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Agneau Soleil : "Nous avons tout fait pour vider les bergeries"

OVIN / Dans le contexte de la crise du Covid-19, les ventes d'agneau ont souffert malgré les fêtes de Pâques. Le point avec François Mochet, directeur général de la coopérative Agneau Soleil.

Agneau Soleil : "Nous avons tout fait pour vider les bergeries"
Agneau Soleil

Comment avez-vous géré la crise du commerce de l’agneau ces dernières semaines ?

François Mochet : « Nous avons suivi nos partenaires d’aval (Alpes Provence agneaux et Ovimpex) et pris la décision de supprimer les achats forains d’agneaux d’importations, pour les remplacer par nos agneaux français. Cela a dopé nos abattages. Malgré un arrêt de la collecte sur certains secteurs en semaine 13 (fin mars), nous avons réussi à rattraper notre retard pour ne laisser aucun agneau dans les bergeries de nos adhérents. Rappelons que nous comptons aujourd’hui 600 adhérents sur la zone Sud dont 70 en Ardèche. »

Quels volumes ont été collectés ?

F.M. : « En semaine 13, la plus difficile, nous n’avons abattu que 1 400 à 1 500 agneaux, mais la collecte est repartie dès la semaine 14 avec près de 5 200 agneaux collectés, et en semaine 15 avec 4 200 agneaux. Nous avons cependant commercialisé autour de 15 % de moins que les années précédentes. »

Comment expliquer le rebond sur les marchés ?

F.M. : « On peut se féliciter d’un rebond des ventes à la veille des fêtes de Pâques ; la communication orchestrée par Interbev a porté leurs fruits. Les enseignes de GMS ont joué le jeu et ont remplacé l’agneau d’import par l’agneau français. »

Cela s’est cependant traduit par des baisses de prix ?

F.M. : « Les prix à la vente ont en effet perdu 0,40 à 0,60 € selon les semaines et les catégories, pénalisant notamment les produits sous signes de qualité. Mais nous avons réussi cette semaine à gagner à nouveau quelques centimes. Bien sûr, cette situation de crise a eu des répercussions négatives sur les prix. Mais nous avons réussi à limiter la casse. Surtout, notre stratégie a payé : nous attaquons les prochaines semaines sans surstocks et sur un marché assaini. Nos éleveurs ont globalement réussi à écouler leurs agneaux, ce qui n’est pas le cas dans toutes les coopératives ! C’était essentiel car une fois fini, l’agneau perd très vite de sa valeur - voire devient invendable - au bout de quelques semaines s’il ne répond plus au cahier des charges en termes d’âge, de poids et d’état d’engraissement. »

Comment envisager l’avenir ?

F.M. : « Nous avons évité le pire pour Pâques, mais nous ne sommes pas sortis de crise pour autant. Si le confinement se poursuit, la consommation de viande d’agneaux reste incertaine, et sera pénalisée, par la baisse de pouvoir d’achat de la population en chômage partiel. Nous n'avons guère de visibilité sur les mois à venir. »

 

Propos recueillis par Mylène Coste

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