LABLACHÈRE
« Ces investissements m’ont permis de m’installer sur une exploitation viable »

Portrait de Quentin Coudeyre, jeune viticulteur à Lablachère à l’occasion de l’inauguration de son installation, organisée par Jeunes agriculteurs (JA) Ardèche.

« Ces investissements m’ont permis de m’installer sur une exploitation viable »
De gauche à droite : Benoit Breysse, président de JA Ardèche, Benoit Claret, président de la Chambre d'agriculture, Matthieu Salel, vice-président du Département, Quentin Coudeyre, viticulteur à Lablachère et secrétaire général de JA Ardèche, Jean-Pierre Laporte, maire de Lablachère, Virginie Plantier, responsable du pôle Structures à la DDT, Marlène Merle, secrétaire générale adjointe de la FDSEA, Estelle Privat, responsable JA du canton Sud Ardèche, et Gaëtan Mouthon, trésorier et chargé de l'installation à JA Ardèche.

Le 16 juillet, JA Ardèche a réuni de nombreux élus et représentants du monde agricole pour inaugurer l’installation de Quentin Coudeyre en viticulture, au sein du Gaec Les Cimes de l’Hubac situé au hameau Le Fabre sur la commune de Lablachère. L’occasion de retracer le parcours de ce jeune installé pour concrétiser son projet et les démarches permettant de favoriser les installations sur le territoire ardéchois.

Âgé de 26 ans, Quentin Coudeyre s’est toujours passionné pour le domaine viticole de ses parents qui cultivent du Gamay et Merlot, ainsi que du Viognier et Chatus en sélection parcellaire, et travaillent avec la cave coopérative de Lablachère.

Investissements et adaptation du vignoble

L’envie de perpétuer la tradition familiale et de faire grandir l’exploitation de Fabre le poussera naturellement à suivre un BTSA en viticulture œnologie au lycée agricole d’Avignon. La future intégration de Quentin Coudeyre au domaine familial est d’ores et déjà anticipée : les surfaces de vignes sont doublées en 5 ans pour atteindre aujourd’hui un total de 20 hectares en production. Pour cet agrandissement, il a fallu s’éloigner du site d’exploitation, jusqu’à Rosières et Joyeuse, et effectuer des chantiers de plantation sur des terrains nus. Ces nouvelles parcelles bénéficient de sols plus calcaires et ont permis de diversifier les cépages avec des plantations de Grenache, Sauvignon et Caladoc. L’extension du vignoble a été un élément important pour Quentin Coudeyre et ses parents afin de se projeter financièrement et en matière d’investissements. « C’est une contrainte de travail d’avoir des vignes éloignées les unes des autres mais ça apporte plus de diversité à notre production. Nous sommes aussi susceptibles d’être moins impactés par les aléas climatiques avec des parcelles situées dans différents secteurs », indique-t-il. « Ces investissements dans de nouvelles vignes m’ont permis de m’installer sur une exploitation viable. »

Des expériences essentielles pour préparer sa future activité

Parallèlement à ces investissements, Quentin Coudeyre s’emploie à développer ses connaissances sur la conduite de la vigne. Pendant 4 ans, il travaillera au Domaine de Peyre Brune à Beaulieu qui s’étend sur 18 ha de côteaux, produit, conditionne et commercialise son vin en circuits courts. Une expérience riche durant laquelle il se familiarisera à de nombreuses pratiques (réduction des intrants, travail du sol argilo-calcaire, effeuillage ou récolte manuelle pour les blancs, etc.) et étapes de revente.

En octobre 2019, son projet d’installation sera validé par la Commission départementale d’orientation agricole, lui permettant d’effectuer un stage d’application en exploitation agricole destiné aux porteurs de projet, puis un stage de 21 heures pour concilier ses acquis. Quentin Coudeyre suivra également une formation société pour connaître et maîtriser tous les paramètres d’un Gaec. Des expériences essentielles pour préparer sa future activité. En février 2021, il reprendra 60 % des parts du Gaec de ses parents et s’investira entièrement sur l’exploitation !

Une filière « porteuse et structurée malgré les difficultés »

À l’image de l’installation de Quentin Coudeyre, la filière viticole en Sud Ardèche connaît une belle dynamique. « La filière est porteuse et structurée, malgré les difficultés. Cette année 2021 nous le montre avec de nombreux aléas climatiques, excepté sur la sécheresse pour le moment mais nous avons connu des périodes difficiles de canicule ces dernières années », souligne le président de JA Ardèche Benoît Breysse.

Les échanges avec les élus et la DDT présents lors de cette inauguration ont portés entre autres sur l’avancée des projets de forages et de retenues collinaires, l’évolution des systèmes d’assurance récolte, les apports de l’agriculture pour le développement d’un territoire, la protection du foncier… Un ensemble de sujets d’actualité étroitement liés à l’installation de jeunes agriculteurs et au renouvellement des générations. « Il n’est pas toujours évident de se lancer. Pour moi, cela a été plus simple en reprenant l’exploitation de mes parents et en l’anticipant comme nous l’avons fait », ajoute Quentin Coudeyre, qui est également secrétaire général de JA Ardèche. Pour le président de la Chambre d’agriculture de l’Ardèche Benoit Claret, « chaque jeune qui arrive sur une commune devrait être célébré par les élus car ils font vivre les outils d’une filière et de tout un territoire ».

NOTEZ-LE / Les chiffres clés de l’installation en Ardèche

À l’occasion de cette inauguration, JA Ardèche a évoqué l’évolution des installations dans le département :

  • 40 installations sont accompagnées et présentées en CDOA chaque année en moyenne : 59 en 2019, 49 en 2020 et déjà 31 en 2021.
  • En 2019, plus de 55% des installations présentées en CDOA étaient hors cadre familial et concernaient une création de société, et plus de 65% se situaient en zone de montagne. On observe également de plus en plus de femmes qui s’installent.
  • Les projets d’installations comprenant au minimum deux ateliers (conduite en bio, vente directe ou transformation) sont en augmentation. En 2019, les 59 installations regroupaient près de 124 créations d’ateliers, dont 61 en filières animales, 58 en filières végétales et 4 en apiculture.