MÉTÉO /
Un épisode cévenol exceptionnel pour un mois de juin

Mylène Coste
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MÉTÉO / Les orages cévenols et les fortes rafales de vent survenus les 12 et 13 juin derniers ont surpris par leur intensité, provoquant par endroits quelques dégâts sur les cultures. La grêle a aussi touchés quelques secteurs localisés en vallée du Rhône Sud.

Un épisode cévenol exceptionnel pour un mois de juin
Au sud de Viviers, un arboriculteur local a subi un court orage de grêle sur ses vergers de pommiers, provoquant des dégâts considérables.

« C’est du jamais vu pour un mois de juin ! » affirme Laurent Chaze, éleveur à Cellier-du-Luc. « 240 mm de pluie en à peine 24 h, c’est exceptionnel. » Sur ses terres, entre Cellier-du-Luc et Lesperon, les orages ont laissé des traces : « Certaines prairies prêtes à faucher ont été totalement inondées et on ne peut pas y pénétrer, affirmait-il quelques jours plus tard. Pire, certaines prairies avait été semées la semaine précédant les pluies. Avec le ravinement, il nous faut reboucher les trous et tout ressemer ». Le cas de Laurent Chaze est loin d’être isolé. Au sud de la montagne ardéchoise, à l’orée des Cévennes près de la Lozère, un épisode cévenol d’une intensité exceptionnelle à cette époque de l’année s’est fait ressentir jusqu’à Saint-Etienne-de-Lugdarès qui a reçu près de 190 mm d’eau. Les prairies temporaires tout juste semées en ont pâti, et les pluies ont couché les herbes dans les prés. À Borne, près de 315 mm seraient tombés. Par endroits, il aurait plu en quelques heures l'équivalent de quatre fois la normale de tout un mois de juin.

Au pied de la montagne, les effets ont été plus modérés. Si le Chassezac a vu son lit se gonfler en quelques heures, les habitations et les cultures ont été épargnées : « À Bessac, nous n’avons quasiment pas eu de dégâts mis à part un peu de grêle qui a marqué quelques raisins », indique Jérôme Sarrazin. Même constat du côté de Berrias-et-Casteljau où le vent a soufflé sans causer de vrais dégâts.

Une protection anti-grêle efficace à Bourg-Saint-Andéol

Rien à signaler non plus du côté d’Orgnac-l’Aven et de Saint-Marcel-d’Ardèche, hormis quelques branches emportées par les très fortes rafales de vent. « En lien avec le syndicat des Côtes-du-Rhône, et avec l’aide de la communauté de communes Du Rhône aux Gorges de l'Ardèche (Draga), nous venions tout juste d’installer sur le territoire un réseau de "générateurs de vortex", des machines qui diffusent de l’iodure d’argent dans l’atmosphère pour transformer la grêle en pluie, précise Edith Cabello, arboricultrice. Certains secteurs ont bien eu un peu de grêle, mais de la grêle "molle" qui n’a pas endommagé les cultures. Les générateurs de vortex ont sûrement permis de protéger ces parcelles. Heureusement qu’on les avait ! »

Quelques fruits grêlés à Viviers et Saint-Montan

Très localisés, les orages de grêle ont cependant touché certaines parcelles au sud de Viviers, comme celles d'un arboriculteur de la commune qui a souhaité garder l'anonymat: « La grêle est tombée le samedi 13 juin vers 13h30 : en quinze minutes, elle a abîmé significativement les fruits et en particulier abricots, pommes, pêches et nectarines. Certains impacts sont gros comme les phalanges du petit doigt ! Les dégâts sont plus modérés sur les pêches, mais les nectarines sont très abîmées. En pomme, nous craignons notamment pour la Pink Lady dont le cahier des charges est très strict sur les défauts, même sous-cutanées. Quant aux pommes bio, on ne sait pas trop comment les impacts vont se résorber. » L’exploitant, qui livre ses fruits en coopérative, a également constaté quelques dégâts raisin.

Viticulteur à Viviers, Pascal Bayle a lui aussi constaté des dégâts sur quelques-unes de ses parcelles de vignes en coteaux à Saint-Montan. « Il y a eu un orage de grêle très localisé. En 20 min, 20 à 25 % de vignes ont été touchées sur ces parcelles, tandis qu’à quelques centaines de mètres, il n’y a rien eu. »

Des vents violents sur le secteur d’Aubenas

Arboriculteur à Vesseaux, Bernard Habauzit est formel : « C’est la première fois que je vois des vents d’une telle intensité au mois de juin. Vendredi, les vents ont provoqué des chutes d’abricots, et la pluie du lendemain a fini d’abîmer les fruits. Plus de 50 % de mes abricots sont marqués et partiront en confiture. Ce n’est pas une catastrophe, mais cela peut engendrer des problèmes de commercialiser. D’autant plus que la récolte est déjà bien maigre cette année ! »

M.C.

 

A Vesseaux, les vents violents ont provoqué des casses de branches sur cerisiers

A Vesseaux, les vents violents ont provoqué des casses de branches sur cerisiers

Autour d'Aubenas, les rafales de vent ont fait chuter les abricots, les rendant impropres à la vente en frais.

Autour d'Aubenas, les rafales de vent ont fait chuter les abricots, les rendant impropres à la vente en frais.