SYNDICAT
Renforcer la résilience de l’agriculture

Pierre-Louis Berger
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L’association des Irrigants de France, qui rassemble des structures représentatives dans chaque département (syndicats, associations…) défend les intérêts de l’irrigation et promeut une politique en faveur du stockage de l’eau.

« Les changements climatiques ont incité le monde agricole à modifier des comportements vis-à-vis de la demande en eau. Avoir une agriculture plus résiliente en agissant sur les pratiques culturales, le travail du sol, les variétés, la recherche, l’irrigation... ces thèmes sont revenus régulièrement pendant les travaux du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique en présence du ministre de l’Agriculture et du secrétaire d’État chargé de la Biodiversité. Il s’est clôturé le 1er février mais les travaux se poursuivent à l’échelle du territoire avec les Chambres d’agriculture », explique Sabine Battegay, responsable de l’animation à Irrigants de France. Pendant ces huit mois de diagnostics, de travaux sur les filières et les différents contextes pédoclimatiques en France, il ressort qu’il faut renforcer l’efficience de l’eau dans le cadre de l’irrigation. Irriguants de France représente toutes les filières, toutes les cultures y compris les filières animales qui ont été associées à la réflexion globale autour de l’eau. Aujourd’hui, aucune culture ne semble condamnée par les changements climatiques mais il peut y avoir des évolutions sur le plan géographique. Par exemple, on s’attend pour la culture du maïs à une nouvelle répartition géographique plutôt orientée vers le Nord de la France. Des changements d’itinéraires techniques et un glissement vers des choix de variétés en maïs sont inévitables.

Faire un état des lieux de tous les réservoirs d’eau

« Les perspectives de progrès sont génétiques, en lien avec la recherche et les semenciers. Nous aurons accès à des techniques de sélection variétale plus poussées. Il y a des voies de progrès sur l’eau grâce aux satellites. Innovations génétiques et culturales sont menées de front. Il y a aussi une réflexion sur de nouveaux itinéraires culturaux, sur l’agroécologie sur le travail du sol et la rotation des cultures », ajoute Sabine Battegay. On remarque par ailleurs une forte évolution de la recherche sur les outils de pilotage de l’eau. Les connaissances se sont affinées sur les plantes et les sols. On peut optimiser l’irrigation en pratiquant l’irrigation parcellaire, intra parcellaire en utilisant un apport d’eau adapté et suffisant. Mais avec la hausse des températures, les ressources en eau sont-elles suffisantes pour maintenir les différentes filières agricoles ? Selon l’association Irriguants de France, la France ne manque pas d’eau et les réservoirs n’ont pas été encore totalement recensés. « On doit exploiter des données de télédétection via des satellites notamment sur les retenues d’eau privées. Les différents ministères vont en dresser un inventaire précis car on ne connaît pas aujourd’hui le volume d’eau mobilisable sur le territoire national. », poursuit Sabine Battegay. L’idée, à terme, est d’utiliser ces plans d’eau privés pour un usage agricole efficient.