PRÉFECTURE
« 2021 sera une année d’accompagnement économique et social »

PRÉFECTURE / En présentant ses vœux à la presse, le préfet de l’Ardèche a dressé le bilan de l’année 2020 et évoqué les enjeux de cette nouvelle année 2021.

« 2021 sera une année d’accompagnement économique et social »
Françoise Souliman, préfet de l'Ardèche.

Adossée à la gestion de la crise sanitaire, « 2021 sera une année d’accompagnement économique et social », a indiqué le préfet Françoise Souliman en présentant ses vœux à la presse. Mobilisation des crédits du plan de relance, mise en œuvre du Service public de l’insertion à l’emploi, déploiement du Service national universel, prime à l’alternance, renforcement des contrats aidés… Les efforts pour répondre à la crise économique et social se poursuivront.

En 2021, l’emploi des crédits de la politique de la ville se concentreront plus largement sur « l’insertion professionnelle et l’accès à l’emploi, sur la lutte contre la fracture numérique, sur l’émancipation par l’éducation et la culture, et la promotion des valeurs de la République et la laïcité », a-t-elle ajouté, « mais aussi la mise en place de la réforme de l’État, celle de la cohésion sociale, celle de la santé ». Un  riche programme, auquel s’ajoutera le pilotage de la campagne de vaccination tout juste entamé en Ardèche (voir ci-contre).

Aménagement et développement du territoire 

En matière d’aménagement du territoire, Françoise Souliman est revenue sur l’accompagnement financier de l’État à la suite du séisme du 11 novembre 2019 au Teil, qui s’élève à 12,1 millions d'euros (M€). Pour rappel, ce séisme rassemble 24 communes reconnues en état de catastrophes naturelles, 2 500 personnes sinistrées, 850 immeubles sous arrêtés d’interdiction d’habiter dont 250 levés à ce jour, et 17 500 déclarations de sinistre aux assurances pour un montant estimé à 261 M€. Depuis mars 2020, la cellule séisme mis en place par la préfecture a permis de piloter des groupes de travail organisés sur le foncier, les assurances, le relogement des sinistrés, l’étude des financements des projets… Deux maîtrises d’œuvre urbaine et sociale (Mous) se sont succédé en janvier 2020, permettant le relogement de 143 familles. 

Le 4 janvier dernier, une maison de réhabilitation a été mise en place au Teil, composée d’une personne relais à temps plein pour l’accueil, l’orientation et l’accès aux droits, un travailleur social à mi-temps et un médiateur santé à raison d’une journée par semaine.

Établi pour 2021-2027, le contrat de plan État-Région (CPER) devrait conforter le soutien de l’État sur la mise en œuvre du projet partenarial d’aménagement (PPA) de la commune sur la durée, la création de la Smac (Scène de musique actuelle) et le contournement du Teil.

Développement territorial

Ce CPER devrait être signé à l’automne 2021, a annoncé le préfet. Une liste de propositions d’actions a été approuvée lors d’une rencontre avec le président du conseil départemental début décembre, dont des actions déclinant la stratégie alimentaire du Département parmi lesquels des projets alimentaires territoriaux (PAT) et l’installation de panneaux agrivoltaïques. Le projet d’un nouvel abattoir sur le territoire de la communauté d'agglomération Privas Centre Ardèche (Capca) a été maintenu, au regard des propositions de la DDCSPP (étude de faisabilité).

« 2020 a permis aussi de développer notre politique de prise en compte adaptée des risques dans le développement des territoires », a ajouté Françoise Souliman. Parmi les 14 plans de prévention du risque inondation (PPRI) approuvés le long de l’Ardèche, celui du Pouzin en 2020 a permis d’améliorer la sécurité des personnels et des outils de production de la zone industrielle Rhône Vallée.

Concernant l’accès aux services publics, 6 Maisons France Services (MFS) ont ouvert en Ardèche en 2020 pour répondre au programme du gouvernement. Ces espaces permettent d’accéder aux principaux opérateurs de services publics, avec des agents présents sur place ou via un accès numérique, pour effectuer ses démarches quotidiennes.

Sur le plan agricole, Françoise Souliman a rappelé qu’une commission nationale s’est réunie en janvier, concernant le gel massif au printemps 2020 et la sécheresse durant l’été qui ont impacté l’arboriculture et entraîné des pertes de fourrages.

A.L.

COVID-19 / Chiffres clés

·         Fin décembre 2020, la préfecture comptabilisait plus de 9 000 demandes d'activité partielle pour près de 6 000 entreprises ardéchoises, et 12 entreprises avec une activité partielle de longue durée.

·         52,53 millions d’euros (M€) ont été attribués à 10 057 entreprises du département dans le cadre du fonds de solidarité de l’État.

·         846 demandes de remboursement de crédits d’impôts et report d’échéances fiscales ont été traitées représentant 16,2 M€.

·         200 000 € ont été alloués au secteur associatif au titre de l’aide alimentaire (contre 38 000 € habituellement).

