ÉVÉNEMENTS

Avec le printemps, les foires et salons refleurissent

Initialement prévue en février, la Percée du vin jaune fait son grand retour du 1er au 3 avril prochain à Cramans dans le Jura. Après avoir échappé à une seconde annulation de suite en raison de la crise sanitaire, la fête en l’honneur de l’or jaune aura bel et bien lieu, avec quelques belles nouveautés dans la programmation. Benoît Sermier, vigneron et président de l’édition 2022, raconte les coulisses de l’évènement : « En maintenant notre événement en février, ce n’était pas une certitude de pouvoir fêter le vin jaune dans les meilleures conditions. C’est plutôt une bonne décision pour nous de repousser la percée, car nous allons pouvoir bénéficier de la fin du passe sanitaire et d’une météo clémente ». Une aubaine pour cet événement populaire qui se déroule majoritairement à l’extérieur. C’est donc avec joie que vignerons et amateurs de vin se retrouveront à Cramans après une édition 2021 remplacée par des portes ouvertes. Après plus d’un an d’attente, les organisateurs ont concocté une programmation riche qui devrait ravir les quelque 25 000 visiteurs espérés pour ce qui est l’un des plus grands événements viticoles de France.

Nouveautés et invités de marque

Les festivités débuteront en grande pompe dès le vendredi 1^er avril avec une nouveauté : la soirée prestige. Destiné aux oenophiles, ce temps fort donnera accès en toute intimité à des dégustations d’une heure dans trois domaines différents, permettant de faire découvrir les cinq cépages du Jura. Les dégustations seront agrémentées de produits locaux concoctés par les artisans producteurs de la région comme la charcuterie Maison Brelot, la fromagerie Marc Janin ou encore la chocolaterie Édouard Hirsinger. Le samedi se déroulera la traditionnelle messe, suivie de la cérémonie de mise en perce, l’intronisation et la passation du robinet, qui marque le passage de témoin d’un village accueillant l’évènement au suivant. Une personnalité bien connue des Français sera également présente pour assister à cette grande fête viticole, l’humoriste et imitateur Laurent Gerra, parrain de cette 24^e édition. Le natif de Bourg-en-Bresse dans l’Ain aura la lourde responsabilité de percer le tonneau de vin jaune. Les visiteurs pourront ainsi découvrir le millésime 2015, dont l’élaboration aura nécessité six ans et trois mois de vieillissement en fût. Cette journée sera aussi marquée par le concours de cuisine André Jeunet. Ouvert aux élèves et apprentis de la filière des métiers de bouche, le concours aura cette année pour thème le pigeon. La journée du dimanche sera quant à elle marquée par la vente aux enchères de vieux millésimes. « 250 lots seront mis en vente, dont un millésime datant de 1923 », indique Benoît Sermier.

La vente sera également accessible en ligne sur le site https://www.interencheres.com/. De nombreux stands, animations, expositions et concerts rythmeront ce week-end festif et les rues de la ville seront décorées pour l’occasion. Les bénévoles, sur le pont depuis maintenant deux ans, ont imaginé des décorations autour de « la vigne au fil des quatre saisons ». Tous les ingrédients sont désormais réunis pour fêter dignement l’or du Jura et son millésime 2015, après plus d’un an d’attente.

Baptiste Vlaj

Après deux ans d’absence et quatre annulations successives, la foire de Beaucroissant en Isère est enfin de retour ! En attendant la traditionnelle foire d’automne qui anime la commune depuis plus de huit-cents ans, c’est la foire de printemps qui aura la lourde tâche de relancer cette belle machine. Preuve qu’il s’agira d’une édition un peu particulière, cette foire de Beaucroissant aura lieu les 2 et 3 avril prochains et non le week-end de la Saint-Georges, le 23 avril, comme le veut habituellement la tradition. Raison invoquée par la nouvelle municipalité en place et non des moindres : le chevauchement avec le second tour de l’élection présidentielle qui se déroulera le dimanche 24 avril. Après avoir organisé des « Rendez-vous de l’agriculture » en septembre 2021 pour maintenir le lien avec le monde agricole, les organisateurs avaient hâte de pouvoir proposer une foire, de nouveau sous sa forme originelle. « Il s’agit de la même foire que celle d’automne mais en plus petit – 15 ha contre 20 à l’automne – avec donc un peu moins d’exposants, mais le concept reste le même que d’habitude pour ceux qui sont déjà venus. Cette année avec le développement de la grippe aviaire, il n’y aura pas de poules ou d’animaux de basse-cour mais tous les autres seront là », assure Isabelle Delahaye, en charge de l’organisation de l’évènement.

