CONJONCTURE
Les vignerons éprouvés par le reconfinement

Mylène Coste
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CONJONCTURE / Après une respiration durant l’été, la filière viticole ardéchoise pâtit à nouveau du ralentissement de l’économie depuis début octobre. Le point avec Ludovic Walbaum et François Guigon.

Les vignerons éprouvés par le reconfinement
L'heure n'est pas à la fête, et depuis début octobre, les ventes de vins en pâtissent.
« Un nouveau coup porté au moral des vignerons  »
François Guigon

« Un nouveau coup porté au moral des vignerons  »

François Guigon, président de Vignerons Ardéchois

« Nous avions passé le cap du premier confinement, et après une belle saison estivale, nous voilà à nouveau mis en difficulté par le contexte sanitaire. Contrairement au premier confinement, les caveaux restent ouverts. Mais les gens ne viennent pas et achètent très peu. Certains ont bien aménagé leurs horaires et mis en place des drive, mais avec peu de résultats. Côté grande distribution, l’activité est encore plus calme que lors du premier confinement. C’est un nouveau coup porté au moral des vignerons. Il y a aussi beaucoup d’incertitudes pour la suite. 

L’équilibre du groupe n’est néanmoins pas remis en cause : nous étions en positif jusqu’en septembre, et malgré cette fin d’année très difficile, nous ne sommes pas les plus mal lotis. Nos débouchés sont pluriels, nous sommes présents sur les trois couleurs (rouge, rosé, blanc), en bag-in-box et en bouteilles… Cela nous permet de lisser les effets de la crise. »

 

« Nos principaux débouchés sont au point mort  »
Ludovic Walbaum

« Nos principaux débouchés sont au point mort »

Ludovic Walbaum, président des Vignerons indépendants de l’Ardèche

« Après un printemps très difficile, les Vignerons indépendants ont connu une période enchantée pour la vente directe et l’œnotourisme durant l’été, qui a permis de renflouer nos trésoreries. L’œnotourisme a représenté une réelle plus-value, avec une clientèle qui souhaitait se faire plaisir, aller au contact du vigneron et découvrir les vins locaux, et un panier moyen en nette hausse. Cette « parenthèse enchantée » s’est prolongée jusqu’aux vendanges, avec la présence de touristes, jusqu’à début octobre. Puis, tout s’est arrêté brutalement. Les premières mesures de fermeture des bars et restaurants dans les grandes métropoles, les couvre-feux successifs… Nous avons senti peu à peu se profiler le reconfinement, et la chute des ventes de vins. Aujourd’hui, les principaux débouchés des Vignerons indépendants sont à nouveau au point mort : les CHR, les cavistes, la vente directe et l’œnotourisme, mais aussi l’export tournent au ralenti. L’annulation des salons de fin d’année, qui sont habituellement une manne importante pour nos vins, est aussi un coup dûr pour nos vignerons. Il nous reste à espérer qu’à l’approche des fêtes, les clients locaux et régionaux viendront dans nos caveaux… »

Propos recueillis par M.C.