PETITS RUMINANTS
Situation sanitaire des élevages de petits ruminants
Le Groupement de défense sanitaire (GDS) de l’Ardèche termine ses assemblées de secteur. Parmi les principales préoccupations relatives aux élevages de petits ruminants figurent la fièvre catarrhale ovine (FCO), la maladie hémorragique épizootique (MHE) et les maladies chroniques fréquentes dans les élevages ardéchois.

Chaque année, les enjeux de lutte sanitaire sont mis en évidence par le GDS de l’Ardèche auprès de ses adhérents dans le cadre des assemblées de secteurs organisées dans tout le département. Pour les élevages de petits ruminants, deux réunions étaient organisées, mardi 5 novembre à Empurany et vendredi 15 novembre à Mirabel.
Les situations sanitaires liées à la fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3 et 8 ainsi que celle de la maladie hémorragique épizootique (MHE) ont été évoquées. Tout en rappelant l’indispensable nécessité de vacciner les troupeaux, le GDS a fait le point sur la gestion de la FCO-8 qui touche particulièrement les élevages ardéchois depuis cet été, notamment des recommandations pour limiter la diffusion de la maladie et les analyses à réaliser en cas de suspicion, tout cas de foyer non déclaré ne pouvant prétendre à des indemnisations, a souligné Sylvie Gleize, technicienne du GDS. « Les échographies vous permettront aussi de montrer que la mise en reproduction n’a pas fonctionné. » Afin de rassembler un maximum d’informations sur la FCO-8, un questionnaire a été envoyé à tous les éleveurs concernant les symptômes observés, la mortalité, les pertes économiques… « Plus nous aurons d’éléments et plus nous pourrons appuyer les besoins rencontrés sur le terrain auprès des services de l’État. » Un point a été fait sur les aides déployées : le Fonds d’urgence initialement limité à la FCO-3 et étendu à la FCO-8 ; le FMSE1 ouvert aux élevages touchés par la maladie en 2023 ; et un dispositif d’aide exceptionnel à la vaccination des troupeaux du Département, ouvert depuis le 4 novembre. Les échanges se sont tournés aussi vers l’avenir : au printemps prochain, « il faudra tout recommencer », et les éleveurs se questionnent d’ores et déjà sur la future stratégie vaccinale, les phénomènes de spéculation sur la commande des vaccins, leur disponibilité, leur coût…
Cette assemblée était l’occasion aussi de rappeler le lancement de la campagne de prophylaxies 2024-2025, pour laquelle 430 interventions sont programmées. En élevage de petits ruminants, la dernière campagne affiche des taux importants de Chlamydiose sur les prophylaxies des ovins (72 %) et de CAEV (arthrite encéphalite virale caprine) sur celles des caprins (62 %). Autre maladie importante relevée sur les prophylaxies des ovins et caprins : la fièvre Q (respectivement de 36 % et 27 %).
Pasteurellose, diarrhées, piétin
De nombreux élevages ardéchois de petits ruminants rencontrent aussi des problèmes liés à la Pasteurellose, entraîne de la mortalité et une forte baisse croissance, particulièrement sur les chevrettes. « Cela vient souvent d’un problème d’habitation et de ventilation. Les problèmes engendrés par cette maladie sont très difficiles à rattraper et il n’y a pas vraiment de traitement, donc l’ambiance du bâtiment est très importante », a fait remarquer Sylvie Gleize.
Depuis quelques années, le GDS propose également diverses formations dédiées aux problèmes de diarrhées des caprins. « C’est un problème multifactoriel, pouvant être dû à des troubles nutritionnels et digestifs, à des infections diverses (Paratuberculose, parasitisme, salmonellose, etc.) … » Un groupe de travail a été mis en place à l’échelle régionale et une fiche technique est en cours de réalisation. Conseil est donné aux éleveurs de noter tous les éléments relatifs aux symptômes de ces diarrhées : contexte et description des cas observés, leur évolution, symptômes, durée, éléments nouveaux…
Le piétin, quant à lui, est largement présent dans les élevages du département, entraînant d’importants coûts de lutte contre la maladie. « Elle se développe en fonction de l’humidité, sur terrains argileux, dans le cadre de carence en minéraux ou face à une pression importante d’animaux », détaille Sylvie Gleize. Les éleveurs dont les troupeaux sont épargnés par la maladie sont appelés à la plus grande vigilance lors de l’introduction d’animaux. Les moyens d’action relèvent du traitement des animaux et de la mise en place de mesures de biosécurité. « Il ne faut pas hésiter non plus à reformer les animaux présentant des lésions chroniques graves et à mettre en place un plan d’assainissement bien qu’il soit assez strict », conseille Sylvie Gleize. Ce dernier se déploie par une combinaison d’actions : mise sous lot et gestion rigoureuse, parage et passage en pédiluve réguliers et méticuleux, assainissement sur le long terme.
Un point a été fait également sur le fonctionnement des appels de cotisations, sur les aides relatives au chéquier installation, au FSSE, aux statuts sanitaires, à la garantie du cheptel, ou encore aux différents plans de lutte contre la BVD, la Besnoitiose, la fièvre Q et la Chlamydiose, la Paratuberculose, la Néosporose et les mammites. Les aides accordées par le Département étant amenées à évoluer à la baisse, « les aides accordées aux adhérents du GDS baisseront un peu elles aussi ». Durant cette assemblée, les divers services proposés par le GDS ont été passés en revue : diagnostic d’ambiance de bâtiment, analyses d’eau et contrôle des installations de traite notamment.
A.L.
1. Fonds national de mutualisation du risque sanitaire et environnemental.