« Une foire des retrouvailles »

Pour cette foire de printemps, il s’agira bien d’une « foire des retrouvailles », dixit Isabelle Delahaye. Pas de grandes nouveautés à l’horizon donc, mais plutôt un programme assez classique pensé pour renouer le lien avec les visiteurs habituels et séduire les curieux en affichant avec fierté ses traditions. « C’est une foire tous publics, pas seulement un évènement professionnel même si bien sûr ils seront servis en matériel agricole et en animaux d’élevage », détaille l’organisatrice. Créée il y a plus de cent-cinquante ans avant d’être arrêtée pendant de nombreuses années, la foire de printemps a ensuite été relancée par la municipalité en 1970. Si pendant de nombreuses années elle a su trouver son public à travers la mise en valeur du matériel d’occasion, la foire de Beaucroissant de printemps a aujourd’hui besoin de se réinventer et de trouver sa propre identité complémentaire de la foire d’automne. Pour cette édition 2022, les organisateurs affichent donc leur volonté de redonner une « vraie couleur » à l’évènement en misant sur l’habitat et les loisirs extérieurs. Les visiteurs pourront ainsi retrouver une allée de l’horticulture et de nombreuses entreprises de matériel de jardin. Cette année, la foire de printemps de Beaucroissant espère pouvoir faire le plein et ainsi reprendre sa marche en avant après le coup d’arrêt de la Covid-19. Dans la continuité des éditions précédentes, la foire reste donc gratuite et accessible aux professionnels comme au grand public. À noter que les recettes du parking iront, elles, directement aux associations de la commune de Beaucroissant. Rendez-vous les 2 et 3 avril prochains en Isère pour fêter comme il se doit les retrouvailles avec un évènement agricole dont la renommée n’est plus à faire !

Pierre Garcia

Il aura fallu attendre deux ans pour voir arriver la 65e édition des Journées agricoles de Vinsobres (plus communément appelées Foire de Vinsobres) dans la Drôme. Et pour cause, comme pour de nombreux autres évènements, la crise sanitaire est venue freiner l’élan de l’équipe du comité d’organisation de la foire présidé par Claude Jaume. Malgré tout, ce dernier assure que « le moral est resté bon grâce au dynamisme insufflé par la quarantaine de fidèles bénévoles ». Ainsi, les 2 et 3 avril prochains, le site du camping municipal se transformera comme prévu en lieu de fête où seront réunis près de soixante-dix exposants : agriculteurs, concessionnaires en matériel agricole, oléicole et viticole, mais aussi automobiles et artisans. Le marché provençal et les produits du terroir sauront attirer le grand public, tandis que les amateurs de vins pourront découvrir les différentes gammes de produits, dont l’insolite cru des Côtes-du-Rhône, l’AOC Vinsobres. L’inauguration officielle de la foire aura lieu le samedi 2 avril à 11 h. Elle sera suivie de la remise des prix du 60^e concours des vins AOC Côtes-du-Rhône Villages et crus des Côtes-du-Rhône Vinsobres, organisé début mars par le Comité des vignerons de Vinsobres. Alors que se profile ce grand retour dans le calendrier, Claude Jaume prend plaisir à rappeler l’origine de ces Journées agricoles dont la renommée n’est aujourd’hui plus à faire. « En 1955, les premières Journées agricoles de Vinsobres ont été lancées à l’initiative de l’instituteur du village », raconte-t-il. « La volonté première était de montrer aux jeunes qui sortaient de l’école les innovations en termes de matériel agricole, comme les premiers tracteurs dans les exploitations ».

