Châtaigne
Pérenniser la production locale

A.L.
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Le préfet de l’Ardèche Thierry Devimeux a visité l’entreprise Clément Faugier (Privas). L’occasion pour son PDG Jean-David Boiron de présenter le processus de fabrication des produits de la marque et de défendre le développement de la filière ardéchoise.

Pérenniser la production locale
Au centre de gauche à droite : le préfet Thierry Devimeux et le PDG de l'entreprise Clément Faugier, Jean-David Boiron.

En visite dans les locaux de l’entreprise Clément Faugier à Privas le 15 avril, le préfet de l’Ardèche Thierry Devimeux avoue retomber un peu en enfance : « Cela fait 50 ans que je rêve de visiter cette usine. J’ai été nourri à ses produits tout petit ». Les produits Clément Faugier ont en effet su traverser le temps et combler de nombreuses générations. L’entreprise fêtera d’ailleurs ses 140 ans en 2022. « Nous sommes des passionnés, fiers de ce que nous faisons, de défendre notre région, notre métier et nos salariés », indique le PDG de l’entreprise Clément Faugier, Jean-David Boiron. Chaque année, 7 000 tonnes de châtaignes sont transformées en crème et purée de marrons sur le site de Donzère ou en confiseries glacées sur celui de Privas. Les produits de la marque sont vendus dans près de 90 pays. « Quand on fait de bons produits, on n’essaie pas de les changer ou de les faire évoluer. La qualité et la constance de nos produits sont aussi un lien que nous tenons à maintenir pour notre clientèle. C’est notre ADN », ajoute Jean-David Boiron.

Pour répondre à la demande des produits Clément Faugier, « il faudrait des milliers d’hectares quand un châtaignier produit en moyenne 20 kg de fruits », explique-t-il. L’entreprise s’approvisionne entre 10 et 20 % en local, avec des Châtaignes d’Ardèche AOP ou non. « Nous aimerions nous approvisionner uniquement en Ardèche, la demande est grande, mais la production du département est de 4 200 tonnes en moyenne, et nous ne sommes pas les seuls transformateurs. »

Lors de cette visite, Jean-David Boiron a interpellé le préfet sur la situation des châtaigneraies ardéchoises, les difficultés de plantation et d’entretien, les besoins en eau : « Les castanéiculteurs et les jeunes qui s’installent dans cette filière ont beaucoup de mérite. 50 % de la récolte est faite à la main. Les châtaigneraies sont vieillissantes, plus que centenaires, la mortalité est importante, et les plantations mettent du temps pour entrer en production. Leur avenir passe aussi par l'eau et l'irrigation ».

Il a évoqué « la très bonne cohésion » entretenue par l’entreprise avec la Chambre d’agriculture, le syndicat de défense de la Châtaigne d'Ardèche (SDCA) et le comité interprofessionnel de la Châtaigne d’Ardèche (Cica). « Nous travaillons tous ensemble pour défendre la châtaigne d’Ardèche et faire en sorte qu’il y en ait encore dans 20 ans. » Le plan châtaigneraie traditionnelle a permis d’augmenter la production de Châtaigne d’Ardèche AOP de 500 tonnes supplémentaires en 4 ans, a-t-il expliqué au préfet, et prendra fin en juin. « La filière est en attente de voir se reconduire ce plan. Si nous voulons pérenniser cette production locale, nous avons besoin de subventions du Département et de la Région, et d’un soutien important de la fonction publique », annonce Jean-David Boiron.

A.L.