MANIFESTATION
Les arboriculteurs ardéchois représentés aux Invalides

Mercredi 8 février, une mobilisation a réuni quelque 3000 agriculteurs à Paris pour protester contre les contraintes qui pèsent sur la profession et particulièrement la réduction de l'arsenal phytosanitaire. Un mouvement qui monte depuis la décision de la Cour de justice européenne, qui a jugé illégale les dérogations accordées aux néonicotinoïdes. 

Les arboriculteurs ardéchois représentés aux Invalides
La place des Invalides, proche du ministère de l'Agriculture, était aussi symbolique pour les betteraviers puisque c'est là que repose Napoléon 1er, qui a introduit la betterave en France.

420 kilomètres de bouchons et plus de 600 tracteurs… Mercredi 8 février, la manifestation des agriculteurs dans la capitale a fait parler d’elle. Sur la place des Invalides, deux ardéchois étaient présents parmi les 3000 manifestants : Benoit Nodin, représentant de la FDSEA et Aurélien Soubeyrand, membre du bureau de la FNPFruits. 

Un risque pour toutes les filières végétales

Tous deux arboriculteurs, ils protestaient aux côtés des betteraviers, céréaliers, producteurs de pommes de terre et d’endives pour alerter face à la réduction des produits phytosanitaires « Il y a une réelle inquiétude sur nos capacités de productions, témoigne Aurélien Soubeyrand. Et ces impasses techniques freinent aussi les installations. » Pour Benoit Nodin, ce sont toutes les filières végétales qui risquent à terme d’être touchées par cette problématique « y compris les prairies », insiste-t-il. « La réduction des doses, c'est le lot de tous les agriculteurs, mais c'est un mensonge de laisser penser que l'on pourrait faire du zéro phyto. »

Se faire entendre

Malgré une présence Rhône-Alpine plutôt faible, particulièrement du côté des arboriculteurs, les Ardéchois se félicitent de cette journée. « Cette mobilisation partie des betteraviers s’est étendue aux autres filières, ça prouve qu’on est capable de sortir les crocs », martèle Aurélien Soubeyrand. Et Benoit Nodin de conclure : « Cela nous a permis de nous faire entendre, mais ce n’est pas terminé ».

Pauline De Deus

En janvier 2022, la Commission européenne a refusé le renouvellement d'homologation pour le Phosmet, matière active utilisée pour lutter contre la Drosophila Suzukii. Malgré des demandes répétées, ce produit ne fera pas l'objet de dérogations.

S’il regrette que « l’État préfère la planche à billets plutôt que des solutions économiquement viables », Aurélien Soubeyrand, membre de la FNPFruits assure qu’il faut maintenant que la filière cerise se réunisse « pour trouver des modalités d’indemnités qui soient cohérentes avec les pertes ». Parmi les axes étudiés, les aides à l’achat d’autres produits phytosanitaires pour lutter contre la Drosophila Suzukii. « L’idée n’est pas de ne plus traiter et d’attendre une indemnisation mais de se battre au maximum pour avoir une récolte et si malgré tout il y a des pertes qu’elles soient indemnisées », détaille Aurélien Soubeyrand.