TRUFFE
La trufficulture ardéchoise renforce sa dimension agricole

A.L.
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Le syndicat des trufficulteurs de l’Ardèche a organisé son assemblée générale le 2 octobre à Saint-Sernin.

La trufficulture ardéchoise renforce sa dimension agricole
Récolte, entretien des truffières, marchés, animations... Les événements marquants des années 2020 et 2021 ont été abordés lors de cette assemblée.

Annulée en mars puis en juin dernier, l’assemblée générale du syndicat des trufficulteurs de l’Ardèche s’est finalement tenue le samedi 2 octobre à Saint-Sernin. L’occasion de revenir sur les évènements marquants des années 2020 et 2021. « Avec les contraintes sanitaires, nous avons rencontré des difficultés pour le fonctionnement du syndicat, mais nous avons pu maintenir tous nos marchés », annonce le président Serge Barruel. Les trufficulteurs étaient en effet présents sur le marché de Ruoms pour vendre la truffe d’hiver, de fin novembre à fin février, y animer la fête de la truffe juste avant Noël, et la truffe d’été dès début juillet.

Diversification des marchés 

« Nous participons aussi maintenant au marché hebdomadaire d’Aubenas, le samedi matin, durant tout l’hiver, où les producteurs adhérents tiennent un stand à tour de rôle », rappelle Serge Barruel. Leur présence au marché d’Aubenas a permis de faire découvrir la production truffière ardéchoise, au-delà de leur traditionnel site de vente à Ruoms, et sera renouvelée en 2021-2022. « Nous espérons que cette diversification de marché va se développer dans le temps. Globalement, les ventes se sont bien passées, à des prix corrects, ce qui est positif face aux difficultés d’écoulement que nous avons rencontré avec le Covid. »

Certains producteurs ardéchois commencent à développer leur commerce, en proposant des verrines d’une trentaine de grammes de truffes conditionnées pour être conservées durant une année et vendues en direct, en magasins de producteurs, Amap ou GMS. « Nous faisons faire le travail à façon car nous n’avons pas d’outils pour le faire mais nous maîtrisons toute la chaîne », explique le président.

En début d’année 2021 puis durant l’été, la truffe ardéchoise s’est aussi associée aux vins dans le cadre d’activités agritouristiques, coordonnées par les Offices de tourisme, en partenariat avec 2 000 Vins d’Ardèche. Le principe ? Faire visiter, durant une matinée, une truffière et découvrir le travail mené par un producteur avec son chien truffier, ainsi qu’un caveau en compagnie d’un vigneron, avant de participer à une séance de dégustation autour de la truffe et des vins d’Ardèche.

Un mouvement propice à la structuration de la filière 

Le nombre de trufficulteurs ardéchois adhérents au syndicat ne cessent de grandir, porté aujourd’hui à plus de 120 producteurs. « De plus en plus de nouveaux adhérents sont des agriculteurs », constate Serge Barruel. En ouvrant des aides à la plantation, le plan régional truffe a impulsé un mouvement propice à la structuration de la filière, particulièrement en Ardèche. « Entre 22 000 et 23 000 plants ont bénéficié de ces aides en Auvergne Rhône-Alpes, dont la moitié en Ardèche. » Le syndicat ardéchois organise des commandes groupées au printemps et à l’automne. En 2020, il a enregistré la plantation de plus de 4 600 arbres dans le département et en annonce de nombreuses encore cette année. « Ces plantations renforcent la dimension agricole que nous souhaitons donner à la filière. Avec ce plan filière, nous avons pu également organiser des journées techniques sur la conduite des truffières, en février puis en novembre 2020 au Pradel, qui ont boosté les choses », observe le président. Quatre autres journées de formation sont programmées prochainement, les 23 et 24 novembre, puis les 9 et 10 décembre.

Un nouveau plan régional truffe en préparation

Le syndicat travaille sur la mise en place d’un nouveau plan régional de filière et interroge actuellement les producteurs sur leurs besoins. « Il devrait être orienté sur des aides à la plantation, qui sont un très bon moteur, et la formation, qui est indispensable. » La Chambre d’agriculture de l’Ardèche s’implique également dans le développement de la formation des trufficulteurs, en mobilisant deux conseillères spécialisées : Hélina Deplaude, spécialisée en châtaignes et petits fruits, pour le Sud de l’Ardèche, et Sophie Buléon, spécialisée en arboriculture, pour le Nord. « Cela faisait des années que nous le souhaitions. La trufficulture fait son chemin en tant que culture. Elle peut aider à se diversifier et avoir un apport non négligeable sur l’économie d’une exploitation agricole. »

A.L.

Assemblée
Plus de 120 trufficulteurs ardéchois adhèrent au syndicat.

NOTEZ-LE / Zoom sur les dernières campagnes de truffes d’hiver et d’été

La dernière campagne de truffe d’hiver a été « satisfaisante sur les truffières irriguées et bien entretenues », annonce le président du syndicat Serge Barruel. « Des conditions essentielles pour s’assurer une production, d’où l’importance de se former avant de se lancer dans cette culture. » La truffe d’été, quant à elle, affiche une très belle récolte : « C’est la meilleure année qualitativement que nous ayons eu depuis une vingtaine d’années », ajoute-t-il. Une campagne « exceptionnelle », liée au climat : « L’hiver n’a pas été trop froid et les apports d’eau ont été importants durant tout l’été, donc la truffe a pu bien se développer. Selon les secteurs en France, la campagne a commencé très tôt, en avril, mais s’est arrêtée très vite. En Ardèche, la truffe d’été est apparue aux alentours du 25 mai jusqu’à fin juillet, sans problème grâce à la pluie. Cela montre que la truffe d’été est une production intéressante, si on prend le temps de mieux comprendre son fonctionnement ».