LÉGISLATIVES
Les propositions agricoles des candidats à la circonscription 1 (Privas / Sud Vallée du Rhône)

Mylène Coste
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En perspective des élections législatives des 12 et 19 juin, l’Avenir agricole de l’Ardèche a invité les candidats à s’exprimer sur leurs propositions en matière agricole. Dans la première circonscription, 4 sur 10 nous ont répondu. Cette démarche fait suite à l'invitation de la FDSEA et Jeunes agriculteurs Ardèche à une rencontre avec l'ensemble des candidats, interrogés sur six thématiques : l'installation et la transmission, la croissance durable, la production, la rémunération, l'alimentation et la transition. Une rencontre avec les candidats de la 1ère circonscription a été organisée le lundi 30 mai à Privas. 

Les propositions agricoles des candidats à la circonscription 1 (Privas / Sud Vallée du Rhône)
Séverine Gineys (Majorité présidentielle): "Renforcer l'enseignement agricole"
Séverine Gineys.

Séverine Gineys (Majorité présidentielle): "Renforcer l'enseignement agricole"

"Issue d'une famille d'agriculteurs de la montagne ardéchoise, épaulée par mon suppléant Roger Kappel, je suis la seule candidate de la majorité présidentielle aux prochaines élections législatives sur la 1ère circonscription de l’Ardèche.  
Ces cinq dernières années, la majorité présidentielle s’est fortement mobilisée en faveur d’un modèle agricole plus durable. De la loi Egalim pour que vous ne soyez plus la variable d’ajustement de la guerre des prix entre industriels et distributeurs, à la revalorisation des retraites agricoles (+100 € brut par mois), en passant par le nouveau système d’assurance récolte, nous avons agit !

Si vous me faites confiance, je viendrai renforcer la majorité présidentielle pour accélérer nos efforts, via l’élaboration d’une loi d’orientation et d’avenir bâtie autour de trois piliers. D’abord, le renforcement de notre enseignement agricole et la lutte contre les déserts vétérinaires. Ensuite, la facilitation de l'accès au foncier pour les nouveaux installés ; pour protéger les terres agricoles des achats étrangers, elles seront considérées comme des actifs stratégiques et leur vente à des investisseurs étrangers sera strictement contrôlée. Et enfin, l’innovation, pour concilier production et environnement (agri-robotique, sélection variétale, biocontrôle).  
 
Bien évidemment, en tant que député de la majorité présidentielle, j’aurai un accès privilégié aux ministères pour faire entendre nos spécificités ardéchoises lors de l’élaboration des lois. Par ailleurs, je me battrai pour que l’Ardèche puisse bénéficier des retombées de la loi d’orientation et d’avenir agricole qu’Emmanuel Macron veut mettre en place. Par exemple, avec mon suppléant Roger Kappel et en lien avec la Chambre d’agriculture, nous souhaitons obtenir un fond spécifique dédié à l’accompagnement et au conseil des agriculteurs ardéchois vers des pratiques agroécologiques. Les 12 et 19 juin, donnons-nous les moyens de solidifier notre modèle agricole, donnons une majorité à Emmanuel Macron. "

Hervé Saulignac (Parti Socialiste) : "Mettre en place un chèque alimentation durable"
Hervé Saulignac.

Hervé Saulignac (Parti Socialiste) : "Mettre en place un chèque alimentation durable"

"Chacun sait que nous avons deux grands défis devant nous : garantir une juste rémunération des producteurs et permettre l’accès de tous à une alimentation de qualité. S’ajoute à cela l’adaptation de notre modèle agricole au changement climatique, aux risques, aux calamités. Mais le potentiel de l’agriculture française est tel qu’il peut nous permettre de tendre vers la souveraineté alimentaire, en développant les circuits courts, en attestant de la traçabilité des productions et en soutenant plus fortement la polyculture.

Pour y parvenir, il faudra faciliter la transmission des terres. Et pour cela, il faut empêcher l’artificialisation des sols, accompagner les cédants dans la recherche d’un repreneur. Nous devons aussi revaloriser les retraites agricoles dont le faible montant est un frein à la transmission.

Le modèle agricole français, et plus encore celui de l’Ardèche, doit être mieux reconnu par l’Europe qui doit contrer les concurrences déloyales et valoriser les exploitations diversifiées et de tailles modestes.

Nous devons finalement concilier l’accès à une alimentation de qualité pour tous, dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat, avec l’exigence d’une rémunération des producteurs qui soit d'abord le fruit de leur travail. Je souhaite donc ouvrir un débat sur la part de solidarité nationale nécessaire pour répondre à cet enjeu national : à travers la gratuité des cantines scolaires pour les plus modestes, la mise à disposition de chèques « alimentation durable » ou encore un fléchage des dépenses publiques orientées vers le « bien-manger » tels que les Projets Alimentaires Territoriaux le développent. La réforme de l’assurance-récolte a permis une participation accrue de l’Etat. Malgré cela, certains secteurs restent à l’écart de cette avancée, en raison du coût prohibitif des franchises assurantielles. Je souhaite que l’on s’accorde enfin sur un régime mutualisé et sécurisant pour toutes les filières."

