Réunis en assemblée plénière les 23 et 24 février derniers, les élus du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes ont approuvé les mesures d’urgence en faveur de la montagne. L’ensemble des dispositifs atteint 400 millions d’euros (M€), dont la moitié en aides directes.
Sous l’effet de la crise sanitaire et de ses conséquences sur les activités de restauration, de tourisme et de ski de loisirs, avec la fermeture jusqu’à nouvel ordre des remontées mécaniques, les stations de sports d’hiver et villages de montagne souffrent. La région Auvergne Rhône-Alpes compte 197 stations, représentant 120 000 emplois directs, près de 400 000 emplois indirects et un chiffre d’affaires de 7,5 milliards d’euros. Le taux d’occupation des infrastructures plafonne cette année à 30 %, les pertes économiques sont énormes et les conséquences sociales tout aussi importantes, avec une hausse de plus de 50 % du chômage sur les secteurs concernés, a rappelé l’exécutif de la Région lors d’une conférence de presse le 23 février. Le 28 janvier dernier, le président Les Républicains d’Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, avait réuni les professionnels de la montagne touchés par la crise sanitaire, avant une rencontre le 1er février avec le Premier ministre, Jean Castex. Lors de l’assemblée plénière des 23 et 24 février, les élus du conseil régional ont donc approuvé un ensemble de mesures d’urgence assorti d’un plan de relance pour la montagne pour un montant total de 400 millions d’euros (M€).
Soutien aux oubliés des aides de l’Etat
Le plan régional comprend tout d’abord une série d’aides d’urgence destinées à « boucher les trous » et à soutenir les « oubliés des aides de l’Etat ». Les entreprises nouvellement créées, de moins de 20 salariés, et qui n’ont pas une année d’existence, pourront obtenir une subvention plafonnée à 10 000 €. Les professionnels de santé et cabinets médicaux, durement touchés par la baisse de fréquentation des stations, seront éligibles à une aide forfaitaire de 10 000 € maximum, dès lors qu’ils ont enregistré une baisse de chiffre d’affaires supérieure à 50 % sur une période de trois mois. La région Aura compte 350 centres de vacances indépendants : la collectivité aidera au remboursement des mensualités d’emprunt à hauteur de 30 000 € par hébergement. Les ski-clubs seront aidés entre 5 et 10 000 €. Un soutien est également prévu pour les viticulteurs de montagne, qui ont subi une perte de débouchés en raison de la fermeture des restaurants et de la chute de la clientèle en consommation directe. Les exploitations viticoles des deux Savoie qui ont perdu au moins 30 % de chiffre d’affaires pourront toucher une aide de 1000 € / ha, avec un plafond de 15 000 €.
L’ambition d’une montagne plus durable
Les mesures régionales en faveur de la montagne prévoient également de mobiliser 304 M€ dans le cadre d’un prêt destiné à soutenir les entreprises de moins de 250 salariés, industries de montagne et associations employeuses. « Ce prêt, compris entre 10 000 et 300 000 €, est à taux 0, remboursable sur 7 ans dont 2 ans de différé, sans garantie », a proposé la Région. Une enveloppe de 70 M€ est destinée à soutenir la relance des activités de montagne, pour poursuivre le développement de l’activité hivernale et accélérer la diversification de l’offre touristique tout au long de l’année. La Région ambitionne également de devenir la première Montagne durable : 25 M€ soutiendront des investissements pour des « projets de mobilités douces et décarbonées (navettes autonomes, dameuses hydrogène, ascenseurs valléens, etc.), de gestion durable des ressources en eau et en électricité sur les domaines skiables, d’urbanisme raisonné (rénovation énergétique des bâtiments, piétonnisation des centres-stations, etc.) et de préservation des espaces naturels ». Enfin, un fonds d’aide à l’investissement (15 M€) doit permettre de soutenir les acteurs économiques de la montagne.
Sébastien Duperay
