FDSEA
« Devenons acteurs de notre propre prix ! »

Vendredi 3 décembre à Coucouron, la FDSEA de l’Ardèche ouvrait sa série de réunions hivernales par un temps fort à Coucouron, autour de la loi EGAlim 2 et la réforme de la Pac, en présence de Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA.

« Devenons acteurs de notre propre prix ! »
Les élus de la FDSEA de l’Ardèche autour de Bernard Méjean (au centre en rouge) sur son exploitation à Coucouron, avec Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA, spécialiste du dossier EGAlim2.

« Devenons acteurs de notre propre prix ! » C’est le message qu’est venu transmettre Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA, aux éleveurs ardéchois vendredi 3 décembre à Coucouron. Invité par la FDSEA de l’Ardèche pour le lancement de la campagne syndicale de l’hiver, Patrick Bénézit avait fait le déplacement depuis le Cantal, où il est éleveur de vaches allaitantes. Il a présenté en détail la nouvelle loi EGAlim 2 visant à protéger la rémunération des producteurs.

Cette loi vient renforcer les premiers éléments d’organisation de producteurs contenus dans la loi EGAlim 1 mais surtout, elle permet aux agriculteurs de renforcer leur pouvoir de négociation sur les prix de vente agricoles. En effet, désormais c’est à l’agriculteur de proposer à son acheteur (industriel, grossiste ou autre) un prix de vente basé au minimum sur ses coûts de production. La matière première devient non-négociable. C’est-à-dire qu’auparavant, dans les négociations commerciales, le prix payé aux producteurs était fixé avec « le reste » une fois que chaque maillon de la chaine alimentaire avait sécurisé sa marge. Désormais, c’est le producteur qui détermine en premier son prix de base dans la négociation entre industriels et distributeurs. La valeur de cette matière première ne peut plus être remise en cause. Des sanctions sont prévues pour les négociateurs qui ne respecteraient pas cette clause de prix agricoles fixés en fonction des coûts de revient.

Autre nouveauté inscrite dans la loi, la contractualisation obligatoire, pour une durée de 3 ans, entre producteur et acheteur. Patrick Bénézit incite les producteurs à aller au-devant de leurs acheteurs et de proposer un contrat, qui prenne en compte les indicateurs de coûts de production, de prix de marché et de qualité.

La FDSEA de l’Ardèche avait organisé une visite à Coucouron de l’exploitation bovin lait de Bernard Méjean, engagé auprès de la laiterie Biolait depuis 2015 pour illustrer les négociations parfois tendues entre éleveur et laiterie. En effet, depuis plusieurs mois, les éleveurs ardéchois Biolait situés en zone de montagne sont rémunérés en dessous de leur coût de production, autour de 390 €/tonne de lait quand les indicateurs de coût de production bio validés par l’Interprofession affichent 500 €/tonne de lait. D’où l’importance de s’emparer des possibilités offertes par cette loi EGAlim2 pour tous les agriculteurs !

Communiqué FDSEA

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Depuis plusieurs mois, les éleveurs ardéchois Biolait situés en zone de montagne sont rémunérés en dessous de leur coût de production.
La réforme de la Pac présentée aux adhérents
De gauche à droite : Benoit Claret, Christel Cesana, Patrick Bénézit et Jérôme Volle.

La réforme de la Pac présentée aux adhérents

PAC / L’objectif de cette réunion organisée à Coucouron était aussi de présenter le Projet stratégique national (PSN), encadrant les règles de la Pac dès 2023.

Texte porté par la France et envoyé aux institutions européennes, le Projet stratégique national (PSN) a été présenté le 3 décembre lors de cette réunion à Coucouron. Une vingtaine d’adhérents étaient présents, représentant un échantillon fidèle des différents systèmes d’élevage ardéchois.

Après une présentation fine des objectifs du PSN, de son budget (et du chemin parcouru depuis le début des travaux en 2018), l’accent a été mis sur les changements à venir via cette nouvelle Pac sur l’agriculture ardéchoise. Premier élément marquant : la poursuite de l’application de la convergence. La valeur des DPB (Droit à Paiement de Base) va continuer à augmenter d’une manière générale pour se rapprocher de la valeur nationale, système globalement favorable à l’Ardèche puisque la moyenne actuelle des DPB est encore en dessous de celle nationale. Deuxième élément important : l’instauration des éco-régimes, basée sur le volontariat des agriculteurs, qui devraient être accessibles assez facilement pour les exploitations ardéchoises (liés à la diversification des surfaces arables, au non-labour des prairies permanentes ou à la couverture en inter rang des cultures pérennes, par exemple). Les responsables syndicaux sont ensuite entrés dans la présentation des aides couplées et leurs évolutions notamment en élevage. Le public s’est montré particulièrement attentif durant toute la matinée et de nombreuses questions ont été soulevées. Un débat à poursuivre lors de la tournée cantonale et tout au long de l’année 2022.