ADVENTICE
Ambroisie : des règles à respecter en désherbage de post-levée en tournesol et soja

Particulièrement concurrentielle des cultures estivales, l’ambroisie à feuilles d’armoise est un enjeu majeur de santé publique. La maîtrise de cette plante au pollen allergisant est l’affaire de tous : collectivités, particuliers, monde agricole. Terres Inovia fait le point sur la gestion de cette adventice.

Ambroisie : des règles à respecter en désherbage de post-levée en tournesol et soja
En soja, l’imazamox et la bentazone disponibles en post-levée apportent une efficacité sur ambroisie à feuilles d’armoise. ©DR

Originaire d’Amérique du Nord et responsable de réaction allergique chez 6 à 12 % des Français (source ARS Auvergne-Rhône-Alpes, 2017), l’ambroisie à feuilles d’armoise est une problématique majeure dans divers territoires agricoles de la vallée du Rhône et du val d’Allier notamment. Cette plante est principalement présente sur le territoire rhônalpin (notamment sur le Sud de la région), en particulier dans les situations d’argilo-calcaires superficiels, où les pertes de rendements peuvent se montrer très pénalisantes. En tournesol, la nuisibilité est estimée à 3 q/ha par tranche de 10 ambroisies/m², et peut atteindre jusqu’à 65 % de pertes à la récolte. Des leviers agronomiques efficaces existent comme l’introduction de deux cultures d‘hiver successives dans la rotation, ou encore le décalage du semis pour permettre un ou plusieurs faux semis au printemps (voir figure 1).

En complément, la gestion herbicide reste un levier essentiel pour le contrôle de l’ambroisie, avec une stratégie prélevée suivie d’une post-levée qui est indispensable. En prélevée, seuls le Racer en tournesol et le Proman (et produits associés) en tournesol et soja, peuvent apporter une réelle valeur ajoutée sur ambroisie à feuilles d’armoise. Bien qu’insuffisantes si utilisées seules, ces solutions permettent de limiter la concurrence précoce, et peuvent faciliter l’action des herbicides de post-levée. À l’approche des interventions de post-levée, il convient de rappeler que les conditions de traitement agissent sur l’efficacité du passage.

Tournesol : une gamme de solutions qui s’étoffe

Si jusqu’ici la lutte contre l’ambroisie en tournesol ne pouvait s’envisager qu’en situation de variétés de tournesols résistants aux herbicides (VrTH), l’arrivée de l’Arylex, présent dans le Viballa, rend la lutte possible sur tous types de variétés. Par ailleurs, cette nouvelle solution en tournesol offre la possibilité d’alterner les modes d’action par rapport à l’imazamox ou au tribénuron méthyl, tous les deux appartenant à la même famille des inhibiteurs d’ALS et soumis à de possibles résistances, ponctuellement observées sur le territoire.

Soja : imazamox et bentazone, duo gagnant !

En soja, deux molécules disponibles en post-levée apportent une efficacité sur ambroisie à feuilles d’armoise, à savoir l’imazamox et la bentazone. L’imazamox reste la molécule pivot. Elle peut être utilisée seule à la pleine dose en fractionnant les apports, ou bien en substituant une partie par de la bentazone qui offre un renfort intéressant. L’association de la bentazone à l’imazamox présente là aussi un intérêt vis-à-vis du risque d’apparition de résistance de l’ambroisie vis-à-vis de l’imazamox (voir figure 2).

Imazamox et tribénuron

Des essais menés par Terres Inovia montrent l’intérêt du fractionnement par rapport à l’application unique. Ceci permet, en effet, de positionner l’herbicide au stade optimal et d’en garantir l’efficacité. En soja, comme en tournesol Clearfield, cette stratégie permet de maintenir la pleine dose d’imazamox avec adjuvant (huile végétale) tout en maintenant la sélectivité sur la culture (quelques marquages sont toutefois visibles). Face au risque d’apparition de résistance, lorsqu’elles sont utilisées seules, ces deux molécules doivent être employées à la pleine dose.

Intervenir au bon stade

Le bon positionnement de l’herbicide par rapport au stade de développement de l’adventice est essentiel. Par conséquent, dans des stratégies de fractionnement en deux apports, on visera les modalités d’apport suivantes :

  • En tournesol : premier apport entre 2 et 4 feuilles, renouvelé 8 à 10 jours plus tard pour l’imazamox et le tribénuron. L’Arylex, utilisable en application unique, se positionnera en revanche un peu plus tard à partir de 4 feuilles.
  • En soja : première application d’imazamox et/ou bentazone, à partir de 3 feuilles (2 premières feuilles unifoliées + 1re feuille trifoliée), renouvelée 8-10 jours plus tard.

Arnaud Micheneau – Terres Inovia

Vos contacts régionaux : Alexis Verniau [email protected] et Laura Cipolla [email protected]