La fraîcheur, alliée phare de l’AOC Vinsobres

Ces Journées agricoles de Vinsobres seront d’abord l’occasion de mettre en lumière le travail des vignerons du secteur. Vinsobres, petite commune perchée à une altitude moyenne de 300 m, se dévoile comme le berceau d’une surprenante fraîcheur. Le savoir-faire des vignerons et la qualité de leur terroir leur ont permis de décrocher l’AOC Vinsobres en tant que cru des Côtes-du-Rhône en 2006, et ce exclusivement pour les vins rouges avec un rendement maximal fixé à 38 hl/ha. Aujourd’hui, 1 375 ha sont classés en AOC, dont 560 revendiqués en 2021, pour une moyenne de 17 222 hectolitres produits. À moyen terme, l’appellation aimerait s’étendre aux vins blancs, comme en témoigne Philippe Chaume (domaine Chaume-Arnaud), président du Comité des vignerons de Vinsobres : « À l’époque, lorsque nous avons eu l’appellation en rouge, nous n’avions pas assez de surfaces et de typicité de profils aromatiques pour la demander en blanc, ce que nous avons aujourd’hui. De plus, il y a une grosse demande en blanc, c’est donc le moment ou jamais pour aller au bout du projet. Accompagnés par l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao), nous allons donc poursuivre nos travaux : délimitations parcellaires ou encore conception du cahier des charges ». Le dossier pourrait voir le jour d’ici trois à quatre ans et si l’issue est positive, nul doute que cela sera célébré comme il se doit dans les allées de la foire.

Amandine Priolet

C’est un petit nouveau qui pourrait bien se faire une place de choix dans le paysage des salons professionnels agricoles hexagonaux dans les prochaines années. Vinéquip, salon de la vigne et du vin, se déroulera du 5 au 7 avril prochain à Mâcon (Saône-et-Loire). Un nom déjà bien connu de nombreux professionnels des régions Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne Rhône-Alpes puisque Vinéquip est un projet porté depuis près de trois ans et qui aurait dû naître en mars 2020. Frappé de plein fouet par la crise de la Covid-19, l’évènement a été reporté quatre fois en deux ans. « L’arlésienne est devenue un bébé très prometteur », résume Xavier Legrand, responsable de la communication et du marketing du salon. « Nous sommes partis du constat simple qu’il n’existe aujourd’hui aucun évènement viticole de ce nom dans une région comme la Bourgogne-Franche-Comté, qui est pourtant mondialement connue pour la qualité de ses vins. Nous avons donc décidé de nous lancer, et très rapidement nous avons reçu un accueil positif de la part des professionnels de la vigne », raconte-t-il. Après le Sitevi de Montpellier et le Vinitech-Sifel de Bordeaux, c’est donc un troisième évènement d’envergure autour de la vigne et du vin qui s’apprête à voir le jour en France.

Trois mille visiteurs attendus

Rendez-vous destiné aux professionnels, Vinéquip ambitionne de mettre en valeur les solutions, équipements et services de demain au profit des vignes. Pendant deux jours, quelque 253 exposants prendront place sur plus de 1 000 m² au sein du Parc des expositions de Mâcon. Une salle de conférences permettra de discuter collectivement des nombreuses problématiques rencontrées au quotidien par les professionnels, avec l’objectif de leur apporter les meilleures solutions pratiques.

À leur demande, l’évènement se tiendra également en extérieur à proximité immédiate du Parc des expositions de manière à proposer aux visiteurs une expérience hybride entre la théorie et la pratique, directement sur le terrain. Totalement gratuit, le salon Vinéquip attend plus de trois-mille visiteurs sur ces trois jours. Pour entrer, il suffira d’imprimer son badge chez soi ou directement sur place. Tout a été pensé pour accueillir les visiteurs dans les meilleures conditions avec notamment des navettes gratuites pour relier les gares et le Parc des expositions, et sur place plusieurs espaces de restauration. « L’objectif de ce salon, c’est l’échange d’expérience mais aussi la dégustation de produits du terroir. Nous proposerons donc un coin des vignerons qui permettra aux visiteurs venus de plus loin de goûter les vins du Mâconnais », explique Xavier Legrand, qui a également tenu à faire de ce salon une vitrine pour résoudre les problématiques de main-d’oeuvre en viticulture : « Vitijob tiendra un job dating pendant deux jours sur le salon. Nous avons voulu apporter notre pierre à l’édifice dans la recherche d’emploi ». Organisé par le géant de l’événementiel lyonnais GL Events et soutenu par les interprofessions et Chambres d’agriculture, Vinéquip a tout pour devenir un grand dans les prochaines années. Mais avant de rentrer dans ce cercle fermé, il s’agira d’abord pour le nouveau venu de passer le baptême du feu, dès le 5 avril prochain.

Pierre Garcia