ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE

La Région s’arme pour lutter contre les effets de la crise sanitaire

Retour à la normale pour l’assemblée plénière de la Région les 8 et 9 juillet derniers, avec la présence des conseilleurs régionaux en chair et en os. Une session « pleinement et uniquement centrée sur l’après crise sanitaire, indiquera en ouverture Laurent Wauquiez, avec l’obsession de défendre nos emplois et notre économie régionale, alors qu’un choc de croissance est attendu », précisera-t-il.

Mais avant de détailler les mesures de ce plan de relance économique, doté d’un milliard d’euros sur trois ans destiné à amortir le choc de la crise sanitaire du Covid-19, le président de la Région se devait de présenter les comptes administratifs 2019 pour approbation par l’assemblée. Une présentation qui sera d’autant plus facile et plaisante à faire que les comptes de la Région sont bons. Parmi les indicateurs prouvant cette bonne gestion, on relèvera : des dépenses de fonctionnement maîtrisées et en baisse ; des capacités de financement reconstituées et à un « niveau historique » de 760 millions d’euros ; des investissements à un « niveau inédit » d’un milliard d’euros. « C’est cette bonne gestion qui nous permet aujourd’hui d’avoir des marges de manoeuvre pour pouvoir financer notre plan de relance économique, sans augmenter ni les taxes ni les impôts des habitants de la région, mais aussi de pouvoir emprunter à des taux très avantageux voire négatifs », se réjouira Laurent Wauquiez. Après avoir reçu la note maximale AA de l’agence privée de notation Standard & Poors, un avis favorable du Conseil économique, social et environnemental (Ceser), les votes des conseillers régionaux viendront approuver cette « bonne gestion » et valider les comptes.

Relance de l’économie

Un milliard d’euros, c’est le montant que prévoit la Région pour conduire un vaste plan de relance économique, pour ne pas subir de plein fouet le choc du Codiv-19. « Un plan d’un milliard d’euros qui devrait générer un effet levier de près de trois milliards dans les deux ans, pour soutenir l’économie régionale, maintenir des emplois chez nous, protéger nos entreprises stratégiques et investir pour une économie plus verte et plus numérique », brossera le président de la Région. Concrètement, et pour agir vite, une enveloppe de 443 millions va permettre de financer un plan de relance immédiat, pour reprendre ou accélérer des chantiers en cours, ralentis ou stoppés par la crise sanitaire.

Un « bonus relance » dédié aux communes vient compléter ce plan pour stimuler la commande publique locale. « Celui-ci permet de soutenir activement le secteur du BTP très fragilisé par les arrêts des chantiers durant la crise », justifiera Laurent Wauquiez. Le deuxième axe du plan de la Région, doté de 90 millions d’euros, consiste à soutenir le local, développer l’économie de proximité et inciter à la préférence régionale. « L’ambition est de consacrer des moyens importants aux entreprises régionales qui créent de la richesse en Auvergne Rhône-Alpes », cadrera Laurent Wauquiez. Par exemple, pour rapprocher l’agriculture et l’alimentation sous une bannière régionale, la marque « La Région du Goût » devient « ma Région, ses terroirs ». « Cette nouvelle initiative doit notamment développer la création de débouchés rémunérateurs pour les professionnels auprès des grandes et moyennes surfaces », illustre-t-il.

Rebond de l’emploi

Avec une rentrée en septembre qui s’annonce compliquée pour de nombreuses entreprises et leurs salariés, maintenir et relocaliser les emplois, c’est un peu le nerf de la guerre contre le Covid-19. Aussi, avec un budget de 335 millions d’euros, le plan Rebond pour l’emploi de la Région doit servir à conserver et créer des emplois en Auvergne Rhône-Alpes. Un plan de formation exceptionnel, cofinancé par Pôle Emploi et le PIC (plan d’investissement dans les compétences) est lancé pour « adapter les formations à l’échelle des bassins et intensifier les investissements sur les métiers en tension ».

Une économie plus verte, plus numérique et plus solidaire

L’instance régionale veut faire d’Auvergne Rhône-Alpes « la première région décarbonée d’Europe ». Pour y parvenir, elle mise sur la rénovation des bâtiments ; le développement des énergies renouvelables ; de la filière hydrogène vert et des mobilités douces ; la préservation des ressources naturelles, avec une enveloppe budgétaire de 65 millions d’euros. Alors que la crise a montré le besoin de moyens dans le domaine du numérique, 50 millions d’euros sont mis sur la table pour financer l’accélération des transformations dans ce domaine.

Enfin, si l’économie est au coeur de son plan de relance, la Région l’a complété avec un volet social et solidaire, en aidant « les personnes les plus fragiles, isolées ou en situation de handicap, pour ne laisser personne sur le bord de la route et qu’il n’y ait pas de générations sacrifiées ».

C. Dézert

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