TÉMOIGNAGE
Une transmission réussie pour Christian Philippe !
TÉMOIGNAGE / Ancien éleveur caprin lait à Saint-Bauzile, Christian Philippe a installé un couple de jeunes agriculteurs sur son exploitation lors de son départ à la retraite.
Christian Philippe a abandonné son élevage bovin lait isérois pour s’installer à Saint-Bauzile et y élever un troupeau de 150 chèvres laitières. « En Isère, j’avais énormément de travail, beaucoup de mécanisation. J’ai voulu changer de système, c’est pourquoi j’ai choisi de venir en Ardèche. » À Saint-Bauzile, il remet en état une ferme à l’abandon depuis 30 ans, et construit une chèvrerie neuve.
Une dizaine d’année plus tard, à l’approche de la retraite, Christian Philippe réunit ses filles pour évoquer sa succession : « Il est primordial d’associer ses enfants à la décision, de savoir s’ils veulent prendre la suite ou non, pour ne pas créer de rancœurs par la suite ».
Aucune de ses deux filles n’ayant souhaité reprendre la ferme, Christian Philippe se rapproche du point accueil transmission (PAT) de la Chambre d’agriculture afin de trouver un repreneur. « Il y a eu quelques propositions, mais qui ne m’ont pas convaincues : il s’agissait d’agriculteurs souhaitant agrandir leur exploitation et ce n’est pas ce que je souhaitais. Je voulais vraiment pouvoir installer des jeunes qui vivent sur la ferme ».
Finalement, le PAT le met en relation avec un couple d’éleveurs caprins fromagers, qui jusqu’alors exploitaient des terres en fermage dans la Drôme, mais cherchaient à acquérir leur ferme.
« Céder, c’est faire des concessions »
L’affaire se conclut : Christian Philippe vend son bâtiment, 4 ha de terres, et loue le reste des 40 ha de terrain (dont une vingtaine en landes et forêt). « Céder, c’est faire des concessions. Mes repreneurs avaient déjà leur troupeau, j’ai donc dû vendre le mien, ainsi que mes chevrettes. » Les nouveaux arrivants installent une fromagerie dans le tunnel d’élevage et transforment même une partie en maison d’habitation.
Aujourd’hui, Christian Philippe vit toujours à Saint-Bauzile : « J’avais pris soin de construire la chèvrerie à 300 m de ma maison pour pouvoir rester chez moi en cas de cession de l’exploitation. C’est important que chacun puisse être chez soi ».
Il poursuit : « Certes, mes successeurs ont réalisé beaucoup de changements, et ne travaillent pas du tout de la même manière que moi, s’amuse Christian Philippe. Mais je suis heureux d’avoir pu installer de jeunes agriculteurs, qui vivent de leur métier et sont heureux ici. Cela fait aussi vivre le village. »
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Ils préparent leur retraite…
Alain Caddet, éleveur à Berzème
« Aujourd’hui en Gaec bovins et ovins allaitants avec mon frère Pascal, je compte partir à la retraite dans un ou deux ans. Bien que mon fils Rémi reprenne l’exploitation, les choses ne sont pas si simples et il est important de s’y prendre à l’avance pour préparer la succession dans tous ses aspects : fiscalité, MSA… Notre exploitation compte 150 ha de terres familiales en propriété et 150 ha en fermage. »
Roger Desbos, arboriculteur à Saint-Victor
« Installé à Saint-Victor depuis 35 ans, je cultive 30 ha de cerises et abricots. À 58 ans, je commence à anticiper la retraite. A priori, aucun de mes trois enfants ne souhaitent reprendre. J’envisage donc de trouver un ou plusieurs repreneurs. L’avenir de mon exploitation me tient à cœur car j’y ai beaucoup investi : filets anti-grêle, système d’irrigation, chambre froide, certifications HVE et Global Gap… Elle est parfaitement viable ! »
