APICULTURE
Miellerie À tire d’ailes, des portes grandes ouvertes au public

Mylène Coste
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Barbara et Frank Béraud Lami ont adopté l’Ardèche en 2014. Installés à Champis, ils ont créé La Miellerie À tire d’aile et misent sur l’accueil à la ferme pour promouvoir leur métier et partager leur passion.

Miellerie À tire d’ailes, des portes grandes ouvertes au public
"Nous sommes heureux de travailler dans ce cadre magnifique, et fiers de notre métier", affichent Barbara et Franck Béraud Lami.

Après plusieurs saisons chez différents apiculteurs en Isère, c’est en Ardèche que Barbara et Frank Béraud Lami ont choisi de s’installer : « Nous voulions rester en Auvergne Rhône-Alpes, première région apicole française, indique Barbara. Ici, nous sommes tombés sous le charme de ces lieux préservés, avec la possibilité de réaliser plusieurs miellées à peu de distance. Nous avons aussi créé une relation de confiance avec les agriculteurs – principalement des éleveurs – chez lesquels nous installons nos ruches. Nous sommes heureux de travailler dans ce cadre magnifique, et fiers de notre métier. » 

Un métier éprouvé par le changement climatique

La miellerie À tire d’ailes compte aujourd’hui près de 400 ruches, réparties entre l’Ardèche (de Boffres à Saint-Barthélemy-Grozon en passant par Saint-Bonnet-le-Froid) à la Drôme pour l’hivernage (De Saint-Péray à Valaurie). Cette diversité de territoires permet au couple d’apiculteurs de produire une diversité de miels : de châtaignier, tilleul ou sapin dans les zones les plus hautes, jusqu’au miel de fleurs et de lavandes. « Auparavant, nous transhumions nos ruches jusqu’à Marseille en hiver ; mais aujourd’hui, avec le réchauffement climatique, ce n’est plus la peine d’aller si loin, affiche Barbara. Les impacts du changement climatique ne s’arrêtent pas là : aujourd’hui, les gelées tardives, comme celle que nous avons subi en avril, nous contraignent à donner à manger à nos abeilles. Nous avons très peu récolté cette année, et espérons recevoir des aides au nourrissement… Il en a été de même les années précédentes à cause de la sécheresse qui a pénalisé la pollinisation des châtaigniers. » 

Outre le réchauffement climatique, le varroa, parasite capable de détruire des colonies entières, est une préoccupation majeure pour les apiculteurs.

Du miel… mais pas que !

Le Gaec À tire d’ailes produit également de la propolis, du pollen frais et de la gelée royale (certifiée Gelée royale de France GRF), connue pour ses vertus sur le système immunitaire. « Aujourd’hui, la majorité de la gelée royale consommée en France est importée, notamment de Chine, avec une qualité souvent moindre, déplore Barbara. En France, nous respectons une charte de qualité qui interdit par exemple le nourrissement artificiel, les protéines et les antibiotiques, et garantit qu’il s’agit de gelée royale de l’année, non transformée, dont les principes actifs ont été conservés. »

La gelée royale est minutieusement récoltée, de mi-avril jusqu'à début août.
La gelée royale est minutieusement récoltée, de mi-avril jusqu'à début août.

Plébiscitée par les consommateurs, la gelée royale a aussi l’avantage d’être un peu moins soumise aux aléas climatiques. Elle est récoltée de mi-avril jusqu’à la fin août, environ tous les trois jours. 

Une ruche pédagogique pour le grand public

Sélectionnée par « Les étapes savoureuses d'Ardèche », le Gaec À tire d’ailes est membre du réseau Bienvenue à la Ferme et a fait de l’accueil à la ferme son crédo. « C’était évident pour nous d’accueillir du public, affiche Barbara. Nous concevons notre métier comme un tout, dont l’accueil fait partie ! Cela nous permet d’expliquer comment on travaille, mais aussi pourquoi il est important de préserver les abeilles, et comment on peut y contribuer. » À cet effet, les apiculteurs ont installé une ruche pédagogique vitrée, qui permet d’observer les abeilles de près. « Nous accueillons régulièrement des écoliers, et ouvrons nos portes au public durant toute l’année avec la vente à la ferme, soulignent-ils. Nous avons aussi planté des jachères fleuries et des fruitiers tout près de la ruche pédagogique afin de pouvoir expliquer les liens entre chaque élément de cet écosystème. » 

Mylène Coste

Un bâtiment écologique
La toiture du bâtiment accueille des panneaux solaires.

Un bâtiment écologique

D’abord basé à Alboussière, le Gaec À tire d’aile a construit en 2020 un nouveau bâtiment bioclimatique à Champis. « Nous avons travaillé avec un architecte dans le but d’optimiser l’espace et de construire un bâtiment de petite taille, soit 200 m2 contre les 400 m2 préconisés pour une activité comme la nôtre, indique Barbara. Cela nous a permis d’économiser et de pouvoir investir dans un bâtiment éco-conçu. » Résultat : la miellerie est aujourd’hui abritée dans un hangar bioclimatique, dont la toiture mono-pente accueille des panneaux photovoltaïques capable de chauffer jusqu’à 15 foyers à proximité. « Les panneaux ont été installés par Aurance Énergies, une société coopérative ardéchoise dont les bénéfices sont réinvestis dans les nouvelles réalisations. »