FOURRAGES / L’année 2020 se profile comme la deuxième année la plus précoce après 2017 à 500 m d’altitude, et la plus précoce en montagne.

Une année ultra-précoce

Sur les piémonts, 10 jours d’avance sont observés sur les fourrages par rapport à une année normale et 20 jours d’avance en montagne : une fois de plus, les effets du réchauffement climatiques sont plus importants en montagne qu’à plus basse altitude.

L’hiver, quasi inexistant en plaine et jusqu’à 600 m d’altitude, a permis aux ray grass italien (RGI) d’avoir une croissance hivernale et de se développer très rapidement au printemps. Les premières mise à l’herbe sur RGI ont été réalisées au 28 février sur les piémonts (500 m). En montagne il faut déjà penser aux coupes précoces car le seuil des 750°C (cumul de températures correspondant au début épiaison) est atteint à 1 000 m d’altitude (voir tableau). C’est particulièrement important pour les éleveurs cherchant à produire un fourrage de qualité sur les prairies productives (ray-grass hybride ou italien en particulier mais aussi prairie permanente). En zone plus basse à 500 m, c’est déjà l’heure des foins.

Une année marquée par un déficit hydrique important

Cette année encore, on note un décalage entre les sommes de températures et les volumes d’herbe disponibles sur les prairies. Cette réalité est liée au déficit de précipitations sans précédent observé sur l’ensemble du département : 50 jours sans pluie significative ont été comptabilisés entre le 4 mars et le 20 avril en pleine période de pousse de l’herbe.

Le retour des précipitations depuis le 18 avril a permis une nette amélioration de la situation fourragère, cependant les situation restent contrastées :

  • En montagne, l’abondance des pluies a été très favorable à la reconstitution des réserves en eau des sols à une période de pleine pousse.

  • Sur les pentes (Cévennes, Boutières) et le Coiron, les précipitations ont été conséquentes également mais à une période tardive par rapport à la croissance de la végétation. Ces précipitations sont donc favorables pour garnir les pâturages et pour stimuler des secondes coupes sur prairies temporaires. Les premières coupes ont sans doute été affectées par le sec en particulier sur prairie naturelle et à moyenne altitude (500-600 m).

  • Ailleurs, dans le Haut-Vivarais, Bas-Vivarais et la vallée du Rhône, si la situation s’est améliorée, elle reste sous tension car la réserve en eau des sols n’est pas reconstituée.

Depuis cette année, la Chambre d’agriculture suit l’évolution de la réserve en eau des sols sous prairie (valable également pour les céréales) en faisant le bilan entre les pluies et la demande climatique (évapotranspiration). Le graphique ci-dessous indique l’état de la réserve en eau des sols moyens (50 mm de réserve utile) au 10 mai 2020.

 

Emmanuel Forel,
conseiller Agronomie-Fourrages à la Chambre d'agriculture de l'Ardèche

Info’Prairie à retrouver sur le site Internet de la Chambre d’agriculture : https://extranet-ardeche.chambres-agriculture.fr/cultures/fourrages/bulletin-info-prairies/