COMMUNICATION
L214 met en accusation des élevages de veaux et de volailles de la région

Mylène Coste
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COMMUNICATION / Connue pour ses vidéos chocs tournées dans des élevages et des abattoirs, L214 s’intéresse aujourd’hui à deux élevages régionaux. Pointés du doigt par l’association de défense des animaux, des représentants des filières concernées ont choisi de répondre.

L214 met en accusation des élevages de veaux et de volailles de la région
Une capture vidéo de L214

Diffusée le 9 septembre sur les réseaux sociaux, la dernière vidéo de l’association L214 met cette fois-ci en cause la filière Volailles de Bresse. Dans cette vidéo, L214 critique notamment l’enfermement des poulets dans des épinettes à la fin du processus d’élevage. « Cette période d’engraissement dans les épinettes ne dure que deux à quatre semaines sur les neuf mois d’élevage. C’est une phase de finition importante et la transition est réalisée le soir pour éviter de stresser les animaux. Les épinettes sont pointées du doigt mais elles répondent pourtant à un cahier des charges précis notamment en matière de densité d’animaux », explique le Comité interprofessionnel de la Volaille de Bresse (CIVB). Autre accusation de l’association de défense des animaux, le mauvais état de certains poulets et l’utilisation d’antibiotiques. « Dans l’ensemble du parcours d’élevage, il arrive que des poulets se blessent et nous nous efforçons de réduire ce risque en séparant les mâles et les femelles lors de la phase de finition. De toute manière, les animaux abîmés ne seront pas vendus sous l’appellation Volaille de Bresse. Concernant l’utilisation d’antibiotiques, trois des quatre produits présentés dans la vidéo sont des vermifuges qui peuvent être prescrits par un vétérinaire pour soigner les animaux dans le respect du cahier des charges. »

Un projet d’élevage de veaux dénoncé dans l’Isère

À Bizonnes (Isère), c’est un projet d’élevage de veaux porté par un jeune agriculteur qui se retrouve dans le viseur de l’association L214. Double actif, Morgan Deltour a repris l’an dernier une exploitation en polyculture élevage et souhaite aujourd’hui monter un élevage de 666 veaux de boucherie en intégration pour l’entreprise Drevon. Soutenu par la mairie, ce projet représente pour L214 le symbole d’un mode d’élevage intensif que ses membres combattent. « En Californie par exemple, il existe des élevages de plus de cent-mille têtes. Il est là l’élevage intensif, pas en France ! Six-cents veaux, c’est juste la dimension économique minimale pour permettre à l’éleveur de se sortir un revenu », réagit Jérôme Crozat, président de la FDSEA de l’Isère. Dans ce dossier, L214 met à la fois en cause les conditions de vie des veaux d’élevage et l’impact environnemental du projet. « Il est demandé aux éleveurs de produire un veau blanc et pour cela, le veau doit être anémié. Ce n’est pas une procédure nouvelle et elle ne dure que trois semaines. Concernant l’impact environnemental, la moitié du département de l’Isère est classé vulnérable, l’environnement ne passe pas au second plan mais il faut faire attention à ne pas mettre des freins à l’installation. » Actuellement entre les mains de la préfecture de l’Isère, la décision d’autoriser ce projet sera rendue à l’automne. En cas d’accord, L214 annonce déjà vouloir déposer un recours au tribunal administratif.

Pierre Garcia

Un plan de communication pour la volaille de Bresse

RÉGION AURA /

Alerté par la diffusion de la dernière vidéo de L214 qui concerne un élevage de volailles de Bresse, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a contacté notre rédaction pour réagir. « On rêverait que tous les élevages dans le monde soient au niveau des élevages de la volaille de Bresse », a déclaré le 14 septembre Laurent Wauquiez par téléphone. Concédant que « dans toute profession » il puisse « y avoir des choses à améliorer », ce dernier a dénoncé « le buzz » recherché par L214 avec cette nouvelle vidéo. « Sur le bien-être animal, la volaille de Bresse, entre le plein-air, les espaces sur les poulaillers, la gestion de la fin de vie, on a quand même affaire à une AOP, qui plus est une de nos plus anciennes, qui a fait un travail de qualité incontesté », a insisté Laurent Wauquiez. L’élu régional va proposer prochainement à la profession « un plan de communication pédagogique pour mettre en avant toutes les qualités d’élevage qui sont autour de la volaille de Bresse ». « Il faut arrêter de subir sans réagir », a conclu le président de Région.

Recueillis par S.D.