SOUTIEN
Comment bénéficier des aides porcines ?

Sophie Chatenet
-

Face à la crise traversée par les éleveurs de porcs, le ministère de l’Agriculture vient de débloquer deux enveloppes : un plan d’urgence doté de 2,27 millions en Auvergne Rhône-Alpes et une aide directe aux éleveurs liée à la crise de la Covid-19.

Comment bénéficier des aides porcines ?
Les éleveurs de porcs en difficulté peuvent bénéficier d’une aide dans le cadre d’un plan d’urgence doté de 2,27 millions pour la région Auvergne Rhône-Alpes et d’une aide directe liée à la crise de la Covid-19.

Les éleveurs de porcs subissent à nouveau l’effet ciseaux lié à la hausse des coûts de production combinée à une baisse des cours de la viande porcine. Ces élevages mis à mal par la crise devraient pouvoir bénéficier d’une aide forfaitaire de 15 000 € avec application de la transparence Gaec. Le ministère de l’Agriculture vient d’en donner les modalités en tablant sur une enveloppe de 75 millions d’euros. Les exploitations concernées sont celles ayant consommé plus de 80 % de l’encours court terme auprès de la Banque et/ou 80 % de leurs encours fournisseurs. D’après les premières estimations, la région Auvergne Rhône-Alpes pourrait justifier de 150 dossiers pour un volume global de 2,27 millions d’euros. Les demandes de dossier sont à faire rapidement auprès de sa DTT.

Aide Covid-19

Parallèlement à cette aide d’urgence, le ministère de l’Agriculture vient de mettre en place dans le cadre des aides Covid-19, une seconde aide directe aux éleveurs de porcs dotée de 175 millions d’euros, qui sera proportionnelle au nombre de porcs commercialisés (500 porcs minimum). Les critères d’attribution sont en cours de calage. Les demandes devront se faire sur le site de FranceAgriMer. Les éleveurs pouvant y prétendre seront informés par courrier. Un bonus pour les élevages situés en zone de montagne est à l’étude. À noter, que les éleveurs ayant bénéficié de la première aide d’urgence se verront retrancher le montant déjà perçu sur la seconde aide directe.

Baisse du nombre de porcs

Si ces aides sont les bienvenues, elles n’endigueront pas à elles seules le problème actuel de rentabilité liée à un marché sous tension. « Le marché européen est toujours soumis à une offre importante tandis que la demande intérieure et à l’export est en berne. Le prix du porc en France est à 1,43 € du kilo alors que les charges ont explosé. Les effectifs porcins se replient de manière significative en Allemagne, au Danemark, en Pologne mais aussi au Royaume-Uni », analyse Élisa Husson, ingénieure d'études économiques à l'IFIP en charge de la conjoncture du marché du porc. Reste à savoir si cette décapitalisation sera suffisante pour redresser les cours. En Espagne, la cotation est remontée de 5 centimes entre le 1er janvier et le 8 février 2022. La demande semble repartir au Nord de l’Espagne… Autant d’indices d’un possible frémissement à venir.

Sophie Chatenet