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Les fabricants d’aliments s’alarment de la hausse des matières premières

À l’occasion de sa conférence de presse annuelle, le Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (Snia) a tiré la sonnette d’alarme sur l’évolution des cours des matières premières. Avec une rupture possible sur le soja non-OGM dès novembre.

Les fabricants d’aliments s’alarment de la hausse des matières premières
La tension serait particulièrement forte sur le soja non-OGM, avec des primes ayant atteint 290 €/t en juin 2021. ©Actuagri

« Après la hausse exceptionnelle de l’ensemble des coûts de nos matières premières tout au long du premier semestre 2021, nous sommes à court de solutions », a déploré François Cholat, président du Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (Snia) lors de la conférence de presse annuelle organisée le 2 septembre dernier. La tension serait particulièrement forte sur le soja non-OGM, avec des primes ayant atteint 290 €/t en juin 2021. « Le risque de rupture existe dès le mois de novembre », alerte Philippe Manry, vice-président du Snia et directeur général de Sanders nutrition animale, évoquant la réduction des semis des producteurs brésiliens. Principale demande portée par les industriels auprès du ministère et de l’Inao : « Ralentir sur le développement des cahiers des charges non-OGM ». Par un communiqué du 2 septembre, la Coopération agricole a apporté son soutien aux fabricants. Pour les coopératives, les surcoûts de production des filières animales doivent être pris en compte « tout au long de la chaîne de valeur », « une condition essentielle au maintien de revenu de nos éleveurs », selon le président de la Coopération agricole, Dominique Chargé.

Espoirs tournés vers la loi Egalim 2

Au-delà des leviers actionnés sur la formulation et les coûts logistiques, les espoirs des fabricants d’aliments se tourneraient désormais du côté de la loi Egalim 2 : « Nous allons mettre en place des indicateurs, dont certains sont disponibles depuis longtemps, comme celui de l’Itavi pour la volaille, de l’Ifip pour le port, ou du Matif pour les céréales. », a expliqué François Cholat. Une autre solution pourrait venir de sources alternatives de protéines, un horizon ouvert par l’autorisation récente des farines animales (PAT) en porc et en volaille. « C’est une opportunité. Mais est-ce que socialement ce sera accepté ou non ? Et est-ce que la matière est disponible, et quel sera son coût ? », s’interroge François Cholat. Selon lui, les équipes du Snia plancheraient déjà sur les aspects techniques et économiques en vue de rendez-vous à venir avec les filières. Le Snia devrait également demander un soutien au Gouvernement pour investir dans les outils de production de ces nouveaux aliments. « Nous avons très peu d’usines spécialisées et nous allons devoir poser des questions au Gouvernement pour savoir comment va s’adapter la loi pour garantir la sécurité sanitaire », prévoit François Cholat. Alors que Cargill et Innovafeed proposent des huiles d’insectes aux éleveurs porcins depuis cette année, les insectes représenteraient aussi selon François Cholat « une piste sérieuse » pour atténuer les problèmes de disponibilités en protéines.

IL