GMS
« Une démarche de main tendue aux producteurs locaux »

Mylène Coste
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GMS / Localement, la grande distribution joue aussi le jeu du local. C’est le cas du magasin U d’Alissas, qui, dans le contexte du Covid–19, a ajouté de nouveaux producteurs locaux à sa liste de fournisseurs. Entretien avec Aurélien Doire, responsable du pôle commerce, et David Sartre, directeur du magasin.

« Une démarche de main tendue aux producteurs locaux »
David Sartre, directeur du magasin U Alissas

Depuis le début de la crise, avez-vous noué des contacts avec de nouveaux producteurs locaux ? 

Aurélien Doire : « Plusieurs producteurs locaux, qui travaillent d’ordinaire avec la restauration commerciale ou collective, nous ont en effet contacté depuis le début de la période de confinement. Nous avons joué le jeu, et ajouté à notre liste de fournisseurs historiques 9 producteurs locaux en quelques semaines seulement. Il s’agit de producteurs de fruits et légumes mais également de fromages, miel et terrines. Nous avons répondu présents auprès de tous les agriculteurs qui ont frappé à notre porte ces dernières semaines ! »

Comment sont négociés les prix avec ces nouveaux producteurs ? 

David Sartre : « Nous n’avons rien négocié ! Les producteurs nous ont donné leur prix et nous l’avons accepté. Par ailleurs, nous les payons à réception de facture, ce qui n’est pas anodin pour eux dans cette période incertaine au niveau économique. » 

A.D. : « Nous ne leur imposons aucune condition de volumes. Nous prenons la quantité qu’ils nous proposent. Nous sommes vraiment dans une démarche de main tendue vers ces producteurs dont les débouchés traditionnels (restauration notamment) sont suspendus. »

Quels sont les impacts au niveau logistique ? 

D.S. : « Nous n’avons pas eu à réorganiser quoi que ce soit car les producteurs locaux avec lesquels nous avons noué des liens nous livrent eux-mêmes, rapidement, et sont très réactifs à la moindre demande. Nous traitons directement et sans intermédiaire, le contact est donc fluide et positif pour tout le monde. » 

A.D. : « La grande distribution souffre parfois d’une image négative auprès des producteurs. En réalité, au niveau local nous entretenons des rapports très simples avec eux. Tout le monde s’y retrouve. »

Ces relations sont-elles vouées à se pérenniser à plus long terme ?  

D.S. : « Bien entendu ! Dans la mesure où ils nous fournissent un produit de qualité qui satisfait la clientèle, nous continuerons à travailler avec les producteurs locaux qui le souhaitent. Nous n’avons pas attendu la crise du Coronavirus pour travailler avec les producteurs locaux : bien avant le confinement, nous avions déjà une liste de 74 fournisseurs locaux de produits alimentaires avec lesquels nous travaillons parfois depuis des dizaines d’années. »

Constatez-vous un essor de l’achat local dans le comportement de votre clientèle ? 

A.D. : « Tout à fait, c’est même très visible sur ces trois dernières semaines. Les clients sont dans l’empathie dans leur intention d’achat et veulent soutenir l’agriculture locale, ce qui se traduit au niveau des produits locaux qui sont davantage plébiscités. Nous avons aussi fait le choix de les mettre en avant dès l’entrée du magasin avec un îlot spécial « produits locaux ».  

Propos recueillis par Mylène Coste

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