PERTE DE RÉCOLTE
Gel : la tournée des calamités agricoles a eu lieu en Nord et Sud Ardèche

PERTE DE RÉCOLTE / À la suite des épisodes de gel fin mars, une tournée d'expertise des calamités agricoles s'est déroulée le 26 mai en Nord Ardèche et 28 mai en Sud Ardèche.

Gel : la tournée des calamités agricoles a eu lieu en Nord et Sud Ardèche
La commission départementale d'expertise des calamités agricoles s'est rendue à Désaignes pour évaluer les dégâts dans les vergers.

Les épisodes de gel qui ont commencé le 24 mars et se sont poursuivis jusqu'à début avril ont entrainé d’importantes pertes de récoltes en arboriculture et sur les vignobles en Ardèche. Mardi 26 mai en Nord Ardèche, la commission départementale d'expertise1 des calamités agricoles chargée d'évaluer l'importance de ces pertes a visité des exploitations à Vinzieux, Andance, Vion, Saint-Barthélémy-le-Plain, Le Crestet, Désaignes, Vernoux-en-Vivarais et Charmes-sur-Rhône. Deux jours plus tard, elle s’est rendue dans le sud du département pour visiter d’autres exploitations à Baix, Bourg-Saint-Andéol, Saint-Marcel-d’Ardèche, Saint-Just-d’Ardèche, Orgnac-l’Aven, Grospierres, Rosières et Saint-Didier-sous-Aubenas. Parmi toutes ces exploitations, les pertes de récolte sont parfois très importantes.

Fruits

Face à l’avancée de la floraison et l’absence de dormance hivernale, de nombreux arbres fruitiers n’ont pas pu résister à des températures minimales enregistrées jusqu’à -3°C et -6°C. De nombreux arboriculteurs n’ont pas pu utiliser de moyens de protection ou les ont utilisé trop tard par absence de prévisions météorologiques. Malgré toutes les mesures de protection mises en place, elles n'ont pas pu faire face à un gel qui a perduré certaines nuits pendant une dizaine d’heures par endroits.

Dans tout le département, les pertes de récolte sur abricot sont considérables, évaluées entre 60 et 100 % en Sud Ardèche et de 70 à 100 % dans le nord.

Le gel n’a pas non plus épargné les vergers de pêche dans le sud où les pertes de récolte varient de 40 à 80 %. Elles sont moins importantes dans le reste du département mais peuvent parfois atteindre 50 %.

Au regard de la faible récolte actuelle, la cerise est touchée de manière significative sur certains secteurs. Les pertes de récolte s’étendent jusqu’à 50 % dans tout le département, exceptionnellement 75 % sur la commune de Bourg-Saint-Andéol et 70 % à Désaignes.

En amande, les pertes peuvent atteindre 80 % en Sud Ardèche.

En pomme, poire, prune et kiwi, il est encore trop tôt pour estimer les niveaux de pertes qui seront affinées selon la récolte. Peu de pertes sont envisagées dans le sud. La situation est plus inquiétante dans le nord, notamment en pomme et poire. Les dégâts seraient variables mais 80 % de perte de récolte en pomme sont estimés dans le secteur d’Andance, 75 % en poire dans le secteur de Vernoux-en-Vivarais.

Vigne

Dans les vignobles, il est encore difficile d’évaluer précisément les pertes de récolte mais seul le sud du département a été impacté par le gel. Des expertises quantitatives seront menées ces prochains jours.

En Sud Ardèche, les pertes sont estimées entre 20 et 50 % et varient selon les secteurs et les cépages. Les vignes qui avaient débourré ont moins souffert du gel. Ailleurs, les bourgeons ont gelé. Les cépages précoces et sensibles sont plus particulièrement impactés. En vallée du Rhône, le grenache semble très touché. Dans les secteurs IGP où les conséquences du gel sont plus importantes, seuls les cépages précoces semblent avoir été impactés (chardonnay, pinot, viognier) : les pertes y sont estimées à plus de 50 %.

Procédure des calamités agricoles

Les pertes de récolte en viticulture sont assurables. La procédure des calamités agricoles peut être demandée pour les pertes de récolte en arboriculture. Ces pertes doivent représenter au minimum 30 % en volume sur la culture et 13 % du chiffre d’affaires brut théorique de l’exploitation. Le dégrèvement de la taxe sur le foncier non-bâti sera demandé pour toutes les espèces touchées. Les producteurs peuvent contacter la MSA notamment pour des mesures d’aide au paiement des cotisations sociales. En cas de graves difficultés, le dispositif d’Aide à la Relance de l'Exploitation Agricole (AREA) pourrait être activé.

1. Elle était composée de Jean-François Laville, représentant le président de la Chambre d’Agriculture, Eric Bertoncello, de la Chambre d’agriculture, Fabien Clave, chef du service Agriculture à la DDT, et Pascale Valette, gestionnaire calamités agricoles à la DDT/SADR.

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