GROUPAMA
« Une année sans précédent »

A.L.
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L’exercice 2019 de Groupama Méditerranée est très fortement marqué par les évènements naturels et climatiques. En Ardèche, le coût prévisionnel est de 20 millions d’euros. Des évolutions de fond sont engagées afin de s’adapter à cette sinistralité récurrente et aux évolutions des métiers de l’assurance.

« Une année sans précédent »
L’assemblée générale de la fédération départementale de l’Ardèche de Groupama Méditerranée était organisée le 5 mars à Chomérac.

« L’année 2019 a été une année sans précédent en matière d’évènements naturels », a rappelé Claire Merland, présidente de la fédération départementale de l’Ardèche de Groupama Méditerranée, en entamant l’assemblée générale organisée le 5 mars à Chomérac. « Gel précoce sur vigne, neige tardive sur le plateau, grêle sans précédent qui a traversé notre département comme une balafre, sécheresse et, alors que l’on croyait pouvoir souffler, séisme au Teil et neige dans la foulée. » Le coût prévisionnel de ces évènements naturels et climatiques est de 20 millions d’euros (M €) en Ardèche dont 17 M € concernent le séisme du 11 novembre 2019 (500 déclarations enregistrées). Pour la caisse régionale, il est de 135 M €.

Réunir les conditions d’un meilleur équilibre

Pour compenser le poids de cette sinistralité, un plan d’actions est engagé par Groupama Méditerranée sur la qualité de la souscription, la prévention et les risques les plus sensibles. Objectif : réunir les conditions d’un meilleur équilibre. Un travail sera mené sur la sinistralité de base, hors climatiques et sinistres graves, afin de s’assurer qu’elle reste sous contrôle. Automobile, santé, habitation et risques professionnels sont concernés. Sur la qualité des souscriptions, une « meilleure analyse des risques et une approche concrète sur les mesures de prévention exigées par Groupama » seront effectuées, a expliqué le directeur général de la caisse régionale, Michel Penet. « Cela peut se traduire par des investissements à faire, notamment dans les risques professionnels mais ces investissements conditionneront la sinistralité future. Il faut anticiper, travailler en commun, trouver les bons moyens en matière de prévention, il en existe. »

Sur la gestion des risques agricoles, des travaux sont en cours pour monter une caisse de réassurance dédiée, a rappelé le président Jean-Pierre Constant. « Ce serait beaucoup plus simple et permettrait de mutualiser de nombreuses choses essentielles », a-t-il ajouté. Trois axes de travail sont conduits sur les outils de travail, la prévision et la sensibilisation, ainsi que sur l’arboriculture. « Il faut y croire. Le ministre de l’Agriculture s’est engagé à trouver une solution d’ici juin. »

« Des valeurs indispensables »

« Paradoxalement, 2019 a aussi fait la preuve que notre modèle mutualiste porte en lui des valeurs indispensables », a souligné Claire Merland. En Ardèche, les comités locaux d’indemnisation (Cli) ont effectué 128 interventions en 2019 afin d’aider les sociétaires dans leurs démarches et accélérer l’indemnisation de leurs dossiers. « C’est un vrai plus dans le traitement des dossiers de nos sociétaires et un moyen de renforcer notre rôle d’élu », a-t-elle constaté, encourageant les caisses locales qui ne disposeraient pas encore de Cli à en constituer.

Claire Merland, présidente de la fédération départementale.

« Le mutualisme ne signifie pas absence d’objectifs commerciaux et de performance économique qui sont indispensables pour garantir la solidité et la pérennité de l’entreprise », a prévenu la présidente. En 2019, les efforts ont été maintenus dans ce domaine et les résultats sont satisfaisants : « Si nous voulons garder notre compétitivité par des tarifs attractifs et maintenir nos résultats techniques, nous devons forcément continuer nos actions de surveillance, analyser des dossiers en faisant preuve d’une grande rigueur et de discernement grâce à l’avantage que nous donne notre connaissance du terrain ».

Fidèle à son objectif de représenter tous les sociétaires et les territoires dans ses instances, Groupama Méditerranée souhaite dynamiser son fonctionnement institutionnel. En Ardèche, « plus de 30 % de nos élus sont d’origine non agricole, cette part a légèrement baissé en 2019 de même que celle des femmes qui représentent 25 % de nos élus », a indiqué Claire Merland. « Nous devons tous ensemble mener des actions d’ouverture, de rajeunissement et de féminisation de nos conseils même si cela n’est pas toujours facile. Cette action commune sera l’un des axes principaux de notre action en 2020. » 

Enjeux et perspectives
Jean-Pierre Constant, président de la caisse régionale.

Enjeux et perspectives

2020 / Retraite, complémentaire santé, croissance… La caisse régionale devra répondre à de nombreux défis en 2020.

La future organisation des retraites par répartition laissera une place importante à des compléments de retraite en capitalisation, a rappelé le directeur de Groupama Méditerranée, Michel Penet. « La répartition ne trouvera jamais les moyens nécessaires pour faire face à des niveaux de retraite suffisants. C’est un défi important sur lequel nous nous sommes donnés les moyens de la réussite à travers de nouveaux contrats, de nouveaux outils et des formations de nos réseaux commerciaux. » 

Santé

Autre défi majeur : le reste à charge zéro sur les complémentaires santé « nécessite des adaptations, de l’attention et de la rigueur », a-t-il ajouté. Toujours dans le domaine de la santé, le président Jean-Pierre Constant a évoqué le projet de Groupama de « mieux accompagner les territoires ruraux et intervenir sur les déplacements dans le cadre de la consultation d’un spécialiste grâce à des contrats qui intègre dans leurs garanties un déplacement voire deux ». Face à l’épidémie due au coronavirus, il a évoqué une « période un peu difficile », bousculant notamment l’assurance-crédit face à l’annulation de voyages.

Dynamique de croissance

L’année 2019 est également marquée par un retour à la croissance avec un chiffre d’affaires en augmentation de 2,5 %. Le développement commercial de Groupama Méditerranée est globalement positif, avec une activité de courtage « soutenue » et des réseaux physiques en progression. Les frais généraux, quant à eux, sont passés sous la barre des 24 % du chiffre d’affaires : « C’était notre objectif, il faut maintenant durer pour que notre entreprise ait des équilibres économiques durables là aussi », a indiqué Michel Penet.
Depuis le 1er janvier, un nouveau dispositif de relation professionnelle et d’accompagnement est proposé par Groupama Méditerranée afin de retrouver une dynamique de croissance sur le marché agricole et se développer fortement sur les autres marchés de professionnels.