Les fabricants de spiritueux sont pris en étau, ne pouvant répercuter les hausses de leurs coûts de production en GMS et ne bénéficiant plus du relais de croissance qu’est l’export depuis début 2023.
Les coûts de production du secteur des spiritueux « se sont envolés, allant jusqu’à doubler, par exemple sur l’alcool agricole ou les bouteilles en verre », a indiqué la Fédération française des spiritueux (FFS) lors de sa conférence de presse annuelle, le 21 juin. Les prix de l’alcool agricole ont grimpé de 50 à 120 % en 2022 et de 20 à 30 % au début de 2023, ceux du verre de 40-60 % en 2022 et de 20-40 % au début de cette année, selon l’organisation professionnelle. Et quand le prix du gaz a augmenté de 50 à 100 % l’an dernier et entre 5 et 30 % cette année, celui de l’électricité s’est envolé de 100 à 300 % en 2022 et de 100 à 200 % cette année. Pourtant, le secteur « n’a pas pu répercuter 18 mois de hausse de coûts de production », s’est exclamé Jean-Pierre Cointreau, président de la FFS, car les grandes et moyennes surfaces (GMS) s’y opposent. « Nous demandons au gouvernement de faire entendre raison à la grande distribution et de nous préserver de nouvelles demandes de prix bas pénalisant nos comptes d’exploitation », a-t-il déclaré. Le bras de fer sur la négociation des prix entre Pernod-Ricard et l’enseigne Leclerc, qui a retiré de ses rayons les marques du géant des boissons alcoolisées, montre l’ampleur des difficultés à répercuter les hausses de coûts. Résultat : 72 % des entreprises ne répercutent que partiellement les hausses de coûts et 17 % ne les répercutent pas du tout, selon la FFS.