HORTICULTURE
Les végétaux mis en valeur par un label rouge

Amandine Priolet
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Garantir une qualité supérieure des végétaux aux consommateurs, tel est l’objectif des professionnels de la filière horticole. C’est pourquoi horticulteurs et pépiniéristes ont œuvré au développement d’un label rouge pour les rosiers, géraniums, sapins, et autres plantes et fleurs.

Les végétaux mis en valeur par un label rouge
Plus de 53 millions de géraniums sont vendus chaque année en France.

À l’image de nombreux produits alimentaires, les végétaux peuvent enfin se distinguer sous le signe d’un label rouge. Ainsi, l’association Excellence Végétale, soutenue par l’interprofession Val’Hor et de nombreux professionnels (obtenteurs, producteurs et distributeurs), a œuvré au développement du label rouge. Ce dernier permet de garantir une qualité supérieure par rapport aux végétaux standards du marché, pour des plantations réussies. Il véhicule la promesse d’une plante de haute tenue, tant en termes d’esthétisme (feuillage important, floraison abondante), qu’en termes de performance (résistance aux maladies, productivité, parfum). « Il faut compter en moyenne quatre ans de travail et d’investissement pour obtenir un label rouge », explique Solenn Le Gall, responsable de certification au sein d’Excellence Végétale. Avant de se lancer dans un projet d’homologation en label rouge, les plantes sont ciblées : « Un engouement très fort sur une plante durant de nombreuses années encourage les professionnels de la filière à travailler sur l’obtention d’un label de qualité », souligne Sylvie Robert, déléguée générale d’Excellence Végétale. Définies comme produits d’excellence, plus de 230 variétés végétales disposent aujourd’hui du label. Ce sont les dahlias qui ont montré la voie en 2009, avec aujourd’hui plus de 100 variétés différentes, offrant un large choix de plantes florales de qualité supérieure. Il existe également 84 variétés de géraniums label rouge. Faciles d’entretien, ces plantes attirent les jardiniers en herbe grâce à son fleurissement généreux, garnissant avec simplicité les balcons. Lors de la sélection des géraniums label rouge par un jury composé d’amateurs et d’experts, seules les variétés produisant plus de fleurs que la moyenne sont retenues. Leur floraison régulière, tout au long de la saison, est aussi un critère de choix. Les géraniums labellisés, offrant une large palette de couleurs, sont mis sur le marché avec de nombreux boutons floraux prêts à égayer les jardins. De quoi satisfaire les consommateurs, puisque plus de 53 millions (M) de géraniums sont vendus chaque année en France.

Valoriser le savoir-faire de la filière horticole

Autre famille de production toujours très plébiscitée par les consommateurs français, les rosiers. À ce jour, 54 variétés sont labellisées. Pour ce faire, elles ont obligatoirement été sélectionnées et primées lors de concours prestigieux par des jurys de connaisseurs, puis soumises à l’avis des consommateurs. Les critères d’un rosier de qualité sont nombreux : homogénéité, vigueur, résistance aux maladies et ravageurs, parfum, floribondité, etc. « Ces labels rouge permettent avant tout de mettre en avant le savoir-faire technique français », ajoute Sylvie Robert.

Parmi les autres végétaux labellisés, les gazons label rouge sont adaptés à toute utilisation : sport et jeux, détente et agrément, ou ornement. La sélection variétale a permis de cibler des gazons résistants aux maladies ou au piétinement, avec une vitesse de pousse plus faible que les gazons standards. Ils présentent également des feuillages plus fins, offrant aux pelouses un tapis plus dense. De ce fait, ils nécessitent moins d’entretien. Par ailleurs, deux variétés de sapins, nordmann ou épicéa, font l’objet d’un label rouge. Stars des fêtes de Noël, ces deux arbres de qualité supérieure sont sélectionnés selon la densité de leur feuillage, leur forme, leur taille, etc. À l’inverse des sapins dits standards, les coupes des sapins label rouge sont plus tardives, garantissant ainsi une plus grande fraîcheur et plus longue durabilité. 

De nombreux projets d’homologation en cours

Dans un souci d’amélioration constant, la filière horticole a entrepris un travail de longue haleine. Désormais, elle travaille sur des projets d’homologation label rouge pour différentes espèces de végétaux. Un dossier d’homologation pour les arbres fruitiers a été déposé en septembre 2020. Ainsi, il devrait bientôt être possible de trouver à la vente des arbres fruitiers de grande qualité, produits dans des pépinières impliquées dans une démarche écoenvironnementale. Cerisiers, poiriers, pommiers, abricotiers ou encore pruniers label rouge répondront à la demande sociétale, puisque plus de 4 millions d’arbres fruitiers trouvent preneurs en France chaque année. D’autres projets sont en cours, notamment sur les plantes acidophiles (camélias et rhododendrons), les plants potagers (plants de tomates), les plants aromatiques (basilic, persil ou ciboulette) ou encore les petits fruits (tels que les framboisiers). Avec des objectifs clairs pour tous : avoir une meilleure reprise au jardin, promettre une meilleure production et bénéficier d’une tolérance plus importante aux maladies ou ravageurs.

Enfin, lors de l’élaboration ou l’homologation des différents cahiers des charges label rouge, le choix du terreau est apparu comme un élément essentiel dans les productions des plantes de qualité supérieure. C’est dans ce contexte que les fabricants de terreau français se sont réunis autour d’Excellence Végétale pour travailler sur un projet de terreau label rouge. Ainsi, grâce à ces labellisations, les professionnels de la filière - confrontés ces dernières années à de nombreux enjeux et problématiques -, donnent un gage de confiance et de crédibilité de leurs produits à destination des consommateurs. Plus encore, ils peuvent conquérir de nouvelles parts de marché puisque les produits certifiés de qualité séduisent un public de plus en plus large. De quoi redonner l’espoir à une filière souvent malmenée, mais ô combien importante pour mettre en valeur les productions végétales de nos terroirs.

Amandine Priolet