Michel Valla (Divers droite) : "Des produits locaux dans les cantines scolaires"
Michel Valla.

Michel Valla (Divers droite) : "Des produits locaux dans les cantines scolaires"

"Mon parcours politique et les actions que j’ai menées au sein du monde rural attestent de la volonté que j’ai eue en permanence de soutenir le secteur agricole et agroalimentaire, jamais autant reconnu qu’aujourd’hui comme vital pour notre pays, avec le constat des effets de la guerre en Ukraine. L’agriculture de notre pays a fait face à la disparition de 100 000 exploitations en dix ans et va devoir affronter le vieillissement des exploitants et nouveaux défis, notamment les nouvelles règles de la PAC dans l’UE etc…

Il faut tout faire pour renforcer les mesures prises pour permettre un meilleur renouvellement des générations en incitant davantage de jeunes à s’installer. L’augmentation de la DJA et la simplification des procédures d’installation et d’accès au foncier feront partie des mesures que je soutiendrai si je suis élu député.

Il faut aider les agriculteurs à faire face au manque de main-d’œuvre, aux charges sociales trop lourdes, aux aléas climatiques incessants, à l’inflation et à des prix agricoles qui ne suivent pas les augmentations du coût de la vie… Sans oublier d’autres nuisances, comme celles causées par le loup. 

Les agriculteurs doivent sans cesse s’adapter pour surmonter ces difficultés. Souvent victimes de calamités, des assurances récoltes devraient contribuer à les en protéger. Pour faire face à des périodes de sécheresse de plus en plus fréquentes, des retenues collinaires doivent être favorisées, ainsi que le stockage d’eau pour les pompiers. 

Nous devons être fiers de la qualité de nos produits ardéchois qui contribuent à l’intérêt grandissant de venir vivre dans notre beau département, grâce à nos producteurs. D’Ardèche & de Saisons, ainsi que d’autres acteurs économiques contribuent à leur promotion. Nous faisons en sorte par des actions tel que petits déjeuners à l’école et repas de qualité, que les enfants en soient les premiers bénéficiaires et en même temps les premiers promoteurs du bien manger et de l’agriculture. 

Enfin il est inacceptable qu’après avoir subi tant d’aléas durant leur carrière, avoir été les garants du bien être alimentaire de nos concitoyens et les principaux protecteurs de la nature et de nos paysages, les agriculteurs et leurs conjoints soient parmi ceux qui perçoivent des retraites souvent indécentes. Une solidarité nationale doit s’imposer pour améliorer les conditions de vie de nos ainés ruraux. Je serai, si je suis élu, un défenseur acharné de toutes ces valeurs et un fervent ambassadeur de notre territoire ardéchois."

Pascal Chambonnet (Parti Ouvrier Indépendant Démocratique) : "Rétablir des prix imposés"
Pascal Chambonnet.

Pascal Chambonnet (Parti Ouvrier Indépendant Démocratique) : "Rétablir des prix imposés"

"Les agriculteurs sont avant tout des travailleurs, et le suicide d’un agriculteur est de même nature – et tout aussi insupportable – que celui d’un salarié de France-Télécom ou d’un médecin hospitalier sur son lieu de travail.

Les gouvernements qui se sont succédés, appliquant scrupuleusement les politiques dictées par l’Union Européenne sont responsables de la désertification aussi bien agricole que médicale, industrielle ou en matière de services publiques. Comment ne pas mettre la baisse des rémunérations des agriculteurs en relation avec le blocage des retraites ou des salaires des fonctionnaires qui ont perdu 25 % de pouvoir d’achat depuis 2010 ? Il faut rompre avec l’ouverture à la concurrence qui noie le marché de productions massives de mauvaise qualité à bas coût social, rompre avec les quotas de production, rompre avec la pression des trusts agro-alimentaires qui accumulent d’immenses profits. Il faut rétablir des prix imposés qui permettent aux agriculteurs de vivre de leur travail. Il faut renforcer et développer les productions locales de qualité aussi bien en matière agricole qu’industrielle.

Alors que depuis des années on nous opposait le diktat des 3 % de déficit budgétaire, en 2 ans ce gouvernement, a versé plus de 600 milliards d’euros (plus de dix fois plus que le budget des Hôpitaux ou celui de l’Education Nationale) essentiellement en garanties bancaires, c’est-à-dire « tout le pouvoir aux banques ». Leur but étant la rentabilité à court terme, celles-ci ont financé les grandes entreprises en échange de « plans de restructuration » qui ont supprimé des dizaines de milliers d’emplois. Il faut réquisitionner ces 600 milliards et tous ceux qui vont aujourd’hui à l’économie d’armement et aux marchands d’armes pour qu’ils aillent à ceux qui produisent : les travailleurs !"

Les autres candidats de la 1ère circonscription sont : Marie Élisabeth Flach (Reconquête !), Érick Le Loher (Debout la France !), Boris Tzaprenko (Parti Animaliste), Muriel Vander Donckt (Lutte Ouvrière), Céline Porquet (Rassemblement National), et Clara Madeira (Agir Unis). Ces derniers n'ont pas répondu à notre invitation pour s'exprimer dans nos colonnes.