PASTORALISME
Plan pastoral du Coiron : c'est reparti pour un tour !

Le plan pastoral du Coiron, lancé en 2017, arrive à son terme. Compte tenu de son succès, un second plan doit lui succéder dès janvier 2023, pour cinq ans. Bilan et perspectives.

Plan pastoral du Coiron : c'est reparti pour un tour !
Vanessa Vivert et Alexandre Perrier, éleveurs d'aubracs et de brebis à Saint-Gineys-en-Coiron, ont bénéficié d'aides du PPT pour l'achat d'équipements et la création d'une piste d'accès

Barrières, tonnes à eau, parc de contention... Voilà quelques uns des équipements dont a pu se doter la Ferme de Claut, à Saint-Gineys-en Coiron. Vanessa Vivert et Alexandre Perrier, à la tête de l'exploitation, y élèvent une trentaine d'aubracs et leurs suites, toutes inscrites au Herd book. Ils élèvent également 90 brebis rouges du roussillon et mérinos, et vendent leur viande en vente directe. Ils élèvent également des chiens de berger. Leur parcellaire, très morcelé, est composé de 68 ha de pâturage et de fauche. Le pâturage est au cœur de leur activité, et constitue une tradition profondemment ancrée sur ce territoire. 
Mis en place en 2017, à cheval sur trois communautés de communes1, un plan pastoral territorial (PPT) a permis de financer de nombreux travaux dans les exploitations. L'objectif : sauvegarder mais aussi développer le pastoralisme sur le massif. 

100 ha de terres pastorales reconquises

Cinq ans après sa mise en place, le bilan du PPT est plus que positif : pas moins de 70 exploitations ont bénéficié d'aides à hauteur de 70 %2 pour financer des équipements et travaux au pâturage. « Grâce à ce PPT, nous avons pu financer une piste d'accès à une parcelle, explique Vanessa Vivert. Cela nous a permis d'ouvrir cette parcelle qui était totalement envahie par la broussaille. » Alexandre Perrier complète : « On a ainsi pu reconquérir et valoriser des terrains jusqu'ici abandonnés. Nous avons aussi eu la bonne surprise d'y trouver une petite source d'eau. » Le couple d'éleveurs n'est pas le seul à profiter de cette nouvelle piste : pêcheurs et chasseurs l'empruntent également régulièrement.
« Le PPT a permis la réouverture de près de 100 ha de milieux, parfois fermés depuis plus de 50 ans et fortement pentus », souligne Emmanuel Fitte, chargé de mission Agriculture à la communauté de communes Rhône Coiron, qui porte le dossier en lien avec l'association pastorale du Coiron.

« Sans ces aides, on n'aurait pas investi »

Sans les aides du plan pastoral, la Ferme de Claut n'aurait pas investi dans ces travaux, d'un montant total de 15 000 €. « Quand on n'a finalement que 30 % à payer, ça incite à se lancer », souligne Alexandre Perrier. « Ce plan a globalement accéléré des projets qu'on n'aurait pas faits sans aides, ou qu'on aurait faits à la va-vite, avec une moindre qualité. » Ces investissements ont aussi eu un effet bénéfique pour l'économie locale, puisque sur 1,1 million d'euros, 70 % sont allés à des fournisseurs et artisans locaux, et 90 % à des entreprises ardéchoises.

Une dynamique collective autour du pastoralisme

Le PPT du Coiron a également permis de créer du lien entre les éleveurs du territoire. D'ailleurs, pour pouvoir financier son projet, chaque exploitant doit le présenter à ses confrères lors des assemblées générales de l'association pastorale du Coiron. « Cela permet aussi de voir ce que font les autres, d'en discuter, de s'inspirer..., indique Vanessa Vivert . Il y a un véritable effet d'émulation ! » Le PPT semble en tout cas avoir créé une belle dynamique, y compris auprès de la jeune génération d'éleveurs. Une dynamique qui devrait se poursuivre...

Mylène Coste

1. Berg-et-Coiron, Ardèche Rhône Coiron et communauté d'Agglo Privas Centre Ardèche (Capca)
2. 35 % de subventions européennes (Feader), complétées par des aides de la Région et du Département.

Des animations dans les écoles

Le plan pastoral du Coiron a également permis de financer des actions de sensibilisation auprès de différents publics, et notamment scolaires. Ainsi, pas moins de 20 classes et 500 élèves ont été sensibilisés au pastoralisme et à ses vertus au contact d'éleveurs, lors de journées en classe et à la ferme. Une convention a également été signée avec le lycée agricole d'Aubenas. Des élèves de BTS ont ainsi visité des exploitations, réalisé des études sur l'activité pastorale, et échangé leurs idées avec les éleveurs.

Les principaux projets financés 

  • 42 % de projets relatifs à l'eau et l'abreuvement
  • 25 % de clôtures
  • 18 % de matériel de contention
  • 9 % d'ouverture de milieu
  • 1,7 % de pistes d'accès