ÉDITO FDSEA ET JA ARDÈCHE
Pour une Pac juste, équilibrée et compétitive

Edito de Christel Cesana, présidente de la FDSEA de l’Ardèche, et de Benoit Breysse, président de Jeunes agriculteurs (JA) Ardèche.

Pour une Pac juste, équilibrée et compétitive

« Au moment où les discussions entre les institutions européennes (trilogues) concernant la Pac post 2020 sont toujours en cours, la France a pris le parti de travailler parallèlement sur son plan national stratégique (PSN). Aujourd’hui, le calendrier s’accélère, puisque les consultations avec les organisations professionnelles agricoles sont en cours et devraient se terminer mi-avril afin de présenter une première monture du PSN à l’Union européenne d’ici l’été. Pour la FDSEA et Jeunes agriculteurs (JA) Ardèche, représentés respectivement par leur président, Christel Cesana et Benoit Breysse, l’élaboration du PSN doit mettre au premier plan l’enjeu de la souveraineté alimentaire de la France. Une délégation ardéchoise s’est
mobilisée en ce sens le 25 mars à Lyon, consciente de l’importance de la Pac sur notre territoire et nos spécificités. Une attention particulière
est portée à la dimension économique de l’agriculture, à travers la compétitivité, la résilience et la durabilité des exploitations. La prise
en compte des enjeux sociétaux doit évidemment faire partie du PSN mais, sans une véritable ambition économique, le risque est de ne pas
se donner les moyens d’atteindre la performance qui redonnera de la compétitivité aux exploitations, du revenu aux agriculteurs ardéchois.
En effet, si la future Pac doit évidemment accompagner la « transition » des systèmes les moins vertueux vers une production plus durable,
elle doit prioritairement récompenser aussi les exploitations agricoles qui ont su, depuis des décennies, préserver un modèle vertueux, qui
est celui de notre agriculture de montagne. Aujourd’hui, les arbitrages nationaux qui se dessinent pour sa mise en oeuvre nous inquiètent
particulièrement. Ainsi, nos demandes, présentées par certains de nos responsables de filières animales, dans le cadre des négociations en cours, sont :

• Un maintien, au moins à leur niveau actuel, des aides couplées du 1er pilier de la Pac dont dépend entièrement la survie de nombreuses
de nos exploitations.

Gilles Amblard, président de la section bovins viande (FDSEA), rappelle que, « selon les données des comptes nationaux de l’agriculture, les aides couplées de la Pac représentaient 80% des revenus des éleveurs bovins viande en 2019 car en effet, en absence de prix couvrant leur coût de
production (dont le calcul intègre les aides Pac), le revenu des éleveurs de bovins viande ne repose plus que sur ces aides de la Pac ».

• Que les surcoûts liés aux handicaps naturels de nos territoires continuent d’être compensés à leur juste niveau, à travers une ICHN (indemnité compensatoire de handicaps naturels) forte et centrée sur l’élevage, ceci en maintenant les critères d’éligibilité actuels.

• Le maintien du système de proratisation des surfaces peu productives. Leur reconnaissance est nécessaire au maintien de l’activité pastorale
sur nos territoires ardéchois, mais aussi au maintien d’une activité économique cruciale dans des zones rurales où peu d’alternatives existent et qui participent à l’entretien des paysages et de la biodiversité.

Pour Alain Crozier, président du syndicat ovin de l’Ardèche, « la filière ovine en Ardèche est grandement dépendante des surfaces peu productives car représente la grosse majorité des surfaces exploitées. Le maintien des proratisations est une question de survie pour la filière ».

• Conserver la possibilité pour le 2nd Pilier d’accompagner fortement l’investissement sur les exploitations agricoles tout en orientant le budget des multiples MAEC vers une gestion des risques rénovée.

• Sur les installations, le maintien au minimum de 4% du budget de la Pac alloués aux jeunes agriculteurs soutenus par un cadre national de
la politique d’installation. » 

Christel Cesana, présidente de la FDSEA de l’Ardèche
Benoit Breysse, président de JA Ardèche