FILIÈRE OVINE
S’adapter pour durer après quatre années d’installation

Marc Labille
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JOURNÉE TECHNIQUE / Les participants à la 15e rencontre technique ovine pour la région Bourgogne Franche-Comté ont été accueillis le 24 septembre sur l’exploitation de Laurence Pellenard, à Maltat. L’éleveuse est installée depuis 2015 avec 428 brebis.

S’adapter pour durer après quatre années d’installation
La journée technique ovine pour la région Bourgogne Franche-Comté à Maltat avait pour cadre l’exploitation de Laurence Pellenard qui élève une troupe de 428 brebis à dominante suffolk.

Installée hors cadre familial, Laurence Pellenard a repris une exploitation à dominante ovine en 2015 après sept années de salariat. La structure couvre 84 hectares dont 77 d’herbe. Outre vingt vaches charolaises, la jeune femme élève un cheptel de 428 brebis à dominante suffolk. La conduite repose sur une seule période d’agnelage avec une concentration des naissances en février-mars. La reproduction automnale est assurée en lutte naturelle.

Pour ses quatre premières campagnes, Laurence a atteint de bons résultats techniques, d’après ses techniciens. Le taux de mise bas atteint 94 % ; la prolificité 167 % ; la mortalité des agneaux 12 % et la productivité numérique 138 %. L’élevage commercialise des agneaux d’herbe de 20 kg de poids vif payés 119 e en moyenne.

L’autonomie alimentaire en question

Lors de son installation, Laurence a repris le système bien rôdé de son prédécesseur. Mais les trois sécheresses successives qu’elle vient de subir ont fait bondir la consommation de fourrage et de concentrés de l’exploitation (+ 50 % en fourrage et + 40 tonnes de concentrés). « Cela devient compliqué d’arriver à nourrir mes animaux », confirme la jeune femme. En cinq ans, la surface de prairie temporaire a triplé avec des mélanges riches en légumineuses et plus résistants à la sécheresse. « Mais avec des animaux dehors la plupart du temps, les pâtures de l’exploitation ne suffisent plus », constate Laurence.
Elle a donc décidé de reprendre de la surface supplémentaire pour améliorer son autonomie alimentaire. Au printemps prochain, ses brebis iront pâturer sur des herbages de bord de Loire à quelques kilomètres de la ferme. Il s’agit de parcours très extensifs (87 ha) sur le principe de la transhumance, explique l’éleveuse. Ces parcours permettront de décharger les terres de l’exploitation pour y effectuer des récoltes plus conséquentes, justifie-t-elle.

Marc Labille

Se protéger du loup

région BFC, les attaques dites « de grands prédateurs » s’intensifient depuis 2017, indiquait le 24 septembre Catherine Bonin de la Chambre d’agriculture de l’Yonne. Face à ce fléau inéluctable, les éleveurs sont encouragés à mettre en place des moyens de protection. Des arrêtés préfectoraux fixent des périmètres d’application des mesures de protection des troupeaux contre la prédation du loup. Les moyens les plus efficaces sont les clôtures électrifiées et les chiens de protection. Cependant, l’introduction d’un chien au sein d’un troupeau d’ovins ne s’improvise pas, a rappelé Rémi Bahadur Thapa, de l’Idele. Il faut tenir compte de la cohabitation avec les autres usagers des campagnes. Mais au regard de l’avancée du déploiement du loup en France, le jeu en vaut bien la chandelle,