ENQUETE
Regards pluriels autour de la nature

En octobre dernier, le ministère de la Transition écologique a rendu publique les résultats d’une enquête menée auprès de 4 553 personnes âgées de 16 ans et plus, réalisée par Ipsos du 3 mars au 15 avril 2020 autour du thème « Les Français et la nature ». 

Regards pluriels autour de la nature
Selon une enquête Ipsos, 65 % des sondés ont avoué avoir un niveau de connaissance « moyen » sur la nature.

Parmi les répondants, 37 % d’entre eux ont affirmé fréquenter la nature tous les jours, contre 9 % rarement ou jamais. Ce sont les retraités qui fréquentent le plus intensément les milieux naturels, afin d’être au contact avec les animaux. Les actifs, quant à eux, recherchent davantage un endroit ressourçant et reposant. Les ménages dont le niveau de vie est élevé plébiscitent les milieux ruraux pour y faire des activités sportives ou des balades. Globalement, l’accès à la nature est inégal, notamment entre urbains et ruraux qui jouissent de la proximité avec les espaces naturels. Chiffre étonnant toutefois, 65 % des enquêtés ont avoué avoir un niveau de connaissance « moyen » sur la nature. Ce niveau de connaissance dépend, selon les résultats, du niveau d’études, de l’âge et du lieu de résidence. Toutefois, il règne bien un sentiment global de dégradation des milieux naturels. Plus de la moitié des Français considère que l’état de la nature en France s’est dégradé au cours des dix dernières années. Un sentiment de dégradation relativement fort pour les milieux aquatiques (82 % pour les mers et océans), plus modéré pour les montagnes (64 %), les forêts (62 %) et les prairies cultivées (54 %). « Les pêcheurs se montrent bien plus optimistes que la moyenne au sujet de l’état des lacs et des rivières. Sur les sujets qui les concernent, les enquêtés qui gèrent une forêt, ceux qui pratiquent la pêche à pied sur le littoral et ceux qui élèvent du bétail portent également un regard moins sévère que la moyenne des Français », prévient Éric Pautard, sociologue chargé de mission au service des données et études statistiques (SDES). En revanche, 80 % des personnes sondées estiment qu’il est encore temps d’agir pour préserver la nature. 52 % des Français considèrent aujourd’hui qu’ils font tout ce qu’ils peuvent en matière de préservation de l’environnement. Seulement 2 % de la population ayant répondu à l’enquête reconnaît sa volonté de ne pas agir outre mesure, précisant un manque de moyens. Ces données soulèvent la question des activités humaines. 71 % des répondants notent la nécessité de laisser la nature se développer, même si cela peut poser des problèmes pour les activités humaines. Le panel restant estime qu’il vaudrait mieux privilégier les activités humaines, tout en contrôlant le développement de la nature. D’autre part, 40 % des enquêtés jugent prioritaire de sanctionner les activités nuisant à la nature, et ce, dans le but de préserver la biodiversité. In fine, les Français portent un regard pluriel quant à la préservation des milieux naturels, déterminé par la relation qu’ils entretiennent personnellement avec la nature.

Amandine Priolet