AUVERGNE RHÔNE-ALPES
Trente ans d’expérimentation pour la Ferme du Pradel

Amandine Priolet
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FILIÈRE CAPRINE / À l’occasion d’une journée portes ouvertes le 6 octobre dernier, la ferme expérimentale caprine du Pradel a fêté ses trente ans d’existence et présenté ses nouvelles installations aux 350 visiteurs.

Trente ans d’expérimentation pour la Ferme du Pradel
Laurent Balmelle, président de Cap’Pradel et Philippe Thorey, animateur de l’association.

À l’heure d’une crise sanitaire qui n’en finit plus, la ferme expérimentale caprine du Pradel, basée à Mirabel (Ardèche), a réussi à maintenir sa journée portes ouvertes le 6 octobre. Avec près de 350 visiteurs, elle fut un rendez-vous incontournable pour les éleveurs et techniciens caprins de la région Auvergne Rhône-Alpes, ainsi que les étudiants et les partenaires. Tous ont pu visiter les nouvelles installations de la ferme, inaugurées en novembre dernier. Pour rappel, le projet de modernisation a permis d’augmenter l’espace de travail de 1 400 m² : agrandissement de la chèvrerie, nouvelle zone de stockage, création d’une aire d’élevage des boucs, mise en place d’une nouvelle salle de traite, modernisation de la fromagerie, etc. Grâce à ces travaux, les expérimentations sur la conduite d’élevage et la fromagerie s’appuient désormais sur un troupeau de 228 chèvres (contre 110 initialement) conduites en cinq lots.

Nouvelles perspectives

« Depuis sa création en 1989 au sein du lycée EPLEFPA Olivier de Serres, la ferme est un support d’expérimentations pour la profession caprine », a rappelé Pierre Ulrich, directeur. Après la disparition du dispositif PEP (pôle d’expérimentation et de progrès) caprin en 2018, la filière a souhaité conserver un pôle autour de la ferme du Pradel. C’est alors qu’est née l’association Cap’Pradel, pour fédérer les partenaires de la recherche et du développement caprins et faciliter la mise en oeuvre de projets d’envergure. « Cette structure a été créée pour poursuivre trente ans de recherche, autour d’un partenariat fort avec la Fnec (éleveurs de chèvre), l’Idele (Institut de l’élevage), la Chambre régionale d’agriculture et le lycée agricole d’Aubenas », a expliqué Laurent Balmelle, éleveur fromager à Ribes et président de Cap’Pradel. Le dispositif vise à acquérir des références sur des sujets variés : valorisation des fourrages et gestion du pâturage ; conduite des animaux, de la naissance à la réforme ; réduction des impacts environnementaux ; valorisation des nouvelles technologies ou encore maîtrise de la transformation du lait cru.

Un comité d’orientation scientifique

« Les financements passent par des appels à projets, dans le cadre du dispositif Pepit, initié par la Région Auvergne Rhône-Alpes », a indiqué Philippe Thorey, animateur de Cap’Pradel. D’autres financements peuvent s’ajouter, de l’Europe ou de l’État, par le biais notamment de l’interprofession. Pour répondre aux enjeux de demain, Cap’Pradel devrait lancer au printemps 2021, son premier comité d’orientation scientifique. « Ce comité est ouvert à des profils « chercheurs », de l’Inrae ou de tout autre organisme de recherche scientifique », a soufflé Philippe Thorey, alors que le recrutement est en cours. « Cela nous permettra d’avoir la vision du monde scientifique sur nos travaux et de bénéficier de nouvelles indications sur les futures thématiques porteuses de la filière, que nous devrons travailler à terme. Cap’Pradel aura alors toute son importance », a-t-il poursuit.

Amandine Priolet

Pour plus d’informations sur les derniers travaux de recherche : http://idele.fr/reseaux-et-partenariats/cappradel/print.html

L’exploitation en chiffres

  • 228 chèvres Alpine conduites en 5 lots
  • 15 boucs
  • 170 chevrettes élevées par an, dont 120 vendues
  • 41 hectares de SAU
  • 37 hectares de prairies
  • 140 tonnes de fourrages achetées en 2020
  • 240 000 picodons AOP produits par an
  • 135 000 litres de lait transformés par an