ADVENTICE
Gestion de l’ambroisie dans les cultures de printemps

Les conditions météo de ces dernières semaines ont fortement impacté les semis de cultures de printemps, mais aussi les désherbages dans les parcelles déjà implantées. Après des cumuls de précipitations localement importants, des questions peuvent se poser concernant l'adaptation des prochaines interventions et leur efficacité pour bien gérer les levées d’ambroisie.

Gestion de l’ambroisie dans les cultures de printemps
Le binage des cultures de printemps permet d’éliminer efficacement les ambroisies présentes en inter-rangs. ©Terres inovia

L’ambroisie à feuilles d’armoise est une plante exotique envahissante qui colonise préférentiellement les terrains non couverts. On peut la retrouver dans les parcelles agricoles, notamment en cas de retour fréquent des cultures de printemps dans la rotation. Les pollens d’ambroisie, émis en fin d’été, provoquent de fortes réactions allergiques chez les personnes sensibles et peuvent affecter n’importe quel individu, tout particulièrement en cas d’exposition intense, répétée ou prolongée. La lutte contre l’ambroisie est devenue un enjeu de santé publique en Auvergne-Rhône-Alpes : contrôler sa présence chaque année, avant sa floraison, c’est agir pour la santé de tous !

Une forte nuisibilité dans les cultures de printemps

L’ambroisie est particulièrement présente dans les grands bassins de production de céréales de la région et peut générer des impacts potentiellement importants en agriculture : surcoûts liés aux opérations de gestion, pertes de rendement, déclassement des productions, dépréciation foncière… Les cultures d’hiver exercent généralement une concurrence efficace face à l’ambroisie. Elle peut cependant germer au printemps, sous la culture, et se développer rapidement après la récolte. Introduire des cultures d’hiver dans la rotation permet de couper le cycle de la plante et, avec une bonne gestion de l’interculture estivale, de réduire le stock semencier d’ambroisies.

À l’inverse, l’ambroisie peut se révéler très concurrentielle dans les cultures de printemps (maïs, tournesol, soja...). Cette nuisibilité varie selon la densité des ambroisies, la culture implantée ou le(s) mode(s) de gestion utilisé(s). En tournesol, les pertes de rendement sont estimées à 3 q/ha par tranche de 10 ambroisies par m² et peuvent atteindre jusqu’à 65 % de la récolte (source : Terres Inovia).

Binage de l’ambroisie : intervenir dès que les conditions s’améliorent

Pour mener une lutte efficace, il convient de diversifier les méthodes de gestion et de maîtriser l’ambroisie via la combinaison de techniques préventives (pour réduire le stock semencier et limiter le nombre de plantes avant l’installation de la culture) et curatives (mécaniques si possible, associées à de la lutte chimique éventuellement afin de limiter le nombre de plantes et leurs effets dans la culture installée).

Le binage des cultures de printemps permet d’éliminer efficacement les ambroisies présentes en inter-rangs. La lutte mécanique est plus efficace si le semis a lieu dans de bonnes conditions, garantissant une levée rapide et homogène des cultures, et s’il est précédé par des faux-semis. De même, il est préférable d’intervenir sur de jeunes ambroisies (idéalement de 2 à 4 feuilles) pour éviter qu’elles ne se repiquent et de passer plusieurs fois si les fenêtres climatiques le permettent.

A noter : bien que ralenties par les conditions fraîches et pluvieuses de ces dernières semaines, les levées d’ambroisie devraient se développer rapidement dès le retour d’une météo plus clémente. Début juin, les ambroisies affichaient des stades hétérogènes, atteignant plus d’une dizaine de feuilles dans les secteurs les plus avancés. L’efficacité du binage est fortement dépendante de la météo : un minimum de 2 à 3 jours sans pluie est nécessaire après l’intervention pour éviter la reprise des adventices. Dès les prochains jours de sec, il conviendra d’être réactif pour déclencher les premières interventions de binage, en s’assurant que les sols soient suffisamment ressuyés.

L’association avec du désherbage chimique peut assurer une bonne maîtrise de l’ambroisie, notamment dans le tournesol et dans le soja. Toutefois, la lutte chimique montre ses limites et des cas de résistances à certaines molécules herbicides sont d’ores et déjà reconnus en France.

Fredon Aura

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Fredon Aura à vos côtés pour lutter contre l’ambroisie

La lutte contre l’ambroisie est obligatoire et encadrée par différents textes réglementaires. La Fredon Aura est chargée par l’agence régionale de santé de l’animation et de la coordination du plan de lutte contre les espèces à enjeux pour la santé humaine (EESH). Toute l’équipe de Fredon Aura se tient à votre disposition localement pour vous accompagner dans la lutte contre l’ambroisie, notamment en cas de gestion difficile de cette adventice.

Contact Charly Traversino : [email protected]
Pour aller plus loin

Pour aller plus loin

Consultez le portail régional de lutte contre l’ambroisie (https://ambroisie.fredon-aura.fr rubrique Documentation & Réglementation). Une série de « témoignages à valeur d’exemple » est notamment disponible afin d’illustrer certaines pratiques de lutte contre l’ambroisie, mises en œuvre par divers acteurs de terrain concernés par la problématique (agriculteurs, référents ambroisie…).