BOVINS LAIT
Cizeron Bio : une ration valorisée grâce à des protéines régionalisées

Amandine Priolet
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BOVINS LAIT / Acteur historique de la nutrition animale biologique pour l’élevage, Cizeron Bio, basé à La Gimond dans la Loire, a mené au cours de l’hiver 2019-2020 des essais au sein de deux exploitations laitières. L’objectif : améliorer l’efficacité protéique et les performances technico-économiques des éleveurs bio.

Cizeron Bio : une ration valorisée grâce à des protéines régionalisées
Cizeron Bio propose une alimentation spécifique pour les vaches laitières, afin d’accompagner les éleveurs dans la maîtrise des dernières semaines de gestation de leurs bêtes.

Dans un souci constant d’amélioration de la qualité et de la performance de ses aliments, Cizeron Bio mène de nombreuses expérimentations dans le domaine de la recherche et du développement. L’entreprise ligérienne participe au développement des filières biologiques, en partenariat avec des fournisseurs locaux de matières premières. « Notre stratégie repose sur du bon sens paysan. Nous essayons de produire la meilleure alimentation possible pour les animaux, qui nourrissent, à terme, les hommes », explique Jean-Charles Cizeron, le PDG.

Face aux exigences du changement climatique, Cizeron Bio souhaite apporter des outils complémentaires aux éleveurs laitiers : « le stress hydrique entraîne un déficit de fourrages », prévient-il. Les exploitations biologiques se voient donc dans l’obligation de réorienter les rations hivernales de leurs troupeaux.
« La solution est de valoriser l’existant, c’est-à-dire de produire autant avec moins de fourrages mais en adaptant un complément de rations de meilleure qualité », poursuit-il. Face à ce constat, l’équipe de Cizeron Bio a mis en place, au cours de l’hiver 2019-2020, des essais au sein de deux exploitations de 70 vaches laitières dans le massif du Pilat et dans les monts du Lyonnais. « Nous avons choisi des typologiques d’exploitation, en moyenne montagne, qui correspondent aux conditions pédoclimatiques de l’ensemble de la région Auvergne Rhône-Alpes », détaille Jean-Charles Cizeron.

Produire plus, avec moins de fourrages

« L’observation des animaux, couplée à l’étude de la ration, a permis de définir ce qu’il manquait dans la nutrition des vaches laitières. C’est à partir de là que nous avons pu travailler plus précisément sur l’apport d’énergie et de protéine bio protégée, pour obtenir un juste équilibre de digestibilité », rappelle-t-il. L’étude des lots témoins et essais était basée sur l’efficience alimentaire. « L’idée est d’observer comment les animaux valorisent la ration apportée », continue Marie Goutte, chargée de développement ruminants.

Pour cela, l’équipe technique s’était fixé deux objectifs : limiter l’instabilité ruminale grâce au management de l’alimentation et mettre en place un correcteur azoté dans la ration, afin de substituer le tourteau de soja. « Le travail avec les fibres et les matières premières protéiques diversifiées permettent d’améliorer la valorisation de la ration en plaçant les animaux et les microorganismes du rumen dans de meilleures conditions », souligne l’entreprise. 
Les essais ont fait ressortir des résultats probants « qui nous ont permis de voir concrètement les effets sur les animaux. Le management de l’alimentation et le positionnement d’un aliment adapté ont amélioré l’efficacité protéique de 8 à 16 % », poursuit Marie Goutte. Grâce à la diminution de la concentration protéique, les animaux sont moins sollicités au niveau hépatique. 

Un bon aliment, dans de bonnes conditions

« Le fait d’améliorer l’efficacité alimentaire a aussi un impact sur la quantité de fourrages puisqu’il y a besoin de moins de matières sèches », rappelle Marie Goutte. L’état général des vaches laitières s’en trouve donc amélioré, ce qui entraîne automatiquement une augmentation de la production laitière (de 3,5 % à 4 %). « C’est une approche globale intéressante d’autant plus que la ration est faite à partir de matières premières simples et locales, pour l’ensemble de la filière. Ce sont des avancées techniques intéressantes », note Jean-Charles Cizeron.

Au-delà de la valorisation de la ration, qui impacte positivement les performances du troupeau, les résultats économiques des exploitations sont également encourageants : « Nous souhaitons que nos clients gagnent leur vie », avance le PDG. « La marge sur le coût alimentaire augmente sur la période « d’essai » de 1,5 à 4 % ce qui représente un gain de 3 000 à 9 000 € par an », rajoute la chargée de développement.

Une préparation au vêlage adaptée

La conduite de ces deux essais a finalement amené Cizeron Bio à innover dans une gamme d’aliment et de minéraux spécifiques destinée à une « préparation au vêlage adaptée pour une lactation réussie », pour accompagner les éleveurs dans la maîtrise des dernières semaines de gestation de leurs vaches. « L’alimentation a un rôle clé puisqu’elle permet d’apporter les minéraux, oligo-éléments et vitamines nécessaires, mais aussi de gérer la balance alimentaire cations anions (BACA) », soulève le dirigeant.
Avant de conclure : « Nous avons des exploitations bio qui demandent plus de visibilité, pour améliorer leurs performances technico-économiques. Nous travaillons en ce sens, vers la rentabilité et l’efficience de nos exploitations régionales ».  A ce titre, l’entreprise Cizeron Bio a été primée en octobre dernier « mention spéciale » dans la catégorie sociétale des INEL d’Or 2020 (innovations en élevage bovin).

Amandine Priolet

Jean-Charles Cizeron, PDG de Cizeron Bio

Jean-Charles Cizeron, PDG de Cizeron Bio