Nous sommes à la recherche de jeunes éleveurs pour renouveler les générations et rajeunir la logique de développement  ; d’où ces pistes de productions créatrices de valeur ajoutée dans les exploitations. Comme pour toutes les filières d’élevage, nous en sommes à une période charnière. Mais malgré la souffrance des filières animales, notre activité se maintient. La coopérative se doit d’investir dans la jeunesse pour créer de la dynamique  !  ». Une réalité qui s’applique aussi bien aux éleveurs qu’aux salariés de Bovi-Coop, qui a recruté cette année trois nouveaux éléments  : Emile Gadolet, Quentin Challan Belval et Maxime Josserand. Deux apprentis ont également rejoint l’équipe. L’occasion pour Vincent Esposito d’insister  : «  La voie de l’alternance me paraît essentielle dans le recrutement de nos futurs salariés. Être au contact des jeunes et des écoles, distiller l’esprit qui règne au sein de Bovi-Coop, coopérative à taille humaine, fait plus que jamais partie de notre stratégie de recrutement  ». 
 
Patricia Flochon 

Chiffres clés

Plus de 82 000 bovins commercialisés (+ 0,32 %), dont  :

42  499 veaux (+ 0,7 %)

5  312 veaux sevrés (+ 17,8 %)

1  170 veaux de lait Bressou (- 9,4 %)

14  712 vaches de réforme (- 4,2 %)

9  907 autres animaux viande (- 5,9 %)

6  026 bovins destinés à l’engraissement (+ 7,3 %)

2  406 génisses prêtes, dont 1 912 génisses exportées (hausse globale de 9,75 %, en progression de 18,5 % à l’export)