MARAÎCHAGE
Les maraîchers réunis en « Bout d’champ »

Mylène Coste
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MARAÎCHAGE / Une quinzaine de personnes ont participé à la rencontre en « Bout d’champ » organisée le 8 juin dernier à Saint-Symphorien-sous-Chomérac chez la maraîchère bio Émilie Durand. 

Les maraîchers réunis en « Bout d’champ »
Parmi les participants à la rencontre "Bout d'champ", quelques uns étaient en formation professionnelle au sein du CFPPA du Pradel.

Les distance de sécurité ont été respectées… Mais quel plaisir de se retrouver pour un rendez-vous en « Bout d’champ » ! Organisée par Renaud Pradon, conseiller à la Chambre d’agriculture de l’Ardèche, en présence du référent technique régional en maraîchage bio Dominique Berry, cette rencontre a permis aux participants d’échanger leurs observations et recommandations dans la culture de légumes.

Subvenir aux besoins nutritifs de la tomate

La tomate est gourmande ! Or, à cette période de la saison, certains maraîchers observent un palissement du feuillage de la partie supérieure des pieds de tomate, signe d’une carence nutritionnelle. Un constat qui se produit souvent en culture bio, malgré des apports de matière organique à l’hiver ou au printemps. En cause : la vitesse de minéralisation de la matière organique du sol, qui, à cette période où la tomate pousse très vite, est insuffisante pour couvrir ses besoins. Dominique Berry conseille ainsi tout simplement de complémenter l’apport de matière organique par un amendement de corne broyée, au moment de la plantation. Riche en azote, la corne broyée est un engrais à libération lente qui se minéralise progressivement et a une action plus longue.

Des virus difficiles à éradiquer

Alors qu’ils étaient peu fréquents les années précédentes, plusieurs maraîchers ardéchois peinent cette année à lutter contre certains virus, qui peuvent provoquer des pertes significatives, en tomate, concombre, courgette et aubergine (CMV, EMDV…). Problème : il est parfois difficile de déterminer précisément quel virus est en cause par la simple observation des symptômes et en l’absence d’analyse. Par ailleurs, il n’existe pas vraiment de moyen de lutte : les plantes contaminées ne présentent aucun symptôme visible durant les premières semaines, et lorsque le maraîcher constate les symptômes et arrache les plantes, il est souvent trop tard : d’autres plantes ont déjà été infectées.

Il peut toutefois être opportun de lutter contre les insectes, puisque la transmission des virus s’opère par contact ou piqure. Lorsque l’on est touché par ce problème, la meilleure solution reste toutefois l’achat de plants résistants aux virus.

En revanche, aucun cas de ToBRFV (virus du fruit rugueux brun de la tomate) n’a été constaté dans le département.

Haro sur la mouche de la carotte

La mouche de la carotte (Psila rosae) est également redoutée par les maraîchers. Ces larves creusent en effet des galeries dans les racines en descendant vers la pointe du légume, pouvant engendrer des pourritures. En bio, les moyens de lutte sont rares, hormis la pose de filets au moment du vol de la mouche. Un premier vol a lieu entre début avril et la mi-mai, et un second vol entre la mi-août et la fin du mois d’octobre. Il n’est donc nul besoin de poser ses filets entre juin et début août, mais ces équipements sont en revanche nécessaires pour protéger les cultures durant les périodes de vol du ravageur.

D’autres sujets ont été abordées, en fonction des demandes et difficultés propres à chaque maraîcher présent. Un petit rappel a notamment été donné quant au stade de récolte de l’ail : à l’inverse de l’oignon, l’ail doit être récolté sans attendre que les feuilles ne soient couchées, mais plutôt lorsqu’il n’y a plus qu’une épaisseur de 3 à 4 feuilles qui recouvrent le caïeu.

M.C.

Un bel exemple de régulation naturelle chez Émilie Durand

PUCERON / Dans le cadre de l’élaboration bimensuelle de la « Note régionale d’observations et préconisations pour les légumes bio », un suivi régulier de l’exploitation d’Émilie Durand -entre autres -  est mené par la Chambre d’agriculture. Cette année, une attaque sévère de pucerons sur aubergines avait été constatée en début de printemps ; une dizaine de jours plus tard, 80 % des pucerons avaient été parasités par des auxiliaires (Aphidius notamment) présents naturellement dans les serres. Un bel exemple de régulation naturelle !