BÂTIMENT
Attention à la ventilation et au rayonnement

M.-C. S.-B.
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BÂTIMENT / Des aménagements dans les bâtiments sont possibles pour limiter le stress thermique. Attention à la ventilation et au rayonnement.

Attention à la ventilation et au rayonnement

Le rayonnement est un facteur à prendre en compte pour le confort des vaches dans un bâtiment. Il faut notamment éviter un rayonnement direct sur les animaux. Pour cela, les translucides ne doivent pas ou très peu être présents sur les toits, surtout sur les pans exposés Sud, Sud-Ouest et Ouest. Il faut également éloigner l’aire de couchage des zones éclairées par le soleil en ajoutant par exemple un avant toit notamment côté Ouest. L’isolation de la toiture peut par ailleurs permettre de gagner jusqu’à 4 °C de température au globe noir suivant les situations.

Concernant les parois, il est préconisé d’éviter le béton banché sur les murs exposés Sud, Sud-Ouest et Ouest pour empêcher la restitution de la chaleur emmagasinée la journée en début de nuit. Il est également préférable, si cela est possible, d’utiliser des bardages de couleur claire. Autre facteur primordial pour éviter les coups de chaud pour les vaches : une bonne ventilation du bâtiment. Mais, avant de penser ventilation mécanique, il est primordial de favoriser une bonne ventilation naturelle en favorisant par exemple l’aménagement d’entrées d’air en partie basse. En revanche, cela peut s’envisager dans un site naturellement bien venté. Il faut toutefois faire attention au courant d’air l’hiver. « Pour les bâtiments existants, il peut exister des modifications simples grâce à des bardages amovibles l’été ou encore des volets. On peut également imaginer des systèmes en guillotine », note Bertrand Fagoo de l’Institut de l’élevage, Idèle. Le bâtiment parasol peut être envisageable si le confort est également pensé pour l’hiver.  

M.-C. S.-B.

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Ventilation à flux horizontal

Ventilation à flux horizontal

Pour l’ancienne génération de matériel, la vitesse d’air élevée sur les animaux est limitée à une zone très faible devant les ventilateurs. Cette solution peut être couplée à la brumisation. L’effet couloir ou tunnel est très nettement visible, selon Bertrand Fagoo de l’Institut de l’élevage, Idèle. Trop de zones ne sont pas couvertes et ils sont également très bruyants. La nouvelle génération est prometteuse. La largeur active est beaucoup plus importante (7-8 m) et peu de zones ne sont pas couvertes par le flux d’air. Par ailleurs, si la distance de 9 m entre les ventilateurs est respectée, la chute des vitesses entre deux ventilateurs est moindre. En revanche, son coût énergétique demeure élevé.

Ventilation à flux vertical

Ventilation à flux vertical

Cette solution assèche l’air et l’aire paillée. Sa vitesse d’air est satisfaisante dans un rayon de 8 à 10 m, le double du diamètre des hélices. Ces ventilateurs sont peu bruyants et sont polyvalents été comme hiver. Enfin, la répartition des animaux dans le bâtiment est hétérogène s’il est sous-équipé. Pour l’équipement en ventilateur à flux horizontal ou vertical, l’investissement est estimé entre 20 000 et 40 000 €.

Brumisation et douchage

Brumisation et douchage

La brumisation apporte un confort certain à l’animal, toutefois les vaches délaissent les zones sans brumisation. Le douchage, plus efficace pour réduire directement la température de l’animal et qu’il faut gérer le plus localisé possible, permet une meilleure répartition des bovins. En revanche, la consommation d’eau peut être élevée. Il est indispensable de coupler la brumisation ou le douchage avec des vitesses d’air importantes.

Quelle vitesse atteindre ?

Pour l’ensemble des systèmes il est important d’atteindre une vitesse d’air d’au moins 1 m/seconde, soit 3,6 km/h. Cette vitesse doit être de 1 à 3 m/ seconde au niveau du couchage et 3 m/seconde à l’auge surtout en présence de brumisation-douchage.

Indicateurs de stress des ruminants

Le THI (temperature humidity index) est un indice climatique qui combine la température et l’humidité de l’air. Il est utilisé comme avertissement de stress thermique chez les vaches laitières. Ainsi, si cet indice est inférieur à 68, la vache ne subit aucun stress ; entre 68 et 72, il est léger ; entre 72 et 78, moyen ; entre 78 et 84 élevé et supérieur à 84, extrême. Selon cette échelle, il est reconnu qu’au-delà d’une température de 25°C (THI entre 72 et 84), la vache doit faire des efforts d’adaptation importants. Ces efforts seront amplifiés si le taux d’humidité est élevé. En revanche, ce dernier ne doit pas être en dessous de 30 %. Pour une analyse plus fine, la vitesse d’air et le rayonnement doivent également être pris en compte. « L’indice HLI prend en compte l’ensemble de ces critères. Il permet d’objectiver plus finement le ressenti des animaux », note Bertrand Fagoo de l’Institut de l’élevage, Idèle. Des colliers ou bolus peuvent également être utilisés.