VITICULTURE
Les vendanges en sud Ardèche progressent crescendo

Marine Martin
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Après le top départ des vendanges donné par les Vignerons Ardéchois la semaine dernière pour les cépages les plus précoces, à l’instar du Chardonnay effervescent et du Muscaris, le reste de la récolte progresse crescendo cette saison, dû à la météo pluvieuse du printemps et début d’été.

Les vendanges en sud Ardèche progressent crescendo
Parcelle de Chardonnay vendangée. ©AAA_MMartin

« La maturité commence à évoluer tout doucement. Il y a 10 à 15 jours de retard par rapport à l’année dernière, qui était une année précoce », explique José Guzman, conseiller spécialisé viticulture en sud Ardèche, à la chambre d’agriculture. Un constat corroboré par Sylvain Gras, directeur du secteur Ardèche du groupe ICV (Institut coopératif du vin) et œnologue. « Concernant l’ensemble des vendanges, on observe un retard notable en termes de sucre : sur les quatre dernières années, nous avons eu trois millésimes précoces, on s’y était presque habitués, mais cette année, nous revenons à un millésime plus en phase avec la normale des 15 dernières années, avec des niveaux de sucre - et donc d’alcool potentiel - plutôt bas. » Ce qui explique pourquoi il n’y a aucune précipitation à vendanger.

« Il y a également peu d’acidité, ce qui demande une attention particulière, surtout pour les vins blancs et rosés, où l’équilibre entre l’alcool et l’acidité est essentiel. Il ne faudra pas attendre trop longtemps avant de vendanger, malgré des niveaux d’alcool bas, car l’on risque de récolter des raisins trop mous, par la suite. Il faudra ainsi, trouver un compromis », ajoute Sylvain Gras.

Des échantillons sont prélevés deux fois par semaine afin de suivre l’évolution des niveaux de sucre et des aromatiques. « Cette année, les Sauvignons risquent d’être vendangés avant les Chardonnays », note l’œnologue.

Un produit qualitatif

Fin août, « le climat est favorable avec des nuits fraîches et de belles journées », constate Sylvain Gras. Contrairement aux fortes chaleurs ayant sévi les années précédentes, cette météo permet une évolution douce de la maturité et pourrait fournir des vins plus équilibrés.

« Habituellement, le raisin qui mûrit en septembre a accumulé plus de sucre, il est considéré comme meilleur que celui qui mûrit au mois d’août et qui a subi des coups de chaud », ajoute le directeur du groupe ICV. Un millésime qui promet d’être qualitatif si rien ne vient entraver les quelques jours qui séparent les vignes des vendanges, car « plus le raisin approche de la maturité, plus il est fragile ».

M.M.