BOVIN
Stress thermique : éviter le coup de chaud !

Chaleur, humidité et absence de vent : un combo qui peut avoir de graves conséquences sur les ruminants, et en particulier les bovins. Explications et solutions.

Stress thermique : éviter le coup de chaud !
Les bovins sont beaucoup plus sensibles aux chaleurs que les humains

Des milliers de bovins morts de stress thermique dans les feedlots américains du Kansas. Les images, datant de début juin, ont choqué. Elles ont toutefois rappelé les dangers liés à la flambée des températures, surtout quand l’humidité est élevée et qu’il y a peu de vent. « Les ruminants, et plus encore les bovins, sont extrêmement sensibles à la chaleur, rappelle Mathilde Vial, conseillère spécialisée Bien-être animal à Adice. Pour y faire face, leur rythme cardiaque s’accélère, elles s’essoufflent, et peuvent éliminer jusqu’à 30 l d’eau/jour ! » Outre les températures, le taux d’humidité exacerbe l’effet de la chaleur. « C’est pourquoi, le stress thermique peut être plus élevé à 25 °C avec 50 % d’humidité, plutôt qu’à 30 °C sans humidité », explique la conseillère. « En situation de stress thermique, les vaches restent debout et ne parviennent plus à se reposer. Leur capacité d’ingestion diminue, elles peuvent avoir des diarrhées, et même des inflammations au niveau des cornes et des pieds. C’est plus difficile encore pour les vaches taries. » Dépassé un certain indice de température et d’humidité (THI), les conséquences peuvent être graves. Quantité et qualité du lait diminuent : l’urée augmente, les cellules se multiplient, les taux (TB et TP) déclinent. Il y a aussi davantage de mammites du fait de la baisse d’immunité, mais aussi des perturbations hormonales, non sans risque sur la reproduction.

Adapter la nutrition 

Il est toutefois possible de limiter les effets du stress thermique : « Nourrir les bêtes le soir, les mettre au pâturage la nuit, et limiter les fibres, qui sont difficiles à digérer, conseille Mathilde Vial. Les animaux mangent moins et trient davantage, il vaut donc mieux privilégier les aliments à valeur énergétique élevée. On peut aussi apporter des minéraux pour compenser les effets de la transpiration, ainsi que du bicarbonate pour éviter l’acidose. On peut aussi rajouter de l’eau dans la ration. Veillez également à ce que tout le troupeau ait accès à de l’eau en quantité, en multipliant les bacs d’eau. »

Repenser le bâtiment

« S’il faut trop chaud et que les bêtes n’ont pas d’ombre au pré, mieux vaut les rentrer en bâtiment, estime Mathilde Vial. Dans la conception du bâtiment, mieux vaut prévoir des ouvertures au nord !  Il vaut mieux éviter de mettre des translucides au sud. S’il y en a, on peut aussi les peindre.  Ventiler est très important (du nord vers le sud). Les ventilateurs peuvent être de bons outils à condition de bien les placer, les orienter et les répartir. Pourquoi pas brumiser, mais seulement si l’air est bien ventilé ! »

M.C.

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Adice propose aux éleveurs des diagnostics « stress thermique bâtiment » permettant d’évaluer la situation grâce à des mesures précises. Ces diagnostics permettent ensuite de construire des pistes d’amélioration. « Nous utiliserons ces mêmes outils pour étudier le stress thermique des veaux durant l’hiver en situation de froid et d’humidité », indique Mathilde Vial.