BIO ET INNOVATION
Ppam : un séchoir 100 % solaire 

J-M. P.  
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BIO ET INNOVATION / À Mévouillon, le Gaec Mab'Bio s'est doté d'un séchoir 100 % solaire pour plantes aromatiques et médicinales (Ppam), une technique de séchage écologique. 

Ppam : un séchoir 100 % solaire 
Le séchoir solaire, bâtiment à ossature bois exposé plein sud. 

En Gaec avec ses parents, Irène et Etienne, Denis Mabille élève des brebis et produit des céréales ainsi que des légumineuses (pois chiches, petit épeautre). Mais aussi des plantes séchées (lavande fine, sarriette, sauge officinale et romarin), des huiles essentielles et des eaux florales, le tout certifié en agriculture biologique. Une bonne partie de la production est transformée à la ferme et vendue à des grossistes en herboristerie. 

Un système dit « simple effet » 

Le Gaec Mab'Bio s'est doté d'un séchoir 100 % solaire pour plantes aromatiques et médicinales. D’une surface au sol de 240 m2, le bâtiment est orienté de façon optimale avec un grand pan de toiture exposé plein sud, offrant une surface de captage de 215 m2. Pour optimiser le rendement, le toit est recouvert de tôles peintes en noir. À midi solaire, la puissance maximale en juillet-août est de 57 kw, estimée à 1 500 kwh par jour soit un rendement de 7 kwh/m2. 

Le système retenu est basé sur le principe dit « simple effet ». L’air pénètre en partie basse de la toiture par une dizaine de grilles disposées en façade sous le chéneau avant d'être aspiré par les ventilateurs. Il circule entre une couche isolante et une sous-toiture en plaques de copeaux de bois pressés jusqu’à un grand collecteur situé au faîtage. De là, il redescend à travers deux conduits et débouche (à une température comprise entre 35 à 40°C) au ras du sol de part et d’autre de la surface de séchage. 

Une ventilation de type centrifuge 

Les ventilateurs retenus sont de type centrifuge. Leur débit, adapté aux besoins de séchage, a été réduit à 200 m3/h/m2. Un automate possédant des capteurs d’hygrométrie et de température placés à l’extérieur, entre le toit et au-dessus du séchoir, module le débit d’air afin de limiter la température maximale et les risques de réhumidification.  

La zone de séchage aménagée à une cinquantaine de centimètres du sol, sur un système de caillebotis amovibles, permet d’accueillir une couche de végétal de faible épaisseur (30 à 50 cm) pour un séchage plus homogène facilitant aussi le retournement manuel des plantes. Celles-ci demandent en moyenne 48 heures de séchage, mais pour le romarin cela peut aller jusqu’à dix jours ! Le séchage en intérieur, à l’abri des UV du soleil, a l'avantage de permettre aux fleurs et aux feuilles de conserver leur couleur. 

 Un coût total de 82 000 €

Les 15 ha de plantes aromatiques du Gaec Mab’Bio, situés sur Mévouillon et Villefranche-le-Château, produisent de 30 à 50 m3 de volume passant par le séchoir solaire. Avant cette nouvelle installation, la ferme disposait déjà d'un séchoir d'une surface de 50 m2 et d'une capacité de 9 m3/jour, soit 800 à 900 kg/jour. En 2010, un nouveau projet est envisagé avec la construction de ce bâtiment en 2015 sur les conseils de  Sylvain Perrot, ingénieur en mécanisation au Crieppam1, pour un coût total de 82 000 €. Une installation performante qui génère, comparée à un séchoir classique, une économie équivalent à 50 litres de gasoil par jour. 

J-M. P.  

1. Crieppam : Centre régionalisé interprofessionnel d'expérimentation en plantes à parfum aromatiques et médicinales. 

Groupe
Le 18 septembre à Mévouillon, une dizaine de producteurs de Ppam a été accueillie au Gaec Mab’Bio dans le cadre du réseau de fermes exemplaires en agriculture biologique porté par la fédération « Bio de Provence-Alpes-Côte d’Azur ».