NOTEZ-LE / Françoise Souliman quitte l’Ardèche

Sa nomination a été publiée le 6 janvier au journal officiel. Françoise Souliman quitte l’Ardèche le 25 janvier pour rejoindre l’Eure-et-Loir et sa préfecture Chartres. Elle était en poste dans le département depuis la fin de l’année 2018. Gilets jaunes, séisme du Teil, Basilique de Saint-Pierre-de-Colombier, crise sanitaire… « Ce fut un séjour riche », a-t-elle indiqué, « deux ans inoubliables », soulignant « une population à laquelle je n’étais pas habituée jusqu’ici, qui possède une identité affirmée, un caractère fort, un attachement viscéral à son territoire, et une certaine rébellion aux services de l’État ! » Son successeur est Thierry Devimeux, actuel préfet de la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon.

Démarrage de la campagne de vaccination

SANTÉ / Les premières vaccinations contre la Covid-19 ont commencé le 6 janvier en Ardèche. Eléments de repère.

Pilotée par l'Agence régionale de santé (ARS), la campagne de vaccination contre la Covid-19 a démarré le 6 janvier en Ardèche. Son déploiement sur le territoire s’organise via deux instances pilotées par l’ARS et le préfet, en lien avec le conseil départemental. La cellule opérationnelle vaccination a été chargée de présenter la stratégie vaccinale et l’organisation logistique pour les débuts de cette campagne, mais aussi de faire état des difficultés rencontrées et de préparer rapidement les étapes suivantes. Le comité stratégique, quant à lui, a permis de présenter cette stratégie et les échanges de la cellule opérationnelle aux élus et aux représentants sociaux du département. « Les élus ont un rôle à jouer dans le déploiement de la vaccination », a rappelé le préfet Françoise Souliman, dans le but de « mobiliser vos centres communaux d’action sociale (CCAS) et informer vos administrés, notamment les plus fragiles, du calendrier de la vaccination ».

Pour l’heure, la campagne de vaccination concerne les personnes âgées résidant en Ehpad et en unité de soins de longue durée (USLD), mais aussi les personnels de la santé (du secteur public ou privé, hospitalier ou libéral) et âgés de plus de 50 ans ou ayant un facteur de risque de développer une forme grave de la Covid-19, qui le souhaitent. Pour rappel, chaque personne souhaitant se faire vacciner doit faire l’objet, en amont, d’une visite médicale qui permet au médecin de vérifier son état de santé, de confirmer l’absence de contre-indication et de recueillir son consentement une fois que toutes les informations nécessaires à la formulation d’un choix éclairé ont été transmise. Les professionnels de santé, étudiants en médecine, médecins, médecins coordinateurs et infirmiers sont autorisés à vacciner, sous supervision médicale.

Logistique

L’ARS a désigné le centre hospitalier des Vals d’Ardèche (CHVA) à Privas qui peut conserver les vaccins congelés (- 80 °C) pour les stocker et coordonner leur distribution auprès d’autres établissements (publics et privés). Une première livraison a eu lieu le 5 janvier en Ardèche puis quelques jours plus tard. Elles permettent d’entamer la vaccination d’environ 9 600 personnes, a indiqué la préfecture.

Volontaires pour le début de cette campagne, les Ehpad Malgazon (Saint-Péray), Les Pins (Lalevade d’Ardèche) et Les Terrasses de l’Ibie (Villeneuve-de-Berg) ont procédé dès le 6 janvier à une première injection du vaccin pour l’ensemble de leurs résidents qui avaient réalisé auparavant des consultations pré-vaccinales. Une seconde injection sera réalisée 21 jours plus tard. Dans les Ehpad publics et USLD, la vaccination a été entamée dès le 7 janvier.

Pour les personnels de santé libéraux et ceux qui ne peuvent pas être vaccinés dans leur propre établissement de santé, un premier centre de vaccination adossé au CHVA à Privas a ouvert le 6 janvier, a prévenu la préfecture. Depuis le 11 janvier, deux autres centres sont accessibles à Aubenas et Annonay.

Accès à la vaccination

L’accès à la vaccination sera élargi aux personnes âgées de plus de 75 ans qui se trouvent en dehors des structures de santé à partir du 18 janvier « ou courant de la semaine du 18 », a annoncé le préfet. Les personnes âgées de plus de 65 ans pourront y accéder à partir de février, et par la suite toutes les classes d’âges.

À cet effet, 3 centres de vaccination supplémentaires, en plus de ceux de Privas, Aubenas et Annonay, seront mis en place afin de couvrir tout le territoire ardéchois. Ils seront organisés dans des gymnases ou des maisons de santé. Leur identification sera annoncée par la préfecture prochainement. Selon les besoins, un bibliobus mis à disposition par le Département pourra également être mobilisé pour les secteurs les plus isolés.

Les prochaines livraisons de vaccins se dérouleront en fonction des besoins, de l’utilisation des doses déjà présentes sur le territoire et des rappels de vaccin à réaliser, a indiqué l’ARS et la préfecture.

Le préfet a rappelé que « la vaccination n’est pas obligatoire mais qu’elle est gratuite, et fortement recommandée ». Un numéro vert va être mis en place pour informer le public sur tous les critères de conditions et de lieux de cette campagne de vaccination contre la Covid-19.