STRATÉGIE
Site de vente en ligne : être visible avant tout

La crise sanitaire liée à la Covid-19 a contraint les producteurs à trouver de nouvelles méthodes de vente pour toucher des clients absents. Certains agriculteurs ont opté pour un site de vente en ligne afin de promouvoir leurs productions et soutenir leurs ventes.

Site de vente en ligne : être visible avant tout
« Être présente sur le web de nos jours, c’est incontournable. C’est le minimum de base si l’on veut espérer exister », affirme Karen Fougerat, ici avec son époux, Roland Kammerer. ©DR

« Nous avons décidé en février 2020 de doter le Gaec d’un site de vente en ligne grâce à l’aide à la digitalisation de la communauté de Communes Bresse Louhannaise », explique Anthony Mermeys, l’un des quatre associés du Gaec de Laurency, un élevage de volailles de Bresse basé à Saint-Usuge (Saône et Loire). « Notre objectif était de gagner en visibilité, c’est l’enseignement tiré de la crise sanitaire. Nous avons fait appel à un prestataire pour avoir une vitrine très esthétique et très qualitative, avec option Chronofresh ». Même analyse de la part de Karen Fougerat, viticultrice en Beaujolais à Blacé dans le Rhône. « Être présente sur le web de nos jours, c’est incontournable. C’est le minimum de base si l’on veut espérer exister ». Début 2020, elle a suivi la formation dispensée par la chambre d’agriculture du Rhône « Créer son site de vente en ligne » financée par une aide de la Région « Mon commerce en ligne ». « Je me suis adressée à un prestataire professionnel, afin que le site présente une animation soignée, de belles illustrations et suscite vraiment l’envie. J’ai passé beaucoup de temps, mais j’ai aussi pris du plaisir  à décrire notre philosophie, à parler de l’histoire du domaine ». Les vignerons Francine et Clément Farizon-Tallaron de la maison Baptistine sont en cours d’installation à Maleval dans la Loire. « Ma formation en viticulture et œnologie ne m’a pas préparé à la communication », explique Clément Farizon. « C’est pourquoi, j’ai suivi les formations de la chambre d’agriculture pour la création du site web et la gestion des réseaux sociaux. J’ai bénéficié des aides du fonds Vivea. Pour l’instant, nous avons simplement un site vitrine pour faire connaître notre maison, nos méthodes et nos AOP Condrieu et Saint-Joseph. Nous nous concentrons sur la vente au caveau qui semble être dopée par ce mode de promotion ».  

Un maillon de la stratégie commerciale

Quelle que soit la production, l’expédition semble être le maillon faible. « La gestion des produits frais demande une organisation sans faille pour répondre aux commandes et envoyer en temps et en heure », précise Anthony Mermeys. « Malheureusement, Chronofresh n’est pas toujours fiable quant aux dates de passage. Le service est même quelque fois saturé ». Les frais d’expédition, parfois jusqu’à 50 % du prix du produit, sont prohibitifs. C’est la raison pour laquelle Karen Fougerat et Anthony Mermeys proposent l’option click et collecte. Avec les réseaux sociaux, le site de vente en ligne sert à conforter sa stratégie commerciale. « Je ne peux pas dire que le site a dopé mon chiffre d’affaires même si j’ai développé des ventes éloignées », précise Karen Fougerat. « C’est pratique pour les clients qui nous connaissent déjà. Lorsque j’ai une commande, je reçois une notification par mail. Je ne m’occupe pas du site au quotidien ». Pour Anthony Mermeys, le site, comme les réseaux sociaux, servent à collecter les données de ceux qui les visitent. Cela permet de mener ensuite une campagne de communication ciblée. « C’est un outil qui est un peu en sommeil toute l’année », confie-t-il, « mais qui s’avère très intéressant au moment fort de Noël, pour la vente de chapons et poulardes. Grâce aux commandes sur le site, nous avons pu écouler de gros volumes, l’équivalent de 5 à 6 000 euros en quinze jours ». 

 

« Choisir son mode de commercialisation »

Axelle Verniol, conseillère en stratégie commerciale à la chambre d’agriculture du Rhône, dispense des formations à la création d’un site de vente en ligne et à la gestion des réseaux sociaux. « Au cours de la période 2020-2021, j’ai animé quatre sessions dans le Rhône pour une trentaine de personnes et une en Ardèche d’une dizaine de participants », décrit-elle. « Au-delà de la dimension technique, ces formations aident les agriculteurs à faire le point sur le mode de commercialisation de leurs produits qu’ils souhaitent : soit par le biais de leur site, soit par une plateforme, à qui ils destinent leur production. » Ces formations sont prises en charge par les fonds de formation Vivea (agriculteurs non-salariés) et Ocapiat (salariés agricoles).  Diverses aides régionales financent la création d’un site de vente en ligne. C’est aussi le cas de certaines filières, comme la viticulture. 

« Le site, comme les réseaux, servent à collecter les données de ceux qui les visitent. Cela permet de mener ensuite une campagne de communication ciblée », explique Anthony Marmeys. ©DR