VOLAILLE
Les Fermiers de l’Ardèche : « Nous avons tenu nos engagements auprès des éleveurs »

Mylène Coste
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VOLAILLE / Crise sanitaire, confinement, débouchés chahutés… La filière volaille a vécu une année 2020 inédite.  Entretien avec Olivier Sassolas, directeur du site des Fermiers de l’Ardèche, à Félines.

Les Fermiers de l’Ardèche : « Nous avons tenu nos engagements auprès des éleveurs »
L'abattoir des Fermiers de l'Ardèche (LDC) à Félines, en Nord-Ardèche.

Comment qualifier cette année 2020 ?

Olivier Sassolas : « Nous avons vécu une année très complexe. Les mois de mars et avril ont été les plus difficiles, avec la fermeture de la plupart de nos débouchés, collèges et lycées mais également rôtisseries et restauration. En temps normal, la restauration hors domicile (RHD) représente plus de 60 % de nos débouchés, la GMS 40 %. En interne aussi, ce fut compliqué avec l’absentéisme d’une partie du personnel et un climat d’inquiétude généralisée. »

Comment avez-vous fait face ?

O.S. : « Nous avons trouvé des débouchés supplémentaires en GMS. Celles-ci ont augmenté leurs commandes et achats de poulets fermiers, ce qui a en partie permis de compenser les volumes manquants du côté de la RHD. Toutefois, les commandes de pintades ont été divisées par deux : hors de la restauration, les consommateurs achètent très peu de pintades et privilégient le poulet. Par ailleurs, cantines des collèges et lycées ont repris leur activité en septembre, mais les commandes sont plus aléatoires et moins importantes qu’avant la crise. »

Quel impact pour les éleveurs ?

O.S. : « Nous avons fait en sorte qu’ils ne subissent pas les effets de cette crise, et avons tenu nos engagements en termes d’abattage. En moyenne 125 000 volailles sont abattues chaque semaine sur notre site de Félines. La majorité de nos volailles sont vendues sous label, ce qui a beaucoup compté durant cette crise. Les signes de qualité ont été de vrais repères pour les consommateurs. »

En fin d’année, les volailles festives se sont-elles bien écoulées ?

O.S. : « Nous avons eu peur, puisqu’au 10 décembre, nous n’avions reçu que 30 % de commandes contre 90 % d’ordinaire. Les clients ne prenaient pas de risque, nous étions dans l’incertitude totale. Finalement, tout s’est vendu dans les dernières semaines. Nous avons ainsi pu écouler 140 000 chapons. »

Poursuivez-vous vos politiques d’installation de nouveaux producteurs ?

O.S. : « Nous ne sommes plus dans la dynamique d’installations que nous connaissions il y a 3 à 4 ans. Aujourd’hui, notre volonté est plutôt de stabiliser nos volumes et d’assurer un bon fonctionnement pour chaque producteur. Nous installons seulement en cas de départ en retraite ou arrêt d'exploitation. Les Fermiers de l’Ardèche travaillent aujourd’hui avec 260 éleveurs. »

Propos recueillis par Mylène Coste